17 bracelets en bronze de l’Âge du fer ont été découverts dans une tombe à Muzillac (56). La Drac indique que cette découverte est inédite depuis un siècle dans ce département et c’est la première fois que l’on disposera de l’étude du contexte d’une tombe de cette richesse et de cette période en Bretagne.
Une fouille préventive de la DRAC
La fouille archéologique menée en janvier 2022 à Muzillac sur le site de Questannette est une fouille préventive, prescrite par la Direction régionale des affaires culturelles de Bretagne – service régional de l’archéologie (DRAC-SRA). Elle a été décidée en prévision de la création d’un lotissement privé et motivée par un diagnostic archéologique datant d’avril 2021, réalisé par Dominique Pouille, ingénieur de recherches à l’Institut national de recherches archéologiques préventives (INRAP).
La fouille a permis la découverte inédite d’un enclos fossoyé curviligne occupé au début de l’âge du Fer. Ce périmètre abrite contre le bord interne ouest un petit enclos quadrangulaire au centre duquel se trouvait une sépulture. La tombe mesure 2,50 mètres sur 1 mètre. Elle présente un coffrage de pierres qui devait caler un cercueil en bois. Du dépôt funéraire, est conservé un exceptionnel ensemble de 17 bracelets en bronze retrouvés empilés contre le bord du coffrage. En revanche, le squelette et les autres éléments organiques ont été totalement dissous par l’acidité du sol. Ces bracelets à bossettes appartiennent à un type de parures bien connu des sépultures du Morbihan, où elles apparaissent en grand nombre sur les avant-bras et parfois sur les chevilles à la fin du VIIe siècle et au VIe siècle av. J.-C.
Sur le site de la DRAC on peut lire : « Si cette sépulture ne s’inscrit pas dans un tumulus, comme beaucoup d’entre elles dans une partie du Morbihan et du Finistère entre la fin du VIIe siècle et le Ve siècle av. J.-C., elle a pu être protégée et valorisée par une superstructure, probablement en bois, dont la tranchée quadrangulaire périphérique suggère la présence (…) Un vase mis au jour sur le comblement de la sépulture pourrait correspondre à un dépôt. Enfin il est encore trop tôt pour se prononcer sur un autre bracelet mis au jour dans la tranchée périphérique. Il pourrait constituer un dépôt lié à la tombe centrale mais il est également possible qu’il ait appartenu à une sépulture d’enfant »
« Cette sépulture s’intègre dans une série de tombes de femmes richement parées de bracelets et d’anneaux de jambes déclinés en de multiples variantes. La quantité importante de métal mobilisée et la qualité de ces bijoux traduisent la richesse et le rang social éminent de leurs détentrices. Les variantes de ces bracelets indiquent vraisemblablement leur origine géographique et peut-être leur statut familial (en âge d’être mariée, mariée, mère, veuve…). Dans cette Gaule de la fin du VIIe siècle et au VIe siècle av. J.-C., les sépultures de ce femmes occupent fréquemment une place privilégiée dans les espaces funéraires familiaux, comme tombes fondatrices notamment. Cette place laisse penser que les défuntes ont pu être considérées comme des ancêtres fondatrices de lignages »
La série de bracelets de Muzillac est très similaire à celles mises au jour au Bono – dans l’un des tumulus et dans des sépultures environnantes -, dans une tombelle dans les Landes de Meslan à Lizio, ainsi que dans des sépultures mal caractérisées à Arradon et Saint-Barthélémy ; découvertes dans la seconde moitié du XIXe siècle et au début du XXe siècle, elles sont conservées au Musée de la Polymatique du Morbihan à Vannes.
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