La commission franco-québécoise des lieux de mémoire communs est un organisme bilatéral qui, de chaque côté de l’Atlantique, rassemble des bénévoles qui s’intéressent à l’histoire commune unissant français et québécois. Pour les membres de cette commission, l’Histoire et la Mémoire communes s’incarnent et se déclinent dans de multiples traces qu’il importe d’identifier, mettre en valeur et faire partager au plus large public. Ces traces peuvent se manifester de plusieurs façons : un lieu physique comme le port de Saint-Malo, d’Honfleur ou le Vieux-Québec, un personnage comme Samuel de Champlain ou Louis Hébert, un événement comme la Fondation de Québec ou des éléments du patrimoine immatériel comme des contes et légendes.
Ce modèle pourrait inspirer l’avenir des relations entre la Bretagne et les provinces du Canada Atlantique (Nouveau Brunswick, Labrador, Terre-Neuve, îles du Prince Edouard, anciennes terres de l’Acadie…). Une telle commission pourrait ainsi fédérer des chercheurs, des universitaires, des intellectuels désireux de créer des ponts au service de notre connaissance et notre mémoire collectives. Elle pourrait de même faire des préconisations aux pouvoirs publics pour accélérer le mouvement d’ouverture des archives. Prenons l’exemple de la commune de Saint-Grégoire en Bretagne, située aux portes de Rennes sur l’axe allant vers Saint-Malo. De l’autre côté de l’Atlantique, nos amis canadiens ont aussi une municipalité Saint-Grégoire et même une montagne Mont-Saint-Grégoire. D’où l’idée d’ériger à la Ricoquais un « jardin des explorateurs » qui rendrait hommage aux pionniers bretons et normands venus s’établir en « Nouvelle-France » (actuel Canada) en partant de Saint-Malo.
Loin de penser qu’il s’agissait uniquement de marins, beaucoup étaient des agriculteurs, des propriétaires parfois très instruits, qui pousseront leurs nouvelles exploitations à innover : sélection des races animales et végétales, course aux primeurs, culture de plantes fourragères pour diversifier les revenus de ce Nouveau monde…
Mais Saint-Grégoire est aussi le nom d’un savoureux fromage québécois. Il offre un bon goût de cheddar doux et une texture crémeuse. C’est suite à plusieurs années de recherche et développement qu’une fromagerie canadienne a réussi à mettre au point une recette pasteurisée qui peut se conserver jusqu’à 6 mois au réfrigérateur avant l’ouverture. Les premiers fromages sont arrivés au Québec, avec l’arrivée des premiers colons en Nouvelle-France. En 1635, à l’île d’Orléans, ces derniers fabriquaient le tout premier fromage d’Amérique, Le Paillasson. Ce fromage doit l’origine de son nom au tapis de roseaux sur lequel on déposait les rarissimes surplus de lait.
Cette histoire nous rappelle combien le lait est une protéine à l’immense richesse. L’aventure du lait reste méconnue en Ille et Vilaine. Pourtant, de grandes figures du syndicalisme agricole ont poussé cette filière du bassin Rennais à innover, comme Jean-Michel Lemétayer avec son Centre Culinaire Contemporain. Une arche du lait a même été valorisée lors de l’Exposition universelle de Milan en 2015, dans laquelle participaient Rennes Métropole, Saint-Brieuc Agglomération et Quimper Communauté.
Kevin Lognoné
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Une réponse à “Connaissez-vous Saint-Grégoire au Québec ?”
le lait est tout à fait inutile pour les adultes, l’humain est la SEULE espèce à en conommer une fois sevré, laissons faire la Nature, elle sait ce qu’elle fait mieux que nous