24/10/2013 -10H00 Swansea, Pays de Galles (Breizh-info.com) – L’île de Jersey a-t-elle vu s’éteindre l’homme de Néanderthal ? C’est en tout cas dans une caverne du sud-est de l’île, qu’ont été découverts des vestiges « récents » de notre cousin disparu.
Le site de La Cotte de Saint-Brelade était déjà bien connu. Fouillé par les membres de la Société Jersiaise de 1910 à 1917 puis sous la direction du R.P. Christian Burdo dans les années 1930 et 1950, il avait livré plusieurs milliers de silex taillés, une douzaine de dents de Néanderthaliens ainsi que des ossements de mammouths et de rennes.
De nouvelles investigations, les premières depuis trente ans, ont été récemment menées sous la direction du docteur Martin Bates, de l’University of Wales. Elles ont permis de découvrir, encore intacts, des sédiments couvrant les 120.000 dernières années. Leur datation a permis de réévaluer l’ancienneté des dents découvertes en 1910 : elles auraient entre 100.000 et 47.000 ans. C’est au cours de cette période que notre propre espèce, Homo Sapiens, a supplanté l’Homo Neandertalensis. Les dents de Saint-Brelade appartenaient probablement à l’un des derniers Néanderthaliens d’Europe occidentale.
S’ils restent très mal connus, ceux-ci n’étaient sans doute pas aussi rustiques qu’on l’a longtemps supposé. Des vestiges découverts dans la grotte espagnole d’El Sidron (Asturies) ont récemment montré qu’ils utilisaient des plantes médicinales. En prolongeant leurs fouilles à La Cotte de Saint-Brelade, les chercheurs espèrent découvrir à quelle époque les populations néanderthaliennes se sont éteintes, et peut-être même déterminer si elles ont coexisté avec les immigrants Sapiens avant de disparaître.
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