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Insécurité à Nantes. « Tous nos efforts se brisent sur l’inaction de la justice »

La séquence politique est terminée – après avoir été malmenée par les médias nationaux et ses oppositions (LREM, LR) – guère à même de donner des leçons de morale en matière d’insécurité pourtant – Johanna Rolland est allée à Canossa, enfin Paris, et a obtenu 80 CRS en renfort. Entretemps, la très médiatique CRS 8 ultra-moderne, qui fait dans les actions coup de poing, est repartie et a été remplacée par une unité de CRS plus classique, la CRS 61. Et les médias nationaux se sont trouvés d’autres sujets, d’autant qu’un énième règlement de comptes sanglant a eu lieu à Marseille – avec deux morts suite à une fusillade à la Belle de Mai.

Les oublis de Gérald Darmanin

Au passage, Gérald Darmanin, dont l’action au ministère est régulièrement décriée, a bénéficié des lauriers médiatiques en tirant sur l’ambulance – il a rappelé l’augmentation de 132 postes de policiers nationaux à Nantes ces cinq dernières années, en oubliant diplomatiquement de mentionner le nombre de départs en retraite, congés maladie longue durée et autres mutations, et annoncé l’arrivée en 2023 d’une unité de 200 CRS – qui cependant sera tout le temps sur les routes et rarement à Nantes même.

Mais il est vrai que rappeler l’effectif total des policiers de Nantes (809) est beaucoup plus impressionnant que d’indiquer le nombre très important de dossiers par policier, notamment dans les unités spécialisées, où le nombre très réduit des policiers spécialisés dans la traque des délits financiers – le blanchiment d’argent des réseaux de drogue par exemple – par rapport aux réseaux tentaculaires des gangs de la drogue à Nantes.

Foulques Chombart de Lauwe, un des chefs de file de l’opposition à Nantes, remet en partie l’église au milieu du village en rappelant que « l’Etat n’en fait pas assez. Il y a eu 140 policiers nommés à Bordeaux, 200 à Lyon et seulement 70 à Nantes [l’année dernière] Ce n’est pas responsable que chacun se renvoie la balle ».

Des caméras, un CRA et des policiers en plus, c’est l’Etat qui offre

Le ministère de l’Intérieur et Johanna Rolland ont publié un communiqué commun, où la Ville s’engage à porter le nombre de caméras de 146 à 250 (+99), de recruter cinquante policiers municipaux supplémentaires et de les faire travailler jusqu’à deux heures du matin – seulement les municipalités sont en concurrence et Nantes, pas nécessairement la mieux placée.

L’Etat de son côté paie la moitié de l’extension du nombre de caméras et bloque 80 des 200 CRS annoncés pour Nantes – très certainement, ils feront ce que les 70 agents de sécurité publique déployés à partir du 10 octobre feront, autrement dit « des gardes statiques dans le centre-ville, à quelques mètres des dealers qu’ils ne dérangent en rien, et des actions coups de poing dans les quartiers, et dès qu’ils s’en vont ailleurs, le biz [business, ou trafic de drogue] reprend. Ils connaissent – d’autant que têtes de réseaux et dealers viennent maintenant de Paris, Lille et d’ailleurs », résume un policier de terrain, fataliste.

Enfin, un centre de rétention administrative (CRA) sera installé à Nantes – le plus proche est actuellement à Rennes.

« Tous nos efforts se brisent sur l’inaction de la justice »

Lassés par le « ping-pong politique », les policiers nantais le sont. Mais aussi car ils s’estiment déconsidérés et « pris pour des cons » par la justice.

« En réalité, tous nos efforts pour vider la mer de la délinquance nantaise à la petite cuillère se brisent sur la justice », résume un policier nantais chevronné. « Il y a quelques mois, début mars, un pavillon avait été cambriolé à Saint-Félix par des mineurs isolés étrangers – qui venaient d’arriver en France d’ailleurs. Ils n’ont même pas eu un rappel à la loi. Qu’est-ce qu’on dit aux habitants, qu’on est censés protéger ?

Plus récemment, on interpelle deux gars qui ont sur eux 30.000 euros dont ils n’arrivent pas à justifier la provenance. On a du les leur rendre. Et dans une autre affaire, on interpelle un homme avec des portables, bijoux, téléphones dont il ne justifie pas la provenance. On a du aussi les lui rendre, alors qu’on sait que ça provient des vols. Si les victimes savaient ce que la justice nous ordonne de faire au quotidien, soi-disant pour protéger les droits des prévenus, ils deviendraient fous !

Sans oublier les gars qu’on interpelle trois à quatre fois par jour, car on nous ordonne de les remettre dehors à peine ramenés au commissariat – ils donnent une fausse identité sans antécédents judiciaires, ou se disent mineurs, et ici ça passe sans problème. Encore, ce serait partout pareil ! Mais on discute avec nos collègues d’autres villes, Rennes, Angers, Paris, et eux ils ont des juges qui appliquent la loi et leur permettent de faire leur travail. Nous on a des juges qui se fichent de nous, nous mettent des bâtons dans les roues à n’en plus finir et protègent les délinquants. Forcément, on est un peu démotivés ».

LM

Crédit photo : DR
[cc] Breizh-info.com, 2022, dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine

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7 réponses à “Insécurité à Nantes. « Tous nos efforts se brisent sur l’inaction de la justice »”

  1. ewan guyon dit :

    >On constate une épouvantable partialité de la Justice gangrenée par le syndicat de la magistrature et les loges, ainsi qui joue systématiquement la relaxe pour les criminels et désavoue les victimes en détruisant l’action de la police.
    Et quand en plus on un maire gauchiste comme Johana Rolland, la vie sur Nantes n’est plus ce qu’on a pu y connaître il y quelques années et qui avait attiré beaucoup de monde cherchant un lieu de vie agréable…
    Se rappeler aussi l’épisode de Rezé ou d’une commune voisine où des habitants de cette localité avaient souhaité accueillir des migrants d’ex pays de l’Est par pur irénisme imbécile, ce qui les a obligés ensuite à se calfeutrer et acheter des armes pour se prémunir des agressions en pleine progression depuis l’arrivée de ces migrants.

  2. Richard dit :

    Si la Justice taisait honnêtement son travail tout irait mieux.

  3. lg dit :

    « Ce n’est pas plus de policiers qu’il nous faut, mais moins de hors-la-loi ».
    Ce n’est pas tout-à-fait la même chose. Bien poser le problème, c’est faciliter sa solution.

  4. phil dit :

    ce n’est ni les caméras ,ni les policiers en plus qui changeront grand chose ; il faut SEVIR c’est tout ! Punir et extrader ! les autres se calmeront très vite .

  5. guezennec dit :

    L’augmentation de CRS, gendarmes mobiles, ne mène à rien et les décideurs le savent très bien. Ces forces sont, comme leur nom l’indique mobiles et seront envoyées ailleurs au fil des événements. L’implantation de leurs casernes n’a aucun sens car ils sont presque toujours en déplacement ou en repos. Les « pauvres » forces de l’ordre qui s’évertuent à juguler la criminalité et la délinquance sont conscients de l’inutilité de leur activité, réduite à zéro par nombre de magistrats politisés et aux ordres du pouvoir dont on a l’impression que leur principale mission est de remettre en liberté délinquants de tous poils. (Quand on voit un magistrat qui a mis sa fille de 13 ans à disposition sexuelle de nombre de prédateurs et qui s’en tire avec du sursis) Merci la Justice et son maître d’oeuvre On pourrait en faire une encyclopédie !

  6. patphil dit :

    il y a dix ans un reportage sur un shérif de l’arizona qui avait monté un camp de toiles pour petits délinquants : pas de télé, pas de climatiseur, pas de maman… aux critiques il répondait « si les soldats américains peuvent vivre sous ces tentes, les racailles aussi, non? »

  7. Lefevre dit :

    La maire de Nantes n arrivera pas à recruter des policiers municipaux supplémentaires!!!. La Ville n est pas attractive pour ces fonctionnaires. Les salaires sont plus élevés ailleurs et la police municipale beaucoup mieux considérée qu’a Nantes ou la maire les cantonnent dans des tâches annexes sous prétexte que la sécurité relevé de l État. Pourtant, d après différents textes, le maire est aussi garant de la sécurité publique. Mais l idéologie gauchiste a la peau dure a Nantes qui refuse toujours de considérer les policiers municipaux qui sont, non pas au service du maire a des fins électoraliste, mais bien au service de la population. J’ ai été policier municipal pendant 40 ans et j ai dirigé ( plutôt j ai essayé de la diriger, dans l intérêt des citoyens nantais,) la police municipale qui est aujourd hui très professionnelle et composée de femmes et d hommes prêts à donner beaucoup pour assurer la sécurité des nantais. Mais comme moi a l époque, ils se heurtent à cette idéologie gauchiste qui ne les laissent pas travailler sur la totalité de leurs compétences. De plus tant qu ils ne seront pas en mesure d assurer leur propre sécurité (refus d armement de la maire de Nantes) ils ne pourront pas assurer la sécurité des nantais. Ce n est pas l’uniforme qui fait le policier, mais sa capacité à intervenir et à agir….Mettre du bleu dans le décor n a jamais rien résolu, surtout au niveau d insécurité atteint a Nantes. Aujourd hui pourquoi ces mères et pères de famille pour la plupart, iraient-ils risquer leur vie, alors que leur propre employeur refuse de leur donner tous les moyens d assurer leur propre sécurité. Aujourd hui, rare sont les policiers municipaux qui acceptent de travailler dans des communes qui ne leur donne pas ces moyens. A Nantes, contrairement aux dires de la maire, l effectif initial de la police municipale n’est toujours pas au complet et des départs sont envisagés.

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