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Cidre breton. Sécheresse, hausse des coûts : les producteurs à l’heure des doutes

Le cidre breton pourrait-il devenir une denrée rare ? Une chose est certaine : les producteurs sont inquiets en raison de récoltes de pommes en forte baisse et de coûts en hausse.

Sale temps pour le cidre breton

Après un printemps et un été extrêmement secs en Bretagne, entraînant par ailleurs de très nombreuses restrictions d’usage de l’eau, la filière cidricole est inquiète.

La sécheresse a ainsi impacté négativement la récolte des pommes. Dans le pays de Dinan, en Côtes d’Armor, les producteurs de pommes à cidre redoutent, selon Ouest-France, une baisse de 30 % du tonnage récolté avec des pommes n’atteignant pas leur poids habituel en raison du manque d’eau. Un secteur où certains pomiculteurs ont observé une absence de pluie pendant près de 45 jours. Et les quelques épisodes pluvieux survenus au cours de la première moitié du mois de septembre n’y changeront rien.

Dans certains vergers, où les récoltes ont parfois commencé avec trois semaines d’avance, la réduction du tonnage a atteint jusqu’à 50 % par rapport à une année normale. Outre le manque d’eau, les vergers ont également été victimes d’attaques de frelons, venus chercher le sucre des pommes.

Un prix des pommes revalorisé ?

Dans un tel contexte, certains producteurs de pommes ont été contraints de resserrer drastiquement leur budget. Par ailleurs, la Fédération nationale des producteurs de fruits à cidre (FNPFC) a proposé aux principaux acheteurs de revaloriser le prix des pommes de 20 %. En parallèle, la filière travaille également sur la constitution d’un dossier de demande de reconnaissance en calamité agricole sécheresse.

Le ton est également alarmiste du côté des acheteurs de pommes, où, après trois années consécutives de récolte médiocre, les stocks s’amenuisent.

Quant à la hausse des prix demandée par les producteurs, certaines coopératives comme Les Celliers basée à Pleudihen-sur-Rance (produisant le cidre Val de Rance) seraient prêtes à majorer les tarifs d’environ 10 %.

Autre porte de sortie pour les cidriculteurs bretons, ils pourraient se tourner vers des pommes de Normandie, délaissant au passage l’indication géographique protégée (IGP) Bretagne, présente sur de nombreux produits.

cidre

Les producteurs de cidre dénoncent la hausse des coûts

À ces aléas engendrés par les contraintes climatiques, vient aussi s’ajouter une hausse globale des coûts (verre et énergie notamment) qu’un communiqué des producteurs de fruits à cidre a récemment dénoncés. Cette inflation « qui pèse très lourdement sur les structures et met en question leur avenir à la veille de la prochaine récolte » est donc, elle aussi, une source d’inquiétude pour la filière cidricole française.

Cette dernière compte 15 000 acteurs dont plus de 12 000 producteurs et plus de 2000 emplois directs, faisant de la France le plus grand verger mondial de pommes à cidre avec 9 000 ha et 250 000 tonnes récoltées en moyenne par an. Une activité où la Bretagne et la Normandie occupent les premières places.

Dans le viseur des producteurs de pommes, la grande distribution et son silence au sujet d’une revalorisation des prix, accusée de ne pas « jouer le jeu » tandis que celle-ci écoule 60 % de la production de cidre française. Actuellement, la tonne de pommes à cidre s’échange à 90 € sur le marché libre (220 €/t en bio), contre 400 € la tonne pour les pommes de table pour compote (plus de 1 800 €/t en bio).

Crédit photo : DR (photo d’illustration)
[cc] Breizh-info.com, 2022, dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine

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2 réponses à “Cidre breton. Sécheresse, hausse des coûts : les producteurs à l’heure des doutes”

  1. UMMITE dit :

    POUR MA PART, JE N’AI PAS À ME PLAINDRE DE MES POMMIERS, CERTAINES POMMES SONT AUSSI GROSSES QUE DES PAMPLEMOUSSES, POURTANT, J’ASSURE N’AVOIR JAMAIS APPORTÉ AUX PIEDS DE MES ARBRES QUE DU FUMIER DÉCOMPOSÉ EN COUCHE ASSEZ ÉPAISSE AFIN DE DIMINUER LES EFFETS DE SÉCHERESSE !

  2. patphil dit :

    ah bon, moi qui croyait que c’était la guerre en ukraine qui faisait s’envoler tous les prix…

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