Nous vous proposons dans cette rubrique de découvrir l’histoire des Saints Bretons. Les saints bretons désignent des personnalités bretonnes vénérées pour le caractère exemplaire de leur vie d’un point de vue chrétien. Peu d’entre elles ont été reconnues saintes par la procédure de canonisation de l’Église catholique (mise en place plusieurs siècles après leur mort), mais ont été désignées par le peuple, leur existence même n’étant pas toujours historiquement attestée. La plupart des vitae de saints bretons qui nous sont parvenues datent en effet des ixe et xe siècles ou ont été réécrites dans le contexte de la réforme grégorienne qui induit parfois les clercs à remodeler les documents hagiographiques, issus de traditions orales transmises aussi bien dans le vieux fond populaire que dans le milieu savant, dans leur intérêt (légitimation de la figure épiscopale, du bien-fondé d’une réforme d’une communauté monastique). Le développement du culte de ces saints se développe au Moyen Âge tardif lorsque plusieurs familles de l’aristocratie bretonne s’approprient les légendes hagiographiques en justifiant par des arguments généalogiques, de la protection particulière d’un saint ou de son adoption comme ancêtre de substitution dans leurs lignages.
Les historiens actuels éprouvent encore beaucoup de difficultés pour distinguer entre imaginaire et réalité. L’historicité des épisodes de la vie de ces saints reste ainsi souvent douteuse car ces épisodes se retrouvent dans l’hagiographie tels qu’ils apparaissent dans les coutumes ou dans le folklore. La structure même du récit des vitae se rencontre dans d’autres Vies de saints dont les auteurs reprennent généralement des « conventions littéraires d’un modèle biblique qui façonnait leurs modes de pensée et d’expression ».
En 2022, environ 170 saints bretons sont représentés, chacun par une statue, à la Vallée des Saints, en Carnoët.
Le 27 mai, c’est la Saint Aostin
Moine bénédictin, évangélisateur de l’Angleterre au 6e siècle, premier évêque de Canterbury
Sa jeunesse n’est pas connue. On sait seulement qu’il devient moine au monastère bénédictin de Saint-André, fondé par le pape Grégoire le Grand sur le Mont Coelius à Rome. Là, il acquiert une connaissance approfondie des textes sacrés. Par la suite, il en devient prieur. En 596, on sait également que la cité d’Arles abrite les préparatifs de la mission d’Angleterre; à cette occasion des esclaves anglo-saxons sont achetés[52]. Le 17 novembre 597, Augustin de Cantorbéry est de retour à Arles après avoir converti le roi saint Ethelbert, la reine Berthe qui était arrière-petite-fille de Clovis était déjà chrétienne, et les principaux officiers. A la demande de Grégoire Ier, et entouré de nombreux évêques, il est consacré archevêque de l’Eglise d’Angleterre dans la basilique Saint-Trophime par l’archevêque d’Arles, Virgile, alors vicaire du Saint-Siège en Gaules. En 597, il débarque en Angleterre avec 40 moines – dont le futur saint Laurent de Cantorbéry – dans le but de ramener ce pays à la foi catholique, après les invasions qui détruisirent les structures de l’ Eglise chrétienne celte préexistante. Sur place, il convertit très vite Ethelbert, le roi jute anglo-saxon du Kent, Ethelbert, qui l’installe à Cantorbéry. Il devient évêque et fonde le monastère Saint-Pierre-et-Saint-Paul.
Il y installe une bibliothèque alimentée par l’envoi de manuscrits par le pape Grégoire. On ignore malheureusement la nature de ces codex. Des historiens ont supposé qu’il s’agissait d’ouvrages de littérature profane : Cantorbéry aurait ainsi été un centre d’études classiques. Il est plus probable que les manuscrits en question aient été des textes sacrés, nécessaires au travail d’étude de bénédictins. En tout cas, Augustin est sans conteste l’introducteur du chant romain (modulatio romana) en Angleterre, où il rencontre un franc succès. Il est probable que l’attribution à Grégoire de ce type de chant (connu de nos jours sous le nom de chant grégorien) ait pris forme en Angleterre. Il n’ a pas réussi à réconcilier les chrétiens celtes et les Anglo-saxons nouvellement convertis, ce sera fait lors du concile de Whitby.
Mort en 604, il est enterré le long de la voie romaine allant de Deal à Cantorbéry. Ses reliques sont ensuite transférées dans l’église abbatiale de Saint-Pierre-et-Saint-Paul, devenue Saint-Augustin.
Crédit photo : wikipedia (cc)
[cc] Breizh-info.com, 2023, dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine
2 réponses à “A la découverte des Saints Bretons. Le 27 mai, c’est la Saint Aostin”
Saint-Augustin n’est pas un saint breton puisque c’était un Berbère ayant vécu, en Algérie, avant »l’invasion arabe » (au septième siècle)!…
Il faut éviter de confondre Augustin d’Hippone (354 – 430) et Augustin de Canterbury († 604).
Il faut aussi éviter de considérer le second comme Breton et de l’appeler « Saint Aostin ».