La Tiers mondisation d’un pays implique aussi la disparition progressive du service public, et notamment du service public hospitalier. Et ce n’est pas la fermeture possible, très rapidement, de la maternité de Guingamp, qui sera de nature à rassurer sur l’état de déliquescence profond d’un pays qui se prévalait encore il y a peu d’être une puissance mondiale.
La maternité de Guingamp, fondamentale pour tous les habitants du bassin de vie dans un large périmètre autour de la commune, et jusqu’en Centre-Bretagne, pourrait fermer fin janvier 2023. En cause : un manque de moyens humains.
Le journal Le Télégramme revient sur une situation, qui semble pourrir depuis des années : « Mandaté par l’Agence régionale de santé pour évaluer l’offre de soins sur l’ouest des Côtes-d’Armor, l’expert Bruno Rossetti a préconisé, pour l’hôpital de Guingamp, la fermeture de la chirurgie conventionnelle et de la maternité, remplacées par un service ambulatoire chirurgical et un centre périnatal de proximité. En août, l’ARS s’est finalement donné un délai de réflexion d’un an. Le temps, a-t-elle alors expliqué, de « poursuivre le dialogue et la concertation. Ces travaux complémentaires devront aboutir à l’été 2023 » (…)
L’inquiétude est montée d’un cran, vendredi 2 décembre, à l’issue d’une réunion du Groupement hospitalier de territoire Armor, à Saint-Brieuc, à laquelle participait Claudine Guillou, première vice-présidente de Guingamp-Paimpol Agglomération. « L’ARS nous demande un accord consensuel des élus du territoire pour le scénario 1 ou 3 du rapport Rossetti, sinon il n’y aura pas de discussion sur un hôpital neuf. Ces deux scénarii signifient la fermeture des deux services, la fin de l’hôpital de plein exercice », proteste Vincent Le Meaux, président de GPA »
La fermeture possible, fin janvier, n’aurait toutefois pas un rapport direct avec le rapport Rossetti, mais plutôt avec le manque de moyens humains, de personnels disponibles pour assurer la bonne tenue de la maternité à Guingamp. Les élus locaux eux, disent être pleinement mobilisés. Les personnels, soutenus par une très large partie de la population, n’entendent toutefois pas baisser les bras.
La Coordination Santé – qui regroupe les personnels mobilisés pour l’hôpital, explique : « L’objectif de nos technocrates reste de mettre fin à la permanence des soins sur Guingamp. L’ARS bricole : on ferme d’abord, on réfléchit après. La réalité, c’est qu’elle mise sur le pourrissement de la situation en profitant de ce « sursis » qui n’en est pas un. Elle attend depuis cinq ans. Patiemment. Or, l’argent public doit être utilisé pour maintenir les services publics, pas pour les détruire ».
Publié en 2022, un rapport administratif de Bruno Rossetti, un technocrate mandaté par l’Agence régionale de santé (ARS) de Bretagne – et qui n’a sans doute jamais enfilé une blouse dans une maternité – avait à nouveau recommandé de fermer la maternité. Il y était préconisé que les hôpitaux de Guingamp, Lannion et Saint-Brieuc renforcent leurs spécialisations. Mais que les naissances cessent donc à Guingamp (Pabu) au profit des deux autres établissements.
Le président Macron aurait assuré à Noël le Graët, ancien maire de Guingamp, que la maternité ne fermerait pas. Une parole en l’air de plus ?
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Une réponse à “A Guingamp, la maternité plus que jamais menacée”
faire des enfants blancs? une incongruité! donc fermer est d’évidence une bonne chose! drole de pays !