Omar Raddad confirmé coupable. Un de ses défenseurs évoque un complot familial et judiciaire

Malgré une campagne médiatique bien menée par les partisans d’Omar Raddad, la commission de révision a refusé le 13 octobre de rouvrir le dossier vieux de 30 ans. Les éléments nouveaux n’ont pas suffi devant la relative solidité du dossier initial et les scénarios alternatifs n’ont pas convaincu. Les défenseurs du jardinier marocain ont avancé simultanément deux scénarios, contradictoires.

Le premier est soutenu par l’avocate officielle, Maître Noachovitch. Il s’appuie sur des traces ADN inconnues et sur une « enquête cachée » de la gendarmerie qui orienterait vers la pègre de Cagne-sur-Mer et un cambriolage ayant mal tourné – un scénario classique, totalement plausible s’il n’était en décalage avec des constatations de la scène de crime (l’absence d’effractions).

Et puis il y a l’autre scénario, beaucoup plus spectaculaire, élaboré par l’écrivain Jean-Marie Rouart, président du comité de défense de Raddad. L’académicien développe depuis des années une théorie du complot sur fond de lutte de classes. Mais ce scénario est-il crédible ? Pour en juger, voici les citations les plus marquantes de son nouveau livre « Omar, la fabrication d’une injustice » , complétées par des extraits d’une tribune dans le Figaro Magazine.

un portrait critique de la victime, Ghislaine Marchal : appartenant à la « caste des grands bourgeois », Ghislaine Marchal était selon Jean-Marie Rouart « une grande égoïste au comportement lunatique », « arrogante »et « pingre ». Elle allait faire ses courses « en rolls au supermarché Champion » et s’entourait du minimum de domesticité possible : une cuisinière et un jardinier à mi temps, alors qu’elle avait des moyens considérables.

paternalisme et précarité, coktail explosif : Ghislaine Marchal faisait travailler Omar Raddad « 3 fois par semaine » dans son jardin, pour 583 euros par mois. Après l’avoir hébergé gratuitement sur sa propriété, elle lui avait demandé de vider les lieux, avec sa femme et son nouveau-né, trop bruyant. Cela obligeait Raddad à louer un appartement à 512 euros par mois. Le père de famille devait compléter avec un autre mi-temps dans une villa voisine – ce deuxième employeur le payait plus généreusement : 1282 euros par mois.

Mais Raddad ne parvenait pas à s’en sortir financièrement. Sa femme, après avoir fait quelque temps le ménage chez Ghislaine Marchal, ne travaillait plus et avait donné naissance à un 2ème enfant. Arrivé en France à 22 ans grâce au regroupement familial et ne sachant ni lire ni écrire, Raddad ne pouvait guère aller voir ailleurs et devait subir sa situation.

« Omar reconnaîtra au cours de sa garde à vue que sa patronne pouvait être tatillonne et cassante, mais seulement quand elle avait bu ».

Sans s’en rendre compte, Rouart donne de l’eau au moulin de l’accusation…

une rentière coupée de sa famille : selon Rouart, Ghislaine Marchal était surnommée par sa belle famille « Cruella », du nom de la méchante des 101 Dalmatiens. Elle devait son train de vie à son ex-mari, héritier de l’industriel Marchal. Ce « mari faible », qu’elle « traitait mal », avait fini par divorcer. « Elle avait le don de pousser les gens à bout », raconte un témoin cité par Rouart. Depuis 1977, elle profitait seule de la villa sur la Côte d’Azur.

une justice méridionale sous influences ? Le juge d’instruction Renard aurait influencé les conclusions des experts : « ces médecins légistes obéissants ont subitement fait fi du raisonnement scientifique qui avait déterminé la date donnée par leurs premières expertises. Pour complaire aux desiderata du juge, ils acceptèrent de modifier la date contre celle du 23 juin, se donnant l’excuse grossière d’une faute de frappe » (article de Rouart dans le Figaro Magazine du 9 septembre 2022).

