Le marché immobilier résidentiel français va-t-il connaître des difficultés en 2023 ? L’érosion des ventes à la fin de l’année 2022 laisse présager une nouvelle année bien moins euphorique que les précédentes.
Un marché immobilier en deux temps en 2022
Le marché de l’immobilier, un sujet qui intéresse tout particulièrement les Bretons dont une partie rencontre des difficultés pour se loger. L’état des lieux récemment réalisé par la Fédération Nationale de l’Immobilier (FNAIM) permet de faire un tour d’horizon de la situation dans l’Hexagone.
Si en Bretagne, les années 2020 et 2021 ont vu le nombre de transactions immobilières augmenter, notamment suite à « l’effet Covid » avec une population urbaine en quête d’une qualité de vie meilleure se tournant vers notre région, la fin d’année 2022 a été marquée par une lente érosion du volume des ventes.
Pas de quoi toutefois observer un retournement de tendance majeure puisque, si le marché immobilier poursuit sa dynamique amorcée en 2019, l’année 2022 devrait être la deuxième meilleure année, en matière de transactions, depuis 20 ans. À fin novembre 2022, le nombre de ventes (actes signés) réalisées était de 1 116 000 sur 12 mois glissants, en léger recul (-6 % sur un an) par rapport à novembre 2021 (1 188 000 ventes).
Attention cependant à ne pas tirer de conclusions hâtives : après un bon premier trimestre 2022, le nombre de ventes a diminué inexorablement. Un phénomène observé dans les secteurs où les prix avaient le plus augmenté, à savoir le Sud-Ouest et, bien entendu, la Bretagne.
Des prix en hausse sur le littoral, en baisse à Paris
Comment expliquer cette réduction du nombre de ventes immobilières ? Selon Loïc Cantin, président de la FNAIM, « l’effet de l’inflation de ces derniers mois et les difficultés croissantes dans l’accès au crédit immobilier se font clairement ressentir sur le nombre de transactions. »
Cependant, il concède que le bilan à l’échelle de l’année écoulée demeure positif : « Porté par la bonne santé du 1er semestre et des taux d’intérêt toujours attractifs, le marché immobilier est resté globalement dynamique en 2022 ».
D’autre part, l’analyse du marché immobilier français en 2022 au cours de l’année écoulée en termes de prix donne lieu à un constat intéressant : si les prix ont affiché, au niveau national, une bonne résistance face à l’inflation (+6,7 % hors inflation au 1er janvier 2023), des disparités notables sont à relever entre Paris et les grandes métropoles où les prix ont tendance à s’éroder, comparativement aux villes de taille moyenne et aux stations balnéaires ou de ski, où ils continuent de progresser, respectivement de 6,7 %, 10,7 % et 10,3 %.
Mais, une fois corrigée de l’inflation, la carte des prix de ventes à travers l’Hexagone affiche des prix majoritairement en baisse, dans un contexte où cette inflation est au plus haut depuis 37 ans (+5,9 % en décembre 2022 en France).
Marché immobilier : à quoi faut-il s’attendre en 2023 ?
Quant aux évolutions à prévoir en 2023, la FNAIM estime que les taux d’intérêt devraient poursuivre leur progression au moins jusqu’au printemps. Cette évolution sera déterminante pour le marché immobilier concernant l’année à venir et devrait conduire à une baisse des volumes de ventes en 2023.
La Fédération nationale de l’immobilier anticipe ainsi des volumes de ventes en baisse d’environ 10 % à 1 million de ventes, ce qui constituerait un retour au niveau de l’automne 2020.
En ce qui concerne les prix, la décélération déjà engagée devrait perdurer et les baisses observées à Paris et dans quelques métropoles régionales sont susceptibles de se confirmer tout au long de l’année 2023.
Enfin, sur l’investissement locatif, la FNAIM redoute une hausse des taux de crédits, une baisse des rendements, des obligations énergétiques et une hausse des taxes foncières…
Crédit photo : DR (photo d’illustration)
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Une réponse à “Immobilier. Un marché français en passe de basculer dans l’incertitude ?”
Face à une inflation à presque 6% , à des placements boursiers instables et risqués, l’immobilier permet au moins de conserver un capital à condition de faire une bonne affaire à l’achat….les prix du neuf sont souvent trop chers au prétexte que les taux étaient très bas mais maintenant ils remontent inexorablement et à la revente on risque des désillusions si on a acheté trop cher.