Nous vous proposons dans cette rubrique de découvrir l’histoire des Saints Bretons. Les saints bretons désignent des personnalités bretonnes vénérées pour le caractère exemplaire de leur vie d’un point de vue chrétien. Peu d’entre elles ont été reconnues saintes par la procédure de canonisation de l’Église catholique (mise en place plusieurs siècles après leur mort), mais ont été désignées par le peuple, leur existence même n’étant pas toujours historiquement attestée. La plupart des vitae de saints bretons qui nous sont parvenues datent en effet des ixe et xe siècles ou ont été réécrites dans le contexte de la réforme grégorienne qui induit parfois les clercs à remodeler les documents hagiographiques, issus de traditions orales transmises aussi bien dans le vieux fond populaire que dans le milieu savant, dans leur intérêt (légitimation de la figure épiscopale, du bien-fondé d’une réforme d’une communauté monastique). Le développement du culte de ces saints se développe au Moyen Âge tardif lorsque plusieurs familles de l’aristocratie bretonne s’approprient les légendes hagiographiques en justifiant par des arguments généalogiques, de la protection particulière d’un saint ou de son adoption comme ancêtre de substitution dans leurs lignages.
Les historiens actuels éprouvent encore beaucoup de difficultés pour distinguer entre imaginaire et réalité. L’historicité des épisodes de la vie de ces saints reste ainsi souvent douteuse car ces épisodes se retrouvent dans l’hagiographie tels qu’ils apparaissent dans les coutumes ou dans le folklore. La structure même du récit des vitae se rencontre dans d’autres Vies de saints dont les auteurs reprennent généralement des « conventions littéraires d’un modèle biblique qui façonnait leurs modes de pensée et d’expression ».
En 2022, environ 170 saints bretons sont représentés, chacun par une statue, à la Vallée des Saints, en Carnoët.
Le 19 Novembre, c’est la Saint Tangi
Gurguy, ou Tanguy, canonisé saint Tanguy de Locmazhé, fut un moine légendaire breton de Gerber (Le Relec) du vie siècle. Il aurait fondé l’abbaye Saint-Mathieu de Fine Terre à Plougonvelin (Finistère). Il serait mort en 592 et serait inhumé à la pointe Saint-Mathieu (en breton : Locmazhé). Saint Tanguy est fêté le 19 novembre, le lendemain de la fête de sainte Haude de Trémazan, sa sœur, ou le 12 mars, jour de la fête de son père spirituel, saint Paul Aurélien.
Tangi, du vieux breton « tan », feu, ardent, et « ki » guerrier, chef ou chien. Tangi est l’orthographe bretonne et Tanguy l’orthographe française. Tangi est attesté comme prénom depuis le dixième siècle. Il est également devenu un nom de famille et entre en composition dans de nombreux noms de lieux.
Étymologie : Tanchi 859-865, Tanki 870, Tangi 1086, Tanghi 1050, Tangui 1092-1105
Histoire : Saint Tanguy et sa soeur Eode (ou Eodez, Héodez, sainte Haude) naissent vers 520 au château de Trémazan dans le Finistère (29); leur mère meurt alors qu’ils sont très jeunes; leur père (seigneur de Trémazan) se remarie. Tanguy part à la cour de Childebert 1er, tandis qu’Eode reste sous la coupe de la marâtre qui la contraint aux plus basses besognes. Vers 545, à son retour, égaré par les calomnies de la mauvaise femme, le jeune homme décapite sa soeur. Eode prend sa tête dans ses mains, la replace sur son tronc, pardonne à son frère, et meurt. Il se rend à Occismor (probablement Brest ou Saint-Pol-de-Léon) auprès de saint Pol-Aurélien; il expie sa faute par un jeûne de quarante jours dans la solitude, dans une forêt de la région de Landernau. Puis, renonçant à une carrière à la cour des Mérovingiens, il embrasse la vie monastique, au monastère de l’île de Batz, où il passe six ans. L’île Tanguy porte son nom. Saint-Pol lui confie la fondation de l’abbaye de Gerber, au Relecq (29) où il meurt en 594. Pour abriter une relique de Saint-Mathieu, il fait construire un monastère au cap de Fine-Terre, près de Conquet.
Personnage : Tangui est un prénom porté par plusieurs membres de la famille du Chastel, qui prétend descendre de saint Tangui, et possède longtemps le château de Trémazan et la tour de la Motte-Tanguy, à Brest, face au château. Tanneguy du Chastel, naît vers 1368 à Trémazan et serait aussi l’auteur d’un crime célèbre : en 1413, il devient prévôt de Paris; partisan du dauphin, futur Charles VII, il assassine peut-être le duc de Bourgogne Jean sans peur à Montereau en 1419.
Tanguy Malmanche naît en 1875. Il écrit plusieurs pièces de théâtres à caractères poétique en breton : Gurvan, ar Marc’hek estranjour (Gurvan, le chevalier étranger, 1922), Buhez Salaün lesanvet ar Foll (La vie de Salaûn qu’ils nommèrent le fou, 1926), Ar baganiz (les Païens, 1931). Il meurt en 1953. Il a rendu hommage à son prénom : « Je ne dis pas que, parce que je m’appelle Tanguy, j’ai composé des drames bretons; je dis seulement que je n’aurais peut-être pas eu le courage de les écrire si je m’étais appelé Célestin ».
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3 réponses à “A la découverte des Saints Bretons. Le 19 Novembre, c’est la Saint Tangi”
La légende de Tangi et de Haude (Eodez) est encore bien connue dans les environs de Portsall. Une belle chapelle (presqu’une église) leur est dédiée à Kersaint et non loin de cette chapelle, il y a aussi une fontaine dite de Ste Haude.
On peut toujours admirer à Trémazan, les ruines majestueuses du château des Du Chatel, notamment le donjon qui domine la baie de Portsall.
La légende raconte encore que des fleurs rouges, qui seraient des gouttes du sang de Haude, pousseraient aux abords de ce château.
Sainte Heodez est patronne de la Frairie de Coadnerion en Guéméné-Penfao (44290) son nom se retrouve dans le village appelé La Dehaut (Lan + Heodez) et dans une terre appelée Lanhaude.
En effet impressionnantes les ruines du donjon de Tremazan. Bourmont ex lieutenant de vaisseau reconverti en prof de maths à Saint François de Lesneven demeurant à deux pas du donjon, en fait de Bourmont descendant du déserteur de Ligny!