[en réalité, la date du 23 juin est corroborée par d’autres éléments du dossier]

« Je pense que le juge Renard était content de faire plaisir au bâtonnier de Grandrut (mari de la sœur de Ghislaine Marchal) en faisant détruire la principale pièce à conviction qui est le corps de la victime ». Rouart pointe ce qu’il appelle « l’empressement étrange » de la famille pour faire incinérer le corps. [en réalité, l’incinération n’a rien de suspect, elle correspondait aux volontés exprimées par la défunte]

« Ce juge d’instruction était, il est vrai, lui-même sujet à caution : à quelques temps de là, il fut exclu de sa loge maçonnique, puis de la magistrature, pour des entorses à la déontologie ».

les parties civiles feraient preuve d’un « étrange entêtement ». « L’étrange entêtement de la famille de Mme Marchal pour faire condamner Omar, puis, sa condamnation acquise, sa détermination à empêcher un procès en révision, demeure un mystère ». Comme « preuve » du prétendu machiavélisme de la famille de la victime, Rouart cite l’embauche comme avocat de Maître Henri Leclerc, « gauchiste vieillissant au service du grand capital », acceptant de jouer la « caution antiraciste » pour « verrouiller la culpabilité » d’Omar , dans le cadre d’une « justice de classe » . «  On risque d’imaginer que si on ne veut pas donner une chance à Omar de prouver son innocence, c’est afin d’éviter d’avoir à chercher les vrais coupables de cet ignoble crime », conclut l’imaginatif écrivain.

E.P.

L’interview non contradictoire de l’académicien par le site mélenchoniste Blast, qui se garde de questionner les points faibles de son argumentation.

La vision plus équilibrée de Christophe Hondelatte (13/10/2022)

Crédit photo : DR

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7 réponses à “Omar Raddad confirmé coupable. Un de ses défenseurs évoque un complot familial et judiciaire”

  1. Gillic dit :

    Façon d’ écrire tout à fait correcte pour un analphabète, il y a une faute, mais elle est certainement voulue !!! Perso, j- ai toujours pensé qu’ Omar était innocent !!

  2. Kan al louarn dit :

    Une anecdote humoristique et comique suite à cette histoire lamentable :
    En l’été 2019, à la sortie du camping des Côtes d’Armor où je m’étais installé, un écriteau bien en vue « Omar m’a tuer » signé : François De Rugy. Aveu sinistre d’un ministre mais bien vu !

  3. alienor dit :

    G Fenec, ancien juge d’instruction a annoncé repredre l’enquête, convaincu de l’innocene, bonne chose, il ne lâchera pas

  4. Erwan Berric dit :

    Il n’y a aucune espèce de doute à avoir : Omar ai coupable et il a tuer.
    Toutes les preuves sont accablantes et le premier qui me dit que, sous stress et en déficit d’oxygénation du cerveau, il ne bredouille pas, ne commet pas de fautes de syntaxe et d’orthographe, est soit un menteur pathologique doublé d’un crétin, soit un membre du village natal d’Omar.

  5. Caouito dit :

    Lire l’excellent livre de François Foucard….

  6. Slanda dit :

    Le suspect MB franc maçon GLNF
    Le proc, l’adjoint et beaucoup d’autres GLNF
    Le suspect est connu pour faire partie du milieu et fréquentant le beau linge souvent GLNF. Machiavélique, violent et détestant la gente féminisme, habitué des casinos, toute sa vie est faite de violence, d’extorsion diverses et variées, de chantages et séquestrations et a déjà une affaire d’homicide sur le dos. Son poste à la mairie de Cagnes s/mer il l’a remporté comme colistier sur une liste FN et était raciste. Il s’est racheté une réputation à la fin de sa vie (pour brouiller les cartes ?)
    Le Roi HASSAN II a été initié à la GLNF… la grâce partielle de M. Raddad obtenue auprès de M. Chirac… une façon d’alléger la conscience (de certains franc mac) ?
    Si la justice a condamné M. RADDAD avec l’intime conviction ; j’ai l’intime conviction que le suspect est bien au sein de ce meurtre sordide qui lui ressemble trop !
    La condamnation de M. Raddad arrangeait toute cette clique… la CEDH reste la seule solution (si elle n’est pas infiltrée).
    Livre : Les Frères Invisibles (Albin Michel)

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