L’étau jacobin se desserre (très légèrement) sur le Pays basque nord : Paris vient d’autoriser les élèves passant l’épreuve du brevet des collèges à rédiger en basque pour la session 2023. En revanche, aucune concession n’a été faite sur le baccalauréat…
Langue basque : autorisée aux épreuves de sciences
Enfin une bonne nouvelle pour les défenseurs de la langue basque ! Dans un courrier daté du 17 mars adressé au président de l’Office public de la langue basque (OPLB), Antton Curutcharry, le ministre de l’Éducation nationale, Pap Ndiaye, a finalement autorisé la rédaction des épreuves de sciences du brevet des collèges en langue basque pour les élèves le désirant. Et ce, dès la session 2023. Des épreuves de sciences qui recouvrent ainsi la physique, les sciences de la vie et de la terre et la technologie. Et viennent ainsi s’ajouter aux épreuves de mathématiques et d’histoire-géographie, les seules pour lesquelles les collégiens étaient autorisés à composer en basque jusqu’à présent.
La décision du ministre était très attendue au Pays basque nord tandis qu’Anne Bisagni-Faure, rectrice de l’académie de Bordeaux avait fait savoir lors d’un déplacement à la fin du mois de février à Bayonne, comme l’a indiqué le site Mediabask, que le ministère de l’Éducation nationale devait trancher très prochainement cette question.
Suite à cette annonce, la décision de Pap Ndiaye a été saluée par plusieurs parlementaires et des élus locaux du Pays basque. C’est notamment le cas de Vincent Bru, député (Modem) des Pyrénées-Atlantiques :
Je salue la décision du ministre @PapNdiaye qui autorisera dès cette année les élèves qui le souhaitent à passer l’épreuve de sciences du #brevetdescollèges en #languebasque. Composer dans cette langue est la juste reconnaissance d’une scolarité suivie intégralement en #Euskara. pic.twitter.com/fRojTvv9bT
— Vincent Bru (@bru_vincent) March 18, 2023
Une réaction similaire pour le sénateur des Pyrénées-Atlantiques Max Brisson (LR), qui fut également président de l’Office public de la langue basque (OPLB) par le passé :
🔹Je salue la décision de @PapNdiaye de rétablir l’utilisation de la #languebasque à l’épreuve de sciences du #brevet des collèges.
À nouveau pouvoir composer en #euskara lorsque on a étudié dans cette langue,
c’est juste du bon sens, Non ? @Ikas_bi @biga_bai @seaskaikastola pic.twitter.com/2yg2Sm5fdh— Max Brisson (@max_brisson) March 18, 2023
Et les épreuves scientifiques du baccalauréat ?
De son côté, Antton Curutcharry, a rendu public, le 18 mars, le courrier adressé la veille par le ministre de l’Éducation nationale à l’OLPB.
Sur le document, on peut ainsi lire que la décision du ministère s’appuie notamment sur l’article L.312-10 du code de l’éducation, celui-ci précisant que « les langues et cultures régionales appartenant au patrimoine de la France, leur enseignement est favorisé prioritairement dans les régions où elles sont en usage ».
Par un courrier adressé à l’OPLB, M. Pap N’Diaye, Ministre de l’Éducation Nationale fait savoir sa décision d’autoriser les élèves de Seaska à composer l’épreuve de sciences du Brevet en euskara. L’OPLB salue cette décision pleine de sagesse ! pic.twitter.com/9V2RDKNoTg
— Antton Curutcharry (@Acurutx) March 18, 2023
Par ailleurs, le député Vincent Bru, cité par France bleu, a rappelé que cette possibilité de rédiger les épreuves de sciences du brevet des collèges en basque était « une demande extrêmement relayée par l’ensemble des parlementaires et par l’Office public de la langue basque », ajoutant que « la demande avait été formulée par Seaska [fédération des ikastola, écoles proposant un enseignement immersif associatif , NDLR ] mais également par les autres filières d’enseignement du basque ».
Pour le président de Seaska justement, Peio Jorajuria, cette petite bouffée d’oxygène pour l’enseignement en basque représente « une belle victoire pour les 270 élèves qui passent le brevet à Seaska ! Mais il manque des réponses pour les 120 élèves qui passent le bac, et pour tous les élèves du bilingue public et privé, et pour toutes les autres langues de France. »
En effet, cette victoire pour les défenseurs de la langue basque ne doit pas faire oublier que l’interdiction de passer en basque les mathématiques et l’histoire-géographie pour le baccalauréat est toujours en vigueur en Iparralde (autrement dit le Pays basque située sur le territoire français). Aussi, comme le souligne Peio Jorajuria, « pour le baccalauréat également, nous avions jusqu’à présent deux épreuves que nous pouvions passer en langue basque. Et depuis l’année dernière, ce nombre est descendu à zéro. »
À noter enfin qu’un appel à manifester à Bayonne le 22 avril a été lancé par Euskal Konfederazioa (association regroupant tous les organismes qui œuvrent en faveur de la promotion de la langue basque) pour dénoncer le maintien d’une politique gouvernementale qui demeure résolument hostile à l’apprentissage du basque. Au pouvoir parisien de démontrer le contraire en révisant sa position sur les épreuves du baccalauréat, et vite !
Crédit photo : capture YouTube (photo d’illustration)
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Une réponse à “Pays basque. Brevet des collèges en basque : Pap Ndiaye fait de maigres concessions…”
langue régionale au bac, mon fils, scolarisé à nimes, s’est inscrit puisque la prof d’occitan disait qu’ils notaient entre 15 et 20 , ce qui s’est révélé vrai! un fort coefficient en 2è mangue, il ne faut pas cracher dessus