Nous vous proposons dans cette rubrique de découvrir l’histoire des Saints Bretons. Les saints bretons désignent des personnalités bretonnes vénérées pour le caractère exemplaire de leur vie d’un point de vue chrétien. Peu d’entre elles ont été reconnues saintes par la procédure de canonisation de l’Église catholique (mise en place plusieurs siècles après leur mort), mais ont été désignées par le peuple, leur existence même n’étant pas toujours historiquement attestée. La plupart des vitae de saints bretons qui nous sont parvenues datent en effet des ixe et xe siècles ou ont été réécrites dans le contexte de la réforme grégorienne qui induit parfois les clercs à remodeler les documents hagiographiques, issus de traditions orales transmises aussi bien dans le vieux fond populaire que dans le milieu savant, dans leur intérêt (légitimation de la figure épiscopale, du bien-fondé d’une réforme d’une communauté monastique). Le développement du culte de ces saints se développe au Moyen Âge tardif lorsque plusieurs familles de l’aristocratie bretonne s’approprient les légendes hagiographiques en justifiant par des arguments généalogiques, de la protection particulière d’un saint ou de son adoption comme ancêtre de substitution dans leurs lignages.
Les historiens actuels éprouvent encore beaucoup de difficultés pour distinguer entre imaginaire et réalité. L’historicité des épisodes de la vie de ces saints reste ainsi souvent douteuse car ces épisodes se retrouvent dans l’hagiographie tels qu’ils apparaissent dans les coutumes ou dans le folklore. La structure même du récit des vitae se rencontre dans d’autres Vies de saints dont les auteurs reprennent généralement des « conventions littéraires d’un modèle biblique qui façonnait leurs modes de pensée et d’expression ».
En 2022, environ 170 saints bretons sont représentés, chacun par une statue, à la Vallée des Saints, en Carnoët.
Le 22 juillet c’est la Sainte Madalen (Marie Madeleine)
Marie Madeleine, ou Marie de Magdala, appelée aussi Marie la Magdaléenne (Μαρία ἡ Μαγδαληνή) dans les Évangiles, est une disciple de Jésus qui le suit jusqu’à ses derniers jours, assiste à sa Résurrection et qui a donné naissance à une importante figure du christianisme.
Elle est citée au moins douze fois dans les quatre Évangiles canoniques, plus que la plupart des apôtres. L’Évangile selon Jean, écrit au plus tôt vers 80, en fait la première personne à avoir vu Jésus après sa Résurrection, chargée d’avertir les apôtres. Ce motif est repris dans une fin probablement ajoutée au ive siècle à l’Évangile selon Marc.
L’Église de Rome considère, à partir de Grégoire Ier au vie siècle, que Marie de Magdala ne fait qu’une avec Marie de Béthanie ainsi qu’avec la pécheresse qui oint le Christ de parfum.
Construite du xiie au xvie siècles sur le site d’une ancienne léproserie, la chapelle Sainte Madeleine de Penmarc’h est d’abord placée sous le vocable de saint Étienne (une fontaine située à 700 mètres de la chapelle en direction du nord-ouest porte encore son nom), avant d’être dédiée à sainte Marie-Madeleine à l’occasion de son agrandissement au xvie siècle1. On peut lire sur un mur de la partie ouest, qui correspond à la chapelle initiale, la date de 1416. Au xvie