C’était pendant l’horreur d’une profonde nuit, Cao Bang 1950, Dans les yeux du procureur, Maxime Blasco, Breizh Vendetta : voici la sélection littéraire hebdo.
C’était pendant l’horreur d’une profonde nuit
Alfred CATON dit Alfred LEVERRIER intégra le 1er contingent de la L.V.F. en 1941. Il fut chargé de la propagande (Sonderführer) en 1943 au sein du IIe bataillon, ainsi que correspondant de guerre au « Combattant Européen » et à « La Gerbe » d’Alphonse de Chateaubriand. Muté à la Charlemagne il sera le prisonnier des Américains avant d’être « remis » à la France. Il fut interné en juillet-août 1945 à la Caserne Carnot à Chalon-sur-Saône puis jugé en mars 1946.
Ses souvenirs ont été écrits tardivement sans notes, ni carnet d’époque ce qui explique que la première édition sortie aux éditions Artic était remplie de confusions graves. Cette nouvelle version des souvenirs du légionnaire LEVERRIER a été revue et corrigée tout en gardant l’esprit d’origine. Ce parcours d’un légionnaire antibolchevique qui finira dans la célèbre Division Charlemagne quelques années plus tard méritait bien une réédition, dorénavant plus complète et définitive, de part la richesse de son itinéraire et des anecdotes qui ont ponctué son engagement.
Dans un style alerte, il nous fait vivre sa vie de soldat dans les différents territoires de l’est européen ainsi que ses rencontres avec Jacques Doriot, Robert Brasillach, Jean Fontenoy, Mgr Mayol de Lupé et bien d’autres encore!
Un témoignage de plus sur une période déjà très documentée de la Seconde guerre mondiale, avec son lot d’anecdotes et d’informations inédites. A lire, pour l’histoire.
A commander aux éditions du Paillon
Cao Bang 1950
Quatre années avant la retentissante défaite de Diên Biên Phu, moins connus mais tout aussi meurtriers, les combats qui de déroulent au mois d’octobre 1950 de part et d’autre de la route coloniale n° 4 à la suite de l’évacuation de Cao Bang, conduisent au premier désastre du corps expéditionnaire français d’Extrême-Orient. Ce revers sanctionne une mauvaise conduite de la guerre par les gouvernements de la IVe République, et une stratégie opérationnelle incohérente menée, en Indochine, par les plus hautes autorités civiles et militaires. Mais les hésitations, les tergiversations et les oppositions individuelles qui caractérisent, du côté français, la première phase du conflit entre 1946 et 1950 va se payer du prix du sang de soldats qui, en sous-effectifs et mal équipés, font face à un adversaire de plus en plus nombreux et de mieux en mieux instruit. Le Viêt-Minh et son bras armé, l’armée populaire du Vietnam, bénéficient en effet à partir de 1949 de l’aide conséquente du » grand frère chinois » et de ses conseillers militaires. La bataille de la zone frontière, appelée aussi » de la route coloniale 4 » ou » de Cao Bang » porte ainsi les germes de la catastrophe qui, au mois de mai 1954, accélèrera la conclusion de la première guerre d’Indochine.
A commander chez Perrin
Dans les yeux du procureur
Au fil de tranches de vie judiciaires, la magistrate décrit la justice au jour le jour, telle qu’elle est réellement, bien loin des caricatures. Elle souhaite montrer ce qui se passe vraiment dans les tribunaux, ceux qui y travaillent – magistrats, greffiers, enquêteurs, avocats, éducateurs, souvent dans des conditions difficiles, tout ce qu’ils mettent d’eux-mêmes dans cette action subtile et complexe de rendre justice.
Les récits visent à décrire, au plus près de l’humain et des émotions, la rencontre entre le justiciable et l’institution judiciaire, à travers des affaires qu’elle a vécues de l’intérieur : elle y raconte ainsi des rencontres étonnantes et souvent bouleversantes, des enquêtes à rebondissements, des actes d’instruction décisifs, des audiences qui l’ont marquée, tous ces moments de bascule qui ont jalonné sa carrière et l’ont elle-même changée.
Au fil des affaires, Jeanne Quilfen a acquis la conviction qu’il n’y a pas de monstre dans les tribunaux (ou si peu), mais juste des êtres qui ont fauté, dérapé, qui ont commis l’atroce ou l’irréparable, le pathétique ou le risible, et pour lesquels la justice doit s’évertuer à trouver la bonne réponse. Il faut que la justice passe sans perdre de vue l’humanité de celui qui est jugé ni celle de celui qui a cette lourde charge de juger.
Ces chroniques ont pour but d’inviter le lecteur à marcher aux côtés de la magistrate et à regarder par-dessus son épaule. Il pourra ainsi toucher du doigt la réalité crue du quotidien, d’un magistrat qui fait de son mieux avec ses affects, avec ses moyens souvent insuffisants, avec ses doutes et ses cas de conscience…
Peut-être déroutant, bouleversant et toujours édifiant, ce témoignage n’a d’autre prétention que de montrer la justice de l’intérieur, de la donner à voir au lecteur dans sa réalité brute et sans fards, et de lui faire prendre conscience que, bien loin du choix entre le bien et le mal, entre le blanc et le noir qui est souvent la seule grille de lecture de la justice pénale, le quotidien des tribunaux se décline en une infinité de gris.
Jeanne Quilfen est le pseudonyme d’une magistrate exerçant dans le sud de la France. Elle partage sur son compte Twitter Sir Yes Sir @SirYesSir29 son quotidien de magistrat.
A commander chez Hugo Doc
Maxime Blasco
Maxime Blasco a trouvé la mort le 24 septembre 2021. 52e soldat français tué au combat contre les djihadistes du Mali, il avait 34 ans. Maxime Blasco s’était illustré plusieurs fois en opex, mais il réfutait le qualificatif de héros. Il se voulait simple soldat, servant son pays. Un hommage national lui a été rendu aux Invalides, au cours duquel il a été fait officier de la Légion d’honneur. Dans ce récit bouleversant, Dorothée Olliéric revient sur la vie de ce tireur d’élite, ancien pâtissier qui avait choisi l’armée, et plus particulièrement les chasseurs alpins. Grâce aux témoignages des compagnons d’armes de Maxime, mais aussi de ses parents et de sa compagne, elle trace au plus près le portrait intime d’un homme engagé, qu’elle avait pu rencontrer et interroger lorsqu’il avait sauvé en 2019, sous le feu de l’ennemi, deux camarades après le crash de leur hélicoptère dans le désert du Sahel. Un an après sa disparition, nulle mieux que Dorothée Olliéric ne pouvait raconter, et donner à lire, le destin fulgurant et tragique de ce soldat exceptionnel qui était au coeur de son documentaire : Nuit d’enfer.
Journaliste et grand reporter à France TV, Dorothée Olliéric a couvert tous les conflits, depuis plus de vingt ans, en Bosnie, République centrafricaine, Mali, Afghanistan et aujourd’hui en Ukraine. Son credo : raconter la guerre, à hauteur « d’hommes et de femmes », au grand public.
A commander aux éditions du rocher
Breizh Vendetta
Des inconnus sont retrouvés décapités, mutilés, à proximité de sites particuliers, toujours en lien avec l’histoire de la Bretagne : la chapelle moyenâgeuse de Penmern en pays de Vannes, le tombeau de Merlin l’enchanteur en forêt de Brocéliande, celui de Jean, 1er duc de Bretagne, inhumé dans la tour de l’ancienne abbaye cistercienne de Billiers… Les gendarmes en charge de l’enquête émettent diverses hypothèses, a priori plausibles, seulement ils ont bien du mal à les étayer tant, à chaque fois, les nouveaux indices paraissent incompatibles, voire antinomiques avec les précédents. Quand la vérité surgira, la tristesse adviendra : le pire ennemi de l’homme n’est peut-être pas le loup, finalement.
Un polar très sympa signé Guillaume Moingeon, à commander chez Coop Breizh
Crédit photo : DR
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