Il était censé être au bord de la rupture, l’aéroport de Nantes, avec un trafic en augmentation constante – de quoi justifier, aux yeux de la DREAL, l’urgente construction du nouvel ex-futur aéroport nantais au milieu des vaches, à Notre-Dame des Landes. Les bovins peuvent dormir tranquilles, près de trois ans après le début de la pandémie en Chine, l’aéroport nantais n’est toujours pas revenu à « l’anormal ».
D’après la DREAL, encore elle, le trafic commercial en novembre a atteint certes 356.242 passagers, soit 7.5% de plus qu’en novembre 2021 – et des pointes à plus de 600.000 en juillet et août, mais l’activité est inférieure de 22% à celle de novembre 2019, tandis que les aéroports français ont en moyenne un recul de 12.5%. Au total, l’aéroport nantais a vu transiter 5.7 millions de passagers, contre 7.2 millions en 2019, l’année suivant l’abandon du projet de Notre-Dame des Landes.
La faute aux voyages d’affaires, qui n’auraient pas repris, dit-on. Est-il si illogique de penser que les entreprises, touchées de plein fouet par la hausse des coûts, celle, non moins inévitable, des salaires, de l’énergie, etc. se montrent fort peu empressées de dépenser des centaines d’euros pour mettre leurs salariés dans des avions, puis éventuellement des hôtels, afin de faire des réunions qu’une vidéo-conférence sur une application ou un réseau social remplace à bien moindre coût ?
Du reste, en 2013 déjà, BreizhJournal révélait, grâce au travail de l’association Nexus, comment la DGAC avait truqué ses prévisions de trafic futur à Nantes-Atlantique puis Notre-Dame des Landes pour justifier le projet…en intégrant au sein des passagers de l’aéroport ceux qui en réalité prendront le train. Il n’est pas étonnant que les services de l’Etat n’ont su prévoir ni la pandémie – et sa désastreuse gestion politique qui a étalé la crise dans le temps, ni l’absence de reprise de la clientèle affaires – comme le constatent aussi restaurants, commerces en ville et hôtels à travers toute la France.
Bref, les vaches de Notre-Dame des Landes l’ont échappé belle.
LBG
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8 réponses à “L’aéroport de Nantes : toujours pas « saturé »”
faire dire ce que l’ont veut aux chiffres pour un projet d’un politique
Un politique mégalo, qui veut laisser son nom …
Avez vous bien vu les conditions innommables d’embarquement à Nantes ? J’ai connu (entre autres) l’ aèroport de Ouagadougou: il ètait plus respectueux de ses clients…….
Reportage et analyse très intéressante et l’aéroport de Nantes saturé en décroissance, avec notre Dame des Landes n’est qu’un infime pourcentage de la gabegie financière de notre pays avec les 1’200 agences gouvernementales qui travaillent à double voire à triple. Juste la dette de 4’000 milliards 125% du PIB déclaré, sinon beaucoup plus avec tous les cadeaux, plus tous les déficits, montre bien l’incompétence de tous nos élus de nos administratifs haut fonctionnaires, partout dans le pays. Juste la région parisienne et son grand village paris dépense 40% du budget franco français de France type bananière. Donc ne vous étonnez pas de voir l’inflation à 25% nous sommes médaille d’or des taxes et impôts pour entretenir la nomenklatura étatique de dictature du pays.
Comme quoi la lutte continuelle, déterminée et juste contre les menteries des puissants et des gouvernants à leurs botte peut finalement payer. Bravo et merci à tous les opposants à ce projet de la gabegie et à contre-courant. N’oublions pas que 90% du trafic n’est constitué que par du low-cost, des vols à quelques dizaines d’euros pour plusieurs milliers de km dans les airs. Les conseils de Howard ZINN sont toujours d’actualité » le pouvoir de ceux qui paraissent intouchables ne dépend que de notre obéissance » (HoWard Zinn, 1999
)
Qui est ce LBG ? Même dans les départements d’outre mer, les aéroports sont plus modernes que celui de Nantes.
Les vols d’affaires ne reprendront JAMAIS leur niveau d’autrefois car les entreprises ont appris à fonctionner avec des réunions virtuelles, considérablement moins coûteuses en temps et en frais de déplacement. Cela aurait été un argument supplémentaire contre la construction d’un nouvel aéroport à Notre-Dame-des-Landes si le projet était encore d’actualité. Rétrospectivement, son abandon n’en est que plus judicieux.
Nantes Atlantique est sûrement moins moderne que l’aéroport de Ouagadougou, construit il y a une dizaine d’années. On dirait pourtant que cet aéroport « plus moderne » est malgré tout obsolète puisque le Burkina Faso est en train d’en construire un autre. Et qu’est-ce qu’un aéroport « moderne » ? Avant tout une galerie commerciale. Sous prétexte de « bien accueillir » les voyageurs, on prolonge leurs trajets afin qu’ils voient les boutiques. L’aéroport de Barcelone, très moderne assurément, est caricatural à cet égard. Nantes Atlantique est peut-être bondé certains jours à certaines heures, mais il n’impose pas à ses voyageurs des kilomètres de déambulation.
Heureusement que , malgré l’adhésion stupide des élus des régions Bretagne et Pays de Loire, du rejet de tous les recours en justice des opposants ( 176?), de la déclaration d’utilité public et du vote populaire favorable, Macron a décidé de supprimer ce projet. Continuons dans le bon sens en supprimant ces bouffeuses de CO2 que sont les voies-expresses et autoroutes pour obliger les gens à prendre le train (arrêt à toutes les gares) et d’arrêter de polluer avec ces tracteurs et machines agricoles qui endettent nos braves agriculteurs en reprenant notre bon vieux cheval de trait breton. Et bien entendu de fermer l’aéroport nantais avec tous ces crétins qui s’obstinent à partir en vacances loin là-bas au lieu de profiter de notre vivifiant climat, et de ces odieux ultra-libéraux qui veulent aller faire des
superprofits non-imposés ailleurs.