En Écosse, un nouveau sondage sur la question de l’indépendance vient indiquer que le soutien à cette perspective est une fois de plus majoritaire au sein de la population. L’enquête révèle par ailleurs certaines évolutions intéressantes en Irlande du Nord, le Brexit ayant fait son œuvre…
Une Écosse indépendante plébiscitée à 52 %
Une Écosse devenue indépendante du Royaume-Uni, c’est ce à quoi aspirerait une majorité de la population selon un nouveau sondage dont les résultats ont été publiés le 22 septembre, dans le cadre de la 39e enquête annuelle sur les attitudes sociales britanniques (BSA). Les données prises en compte dans l’étude furent cependant collectées en 2021, avant le départ de Boris Johnson et le début de la guerre en Ukraine.
Cette enquête visant à identifier les changements à long terme au sein de la population britannique a indiqué que, parmi les 1 365 personnes interrogées, 52 % d’entre elles étaient favorables à l’indépendance de l’Écosse. Une proportion qui a gagné un point par rapport à la dernière enquête réalisée en 2019.
Par ailleurs, il s’agit du chiffre le plus élevé enregistré depuis 1999, année où une question sur la manière dont l’Écosse devrait être gouvernée a été posée pour la première fois.
Cette année-là, lors de l’ouverture officielle du Parlement écossais, le soutien à l’indépendance était de 27 %, tandis que 59 % étaient favorables à la dévolution et que 10 % estimaient que ce même Parlement ne devait pas exister. La part de ces derniers est désormais estimée, selon cette nouvelle étude d’opinion, à 8 %.
Un référendum en 2023 ?
En parallèle ces chiffres, la publication de BSA relève que, « depuis 2014, il y a eu une augmentation marquée du niveau de soutien à l’indépendance, et surtout depuis le référendum sur le Brexit de 2016, après lequel quitter le Royaume-Uni est devenu plus populaire que la dévolution pour la première fois ».
« Dans ce contexte, il n’est peut-être pas surprenant que le statut constitutionnel de l’Écosse soit redevenu un sujet de débat animé », ajoutent les auteurs. « L’Union est certainement devenue nettement moins populaire au nord de la frontière ».
L’enquête montre que 82% des partisans du SNP soutiennent désormais l’indépendance, contre 51% en 2012, tandis que la proportion d’électeurs conservateurs favorables à cette idée n’a guère changé, restant à 5%.
De son côté, le gouvernement écossais envisage d’organiser un référendum sur cette question de l’indépendance au mois d’octobre 2023. Si les débats à venir porteront donc sur la séparation, ou non, avec le Royaume-Uni, l’adhésion de l’Écosse à l’UE, en cas de victoire du « Oui », sera l’autre grande implication de ce vote.
En Irlande du Nord, le soutien à la réunification augmente
D’autres enseignements sont également à retirer de cette étude concernant l’Irlande du Nord. En effet, pour la première fois, le soutien à l’appartenance au Royaume-Uni y est devenu minoritaire (49 %), tandis que le soutien à la réunification de l’Irlande est passé de 14 % en 2015 à 30 % maintenant.
Les chercheurs du National Centre for Social Research, qui a réalisé l’enquête, ont déclaré que les résultats montrent comment le Brexit a créé des divisions sur la gouvernance du Royaume-Uni qui s’étendent bien au-delà de l’Écosse. Les maladresses à répétition de l’ancien Premier ministre Boris Johnson n’ont pas contribué à apaiser la situation.
Ainsi, toujours en Irlande du Nord, près des deux tiers (65 %) des sondés se sont prononcés comme étant favorables à l’indépendance de l’Écosse.Une proportion qui était que de 44 % en 2016, avant le Brexit.
Au cours de cette même année 2016, 64 % des Irlandais du Nord souhaitaient que l’Irlande du Nord reste au sein du Royaume-Uni. En 2022, ils ne sont plus que 37 %. Wait and see, dit-on là-bas…
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2 réponses à “Royaume-Uni. Indépendance de l’Écosse, réunification irlandaise : inéluctables évolutions ?”
Souhaitons-le de toutes nos forces!
Il faudrait faire ce genre de sondage chez nous : en Corse et dans les DOM.