La poudrière balkanique s’embrase à nouveau : de violents affrontements entre les autorités albanaises de la République autoproclamée du Kosovo et la population serbe ont eu lieu au Nord de la région. Des tensions annoncées puisque les élections qui avaient mis le feu aux poudres fin décembre 2022 avaient été simplement reportées, au 23 avril.
Dans les quatre plus grandes communes du nord à majorité serbe, Zvecan, Zubin Potok, Leposavic et Mitrovica Nord, les Serbes manifestent depuis vendredi pour s’opposer à l’entrée en fonction des nouveaux maires d’ethnie albanaise sortis du scrutin, empêchant ces derniers de prendre possession de leur bureau. Ils contestent des élections qu’ils ont volontairement et symboliquement, portant à un taux de participation de seulement 3% de l’électorat.
La Kfor, la Force Otan sur place, est intervenue pour imposer la levée des blocages, mais loin d’un retour à la paix cela à déclenché de violentes échauffourées au cours desquelles les militaires ont utilisé des matraques, des gaz lacrymogènes et des bombes assourdissantes, tandis que les Serbes ont répondu par des jets de pierres, de bouteilles, de cocktails Molotov. Un commando de la police kosovare (ethnie albanaise) a tiré avec un Mitra contre les manifestants. Le bilan de la bataille est lourd, avec 34 soldats de l’Otan de différentes nationalités et 52 Serbes blessés.
Le président de la Serbie Aleksander Vucic a accusé la Kfor de ne pas avoir défendu la population serbe qui contestait pacifiquement et légitimement, réitérant que des maires ne représentant que 2% de la population ne peuvent gouverner des villes dont les habitants sont à 98% d’ethnie serbe. L’armée serbe a été mobilisée à la frontière et serait prête à intervenir.
Les dirigeants de Pristina – la présidente Vjosa Osmani et le Premier ministre Albin Kurti -, parlent d’une consultation régulière et pointent du doigt Belgrade et les structures qu’elle maintient dans le nord du Kosovo. Mais la volonté des Albanais d’occuper le nord du Kosovo dans le but d’expulser la population locale serbe et d’unifier racialement la région est clairement perceptible.
La Kfor a pris possession de tous les édifices des communes serbes dans le nord de la région et enverra 700 nouveaux soldats. Des pourparlers sont en cours, mais de nouvelles manifestations – au Kosovo et en Serbie – sont annoncées pour les prochains jours.
Pour comprendre la génèse de cette guerre larvée, c’est ici.
Audrey D’Aguanno
Photo : DR
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2 réponses à “Kosovo : regain des tensions interethniques”
Le KOSOVO est le coeur historique de la Serbie comme Kiev est le coeur historique de la RUssie. La Serbie est un allié historique de la Russie. La Hongrie et la Serbie, puis l’Autriche seront desservis par le Hub gazier Turkish Stream, ce que irrite fort les anglo-saxons. S’attaquer aux coeur historique des nations ou à leurs ressources en énergiepermet aux US de créer des troubles et d’affaiblir ses adversaires. Mais désormais, 80% du monde le sait…Et cette lecture, autant que l’alternative proposée est le moteur du changement.
Well said. Globalists only wait in hiding before they order another color revolution or assassination.