La lutte contre les discriminations homo et transphobes auprès les plus jeunes évoque tout au plus des images de joyeux lurons trans lisant des contes de fées déconstruits aux bambins des écoles primaires, ou encore celles d’enfants travestis dansant jovialement dans une parade de quelque gay pride. Pas de quoi fouetter un chat, “y’a pas d’mal” comme dirait Madame Toutlemonde. Or, la promotion des théories du genre va bien au-delà de la défense des minorités sexuelles et peut avoir des conséquences dramatiques quand elle s’adresse aux enfants. Le scandale de la clinique Tavistock and Portman, un institut londonien spécialisé dans la transition de genre des mineurs, a mis en lumière toute la dangerosité d’une telle propagande.
Précurseur dans la cure de la dysphorie de genre, à la pointe du changement de sexe, la clinique fut vantée trois décennies durant. « C’était un des premiers établissements de santé en Europe à avoir, dès sa création en 1989, accueilli des enfants se posant des questions sur leur identité de genre. »* Prendre en charge, accompagner, traiter les mineurs qui s’interrogent sur leur sexualité et leur identité, quoi de plus louable ? Pourtant, tout ce qui brille n’est pas de l’or… Et Tavistock est désormais surnommée “la clinique de l’horreur”.
Une structure sous l’emprise du lobby LGBT
Au début des années 2000, Sue et Marcus Evans, cliniciens à Tavistock claquaient la porte de l’établissement, alertant sur les dysfonctionnements internes particulièrement graves comme la mainmise des associations LGBT (Mermaids et Stonewall) sur les décisions des médecins, dénonçant »une approche médicale menée par des activistes irresponsables.” Mermaids, une association caritative de soutien aux familles d’enfants “trangenres, non-binaires et gender-diverse » encouragerait de fait les enfants à la transition, selon le schéma bien connu : “le déraciné déracine”. (Simone Weil)
En 2018, après qu’un tiers du personnel soignant du service gender identity development ayant en charge les moins de 18 ans a adressé ses plaintes auprès du Dr David Bell, alors Président de la Brisish Psychoanalytic Society, l’établissement entre dans la tourmente. Dirigeant de la clinique pendant 24 ans, le Dr Bell rédigea un rapport affligeant décrivant l’horreur d’enfants traités trop jeunes (8 ans), d’autres qui semblent, lors des évaluations, avoir répété leur texte et ne pas être aussi impatients que leurs parents et les associations de commencer une transition, et soulignant l’incapacité de la clinique à résister à la pression exercée par des militants « hautement politisés ».
Le signalement lui valut une action disciplinaire. Mais elle allait fuiter dans la presse anglaise : The Guardian, The Times et d’autre grands organes de presse n’auront de cesse de mettre en lumière les modes de fonctionnement de Tavistock. Dans une entrevue à Chanel 4, le Dr Bell revient sur ce qu’il a constaté : “manque de consentement … des enfants poussés, de manière inappropriée, à la transition, alors qu’ils avaient beaucoup d’autres problèmes complexes… des enfants sérieusement endommagés… 35 à 40% de ces enfants affectés d’autisme, les autres ayant subi de graves traumas ou de très graves problèmes familiaux.” Puis de dénoncer la “trop facile administration de traitements chimiques bloqueurs de puberté, l’absence de données et de suivi des patients après traitement” et de s’interroger : “des enfants de 10, 11, 12, 14 ans, affectés, qui plus est, de graves troubles à ce moment-là, sont-ils à même de savoir quel est le juste poids, quels seront les implications pour eux d’un tel choix ? Ce que je dis c’est qu’il faut attendre, qu’il faut un engagement pondéré avec eux, sans pour autant les entraîner dans des parcours de traitements qui ont des conséquences irréversibles pour leur corps.”
Suite au signalement du Dr Bell, le directeur exécutif de la clinique publie un communiqué expliquant que “quiconque élèverait des critiques à l’encontre des décisions du Trust démontrerait une attitude hostile au genre (‘Those who raise criticisms against the trust have an unfortunate attitude to gender )”
Cette action impacta cependant peu la carrière du Dr Bell, fort de son ancienneté et de sa renommée dans le camp psychiatrique. Il s’agissait selon lui de dissuader les autres employés de la clinique à faire de même, taxant de transphobe quiconque ferait état des dysfonctionnements ou s’opposerait aux décisions du gender identity developement service.
Keira Bell, cas emblématique ?
Puis, survient le cas Keira Bell (sans lien de parenté avec le psychiatre). Cette jeune transsexuelle de 23 ans, regrettant une transition qui l’a laissée “avec une probable infertilité, des seins amputés, l’impossibilité d’allaiter, des organes génitaux atrophiés, un changement de voix et des poils sur le visage”, intente un procès à Tavistock en 2019.
Son histoire est tout à fait édifiante. À 14 ans, elle se sent mal dans sa peau et souffre de dépression. “À 15 ans, comme je continuais à dire que je voulais être un garçon, j’ai été envoyée à l’unité de développement de l’identité de genre de la clinique Tavistock and Portman. On m’a diagnostiqué une dysphorie de genre, une souffrance psychologique causée par une incohérence entre son sexe biologique et son identité de genre perçue.” Elle y reçoit à 16 ans, un traitement chimique pour bloquer sa puberté : c’est donc en l’espace de seulement deux ans, durant cette période souvent difficile et pleine de souffrances que peut représenter l’adolescence, et en pleine dépression, qu’une décision aussi drastique et irréparable qu’un changement de sexe lui est conseillée.
“Quand je suis arrivée à la clinique Tavistock, j’étais sûre d’avoir besoin d’une transition. C’était une certitude absolue, limpide, de celles typiques de l’adolescence. En fait, j’étais une fille avec une mauvaise relation avec son corps, victime d’abandon parental, isolée des autres, anxieuse, déprimée, incapable d’accepter son orientation sexuelle.” Or “quand j’ai été examinée à la clinique Tavistock, j’avais tellement de problèmes qu’il me semblait rassurant de me convaincre de n’en n’avoir qu’un à résoudre : être un homme piégé dans un corps féminin. C’était le travail des professionnels qui s’occupaient de moi de considérer toutes mes comorbidités au lieu de me plier à ma conviction naïve que pour me sentir mieux, les hormones et la chirurgie suffiraient.” Les traitements chimiques et hormonaux la confortent dans son choix, et, bien que souffrant toujours de troubles psychiques, à 20 ans elle se soumet à une double mastectomie.
Mais peu après, Keira se rend compte que : “la dysphorie était un symptôme de mon malaise, et non sa cause. J’ai réalisé combien mes raisonnements étaient erronés et combien ils avaient été influencés par des déclarations sur le genre qui sont de plus en plus répandues dans la culture générale et qui ont été adoptées en totalité par Tavistock. Je n’avais jamais eu de relations sexuelles lorsque j’ai commencé ma transition, je n’avais donc aucune idée de ce que le chemin me mènerait sexuellement.” Il en est de même pour le désir de maternité : est-il certain qu’un adolescent qui affirme ne pas vouloir d’enfant à 14 ans sera encore de cet avis entré dans l’âge adulte ?
Cinq ans après le début de son parcours de transition, Keira entreprend une douloureuse détransition. “J’étais une fille malheureuse qui avait besoin d’aide, et ils m’ont traitée comme un cobaye.”
La clinique de l’horreur fermera ses portes
Le destin de Tavistock était scellé : le gouvernement britannique, qui finançait la clinique depuis 1994, institue une commission d’enquête. Le verdict est unanime, l’établissement devra cesser ses activités dès que possible (en 2023 quand les derniers patients auront pu être transférés dans de nouveaux services plus fiables, qui offriront des soins plus « holistiques » avec des « liens étroits avec les services de santé mentale »). Une prévalence des thérapies psychologiques sur les thérapies pharmacologiques est alors encouragée.
Outre la clinique, le rapport de la commission attaque les connaissances scientifiques actuelles concernant les traitements médicamenteux prescrits aux patients en pleine croissance, jugées insuffisantes. Dans la ligne de mire, ces fameux bloqueurs de puberté, dont on n’a aucune vision sur le long terme : il est donc impossible d’affirmer leur réversibilité ; et leurs conséquences sur le développement neurocognitif des patients sont encore inconnues.
Ce que Keira Bell demandait lors de son procès était l’arrêt pur et simple de leur utilisation, au motif qu’ils déclenchent un mécanisme pervers : conçus pour bloquer la maturation sexuelle, ils font entrer le corps féminin dans une sorte de ménopause “avec des bouffées de chaleur, des sueurs nocturnes et un trouble mental. Il est alors encore plus difficile de réfléchir clairement à ce qu’il convient de faire”. Le mal-être physique qu’ils engendrent rend donc enviable le passage à la prise de testostérone : “je voulais me sentir comme un jeune homme, pas comme une vieille dame”. Et la testostérone générant une plus grande confiance en soi, tout semble, dans un premier temps, conforter le choix entrepris, amenant ensuite aux opérations chirurgicales comme l’ablation des seins ou des testicules. Un mécanisme pervers aux conséquences tragiques et irréversibles, et aux effets néfastes sur la santé : problèmes de densité osseuse, de croissance, pertes cognitives pour les bloqueurs de puberté, problèmes cardiovasculaires pour les hormones de transition.
Un dommage incommensurable sur la peau des enfants
En persuadant des adolescents qu’un sexe leur a été “assigné” à la naissance, et qu’ils peuvent librement en changer, on fait de ces enfants des patients à vie : dépendants à vie de produits chimiques hormonaux commercialisés par les firmes pharmaceutiques, consommateurs récurrents de toujours plus d’opérations chirurgicales dans la poursuite du rêve chimérique d’un corps fantasmé.
C’est ce qu’ont dénoncé plus de cinquante pédiatres, psychologues, endocrinologues et autres intellectuels à travers une tribune dans le journal l’Express du 20 septembre 2021, s’indignant « des discours sur “l’autodétermination” de l’enfant ». « L’enfant est un être en construction, son devenir est en constante évolution avant d’arriver à un stade de maturité. Il existe sur le sujet une unanimité entre neuroscientifiques, développementalistes, psychanalystes, pédopsychiatres, pédiatres et tous les spécialistes de la petite enfance« . Si la majorité des signataires proviennent du monde médical, il est à noter la présence de plumes telle la philosophe et militante féministe Elizabeth Badinter.
« Des discours banalisés prétendent qu’on pourrait se passer du réel biologique, de la différence sexuelle entre hommes et femmes au profit de singularités choisies fondées sur les seuls « ressentis » ». Pour les signataires, « ces discours sont mensongers et relèvent d’une idéologie. Ils sont transmis, sur les réseaux sociaux où de nombreux adolescents en mal d’identité viennent chercher des solutions à leur malaise ».
Preuve que les lignes bougent. Mais trop lentement. Si Keira Bell a gagné son procès en premier instance, les juges sont revenus sur leur décision en appel, et ont décidé de remettre à l’avis des médecins l’utilisation des bloqueurs de puberté.
Alors que les rangs des transsexuels désirant opérer une détransition ne cessent de gonfler, celui des demandes de changement de sexe de la part d’enfants et adolescents explose littéralement. Dans la région Ile-de-France, il y a dix ans, 10 demandes par an étaient enregistrées. Elles sont aujourd’hui de l’ordre de 10 par mois. Les patients à la Tavistock, de 138 qu’ils étaient en 2010, sont passés à 5000 en 2021.
Parallèlement, le gouvernement écossais a émis en Aout 2021 de nouvelles directives d’inclusion LGBT selon lesquelles des enfants dès 6 ans auront désormais la possibilité de changer de nom d’usage et de sexe à l’école sans le consentement de leurs parents et même sans qu’ils en soient informés. Les exemples se multiplient.
Considéré comme le summum du progressisme, l’enfant-trans est le nouveau joujou des familles cool (voir les stars Hollywood qui affichent fièrement leur progéniture travestie). Les associations LGBT, grassement financées par les entités publiques, font pression partout, auprès des institutions, du monde médical, dans les médias, et surtout sur les réseaux sociaux : donc directement auprès des jeunes, perméables, à un âge où la confusion est parfois extrême sans pour autant être définitive.
Comme le soulignent les signataires de l’Express, « il est urgent d’informer le plus grand nombre de citoyens, de tous métiers, de tous bords, de tous âges, sur ce qui pourrait bien apparaître demain comme un des plus grands scandales sanitaire et éthique, que nous aurions regardé arriver sans mot dire : la marchandisation du corps des enfants ».
Audrey D’Aguanno
* Arnaud Alessandrin, sociologue, un des spécialistes français de la question de la transidentité
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3 réponses à “La clinique de l’horreur. Tavistock, spécialisée dans la transition de genre, va fermer ses portes ”
J’espère qu’ils seront sévèrement jugés et condamnés, ce sont des criminels, c’est immonde et c’est avec plaisir que j’apprends que cette clinique de l’horreur va être définitivement fermée !!!
Une civilisation qui accepte ces pratiques mérite bien de disparaître
OUI ! Bien vu. Rien d’autre à ajouter.