Nous vous proposons dans cette rubrique de découvrir l’histoire des Saints Bretons. Les saints bretons désignent des personnalités bretonnes vénérées pour le caractère exemplaire de leur vie d’un point de vue chrétien. Peu d’entre elles ont été reconnues saintes par la procédure de canonisation de l’Église catholique (mise en place plusieurs siècles après leur mort), mais ont été désignées par le peuple, leur existence même n’étant pas toujours historiquement attestée. La plupart des vitae de saints bretons qui nous sont parvenues datent en effet des ixe et xe siècles ou ont été réécrites dans le contexte de la réforme grégorienne qui induit parfois les clercs à remodeler les documents hagiographiques, issus de traditions orales transmises aussi bien dans le vieux fond populaire que dans le milieu savant, dans leur intérêt (légitimation de la figure épiscopale, du bien-fondé d’une réforme d’une communauté monastique). Le développement du culte de ces saints se développe au Moyen Âge tardif lorsque plusieurs familles de l’aristocratie bretonne s’approprient les légendes hagiographiques en justifiant par des arguments généalogiques, de la protection particulière d’un saint ou de son adoption comme ancêtre de substitution dans leurs lignages.
Les historiens actuels éprouvent encore beaucoup de difficultés pour distinguer entre imaginaire et réalité. L’historicité des épisodes de la vie de ces saints reste ainsi souvent douteuse car ces épisodes se retrouvent dans l’hagiographie tels qu’ils apparaissent dans les coutumes ou dans le folklore. La structure même du récit des vitae se rencontre dans d’autres Vies de saints dont les auteurs reprennent généralement des « conventions littéraires d’un modèle biblique qui façonnait leurs modes de pensée et d’expression ».
En 2022, environ 170 saints bretons sont représentés, chacun par une statue, à la Vallée des Saints, en Carnoët.
Le 28 février c’est la Saint Rivelen (Ruelin)
Disciple de saint Tugdual et ayant immigré en Armorique vers l’an 540, venant de l’île de Bretagne (Grande-Bretagne actuelle), Ruelin aurait construit au vie siècle un ermitage, transformé par la suite en monastère, au Moustoir, future trève de la paroisse de Châteauneuf-du-Faou. Sa biographie est presque inconnue.
Saint Tugdual se mourant à Tréguier, les prêtres de son chapitre le prièrent de les conseiller dans le choix de son successeur et il désigna le moine Ruelin, qui fut élu évêque. Mais son élection fut contestée par Pergat, chanoine et archiprêtre de Lexobie qui gagna une partie du clergé et du peuple à sa cause. « Pour remedier à ce Schisme, on assembla un synode à Lexobie, où furent convocquez les plus habiles & Doctes Ecclesiastiques de tout le Diocese, pour décider ce different, & terminer une affaire de si grande importance ».
Il fallut une apparition de Tugdual pour que Pergat abandonne ses prétentions et se retire, finissant ses jours dans la pénitence à Pouldouran, menant une vie de sainteté.
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