La pandémie de Covid-19 a eu un impact considérable sur la santé mentale de la population des États-Unis, où plusieurs travaux ont été réalisés pour étudier cet impact et mieux comprendre les conséquences de la crise sanitaire sur le bien-être psychologique des individus.
États-Unis : quels impacts psychologiques liés au Covid-19 ?
Sur ce sujet, le Pew Research Center, centre de recherche américain basé à Washington, a publié le 2 mars dernier les résultats de plusieurs enquêtes menées par ses soins ainsi que par d’autres organisations. En précisant en préambule que les préoccupations en matière de santé mentale étaient « courantes aux États-Unis bien avant la survenue du Covid-19 »…
Mais le début de la crise sanitaire au mois de mars 2020 a été associé à une détérioration de cette santé mentale des Américains, ainsi que de celle d’une grande partie des habitants des pays occidentaux. Aux États-Unis, la pandémie a entraîné des fermetures d’usines et des perturbations de la vie quotidienne à grande échelle, tout en déclenchant une récession économique brève mais sévère.
Si, trois ans plus tard désormais, les Américains ont largement repris leurs activités normales, les problèmes de santé mentale sont toujours présents. À la lecture des données, nous apprenons qu’au moins quatre adultes américains sur dix (41 %) ont connu des niveaux élevés de détresse psychologique à un moment ou à un autre de la pandémie de Covid-19. Une proportion calculée à partir des informations récoltées par quatre enquêtes du Pew Research Center menées entre mars 2020 et septembre 2022.
Dans le détail, nous pouvons observer que les jeunes adultes américains sont particulièrement susceptibles d’avoir été confrontés à des niveaux élevés de détresse psychologique depuis le début de la crise sanitaire : 58 % des Américains âgés de 18 à 29 ans appartiennent à cette catégorie, d’après leurs réponses à au moins l’une de ces quatre enquêtes.
D’autre part, les femmes sont beaucoup plus susceptibles que les hommes d’avoir rencontré des problèmes de santé mentale au cours de cette période (48 % contre 32 %), de même que les personnes appartenant à des ménages à faibles revenus (53 %) par rapport à celles appartenant à des ménages à revenus moyens (38 %) ou à revenus élevés (30 %).
Santé mentale : une distinction entre hommes et femmes
Plus d’un tiers des lycéens américains a fait état de problèmes de santé mentale pendant la pandémie. Dans une enquête menée par les CDC (Centres de contrôle et de prévention des maladies) de janvier à juin 2021, 37 % des élèves des écoles secondaires publiques et privées ont déclaré que leur santé mentale n’était pas bonne la plupart du temps ou tout le temps pendant la pandémie. Une détresse psychologique qui a touché environ la moitié des filles (49 %) et un quart des garçons (24 %).
Dans la même enquête, une proportion encore plus importante de lycéens (44 %) a déclaré qu’à un moment donné au cours des 12 mois précédents, ils s’étaient sentis tristes ou désespérés presque tous les jours pendant au moins deux semaines d’affilée, au point d’avoir cessé de pratiquer certaines de leurs activités habituelles. Là encore, on pouvait noter une distinction entre les hommes et les femmes, le phénomène touchant six lycéennes sur dix (57 %) contre 31 % des garçons.
À noter également que cette détresse mentale a touché près des deux tiers des lycéens s’identifiant comme LGBT aux États-Unis.
La santé mentale des enfants préoccupe les parents
Par ailleurs, l’une des enquêtes réalisées à l’automne 2022 par le centre de recherche américain souligne également qu’aux États-Unis, la santé mentale était la première des préoccupations des parents d’enfants âgés de moins de 18 ans concernant le bien-être de leur progéniture.
En effet, quatre parents américains sur dix ont déclaré être extrêmement ou très inquiets de voir leurs enfants souffrir d’anxiété ou de dépression. Cette proportion est supérieure à celle des parents qui ont exprimé des niveaux élevés d’inquiétude à l’égard de sept autres dangers mentionnés dans l’enquête. La deuxième crainte étant celle du harcèlement moral à l’école, devant les craintes de kidnapping.
Mais il faut, une fois de plus, être précis : les inquiétudes des parents concernant l’anxiété et la dépression de leurs enfants étaient courantes bien avant la pandémie outre-Atlantique.
Cependant, avec le recul, de nombreux parents de la maternelle à la 12e année affirment désormais que la première année de la pandémie de Covid-19 a eu un effet négatif sur le bien-être psychologique de leurs enfants. Lors d’une enquête menée à l’automne 2022, 48 % d’entre eux évoquaient un impact « très ou assez négatif », quand 39 % estimaient que les 12 premiers mois de la crise sanitaire n’avaient aucun effet positif ou négatif sur la santé mentale de leurs descendants.
Plus curieusement, une petite proportion de parents (7 %) a déclaré que la première année de la pandémie avait eu un effet très ou assez positif à cet égard.
Dernier point, 61 % des parents américains interrogés déclaraient enfin que cette première année de crise liée au Covid-19 avait eu un effet négatif sur l’éducation de leurs enfants.
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3 réponses à “Covid-19 et santé mentale : une majorité de jeunes Américains traumatisés par la pandémie ?”
En France aussi, la pandémie ou plutôt le confinement a eu des effets désastreux sur la population et surtout les jeunes qu’on peut plaindre sincèrement.
Mais, une question se pose : est-on, de nos jours, assez résistants mentalement et physiquement pour affronter des situations à risques ?
A vivre dans le confort, la sécurité climatique et sociale, l’assistance permanente et l’ Etat providence, nous sommes devenus incapables d’ affronter les dangers, faibles psychiquement, insatisfaits permanents….on nous rabachait » qu’on était en guerre » mais on a pas été entraîné pour nous défendre ! C’ est aux anciens à préparer les jeunes a devenir résistants !
Bonjour,
Est-ce qu’il y a le détail entre états confinés et non confinés ? ça serait hyper intéressant…
paradoxalement, c’est rassurant : ça veut dire que « l’animal humain » n’est pas fait pour vivre le délire du Great Reset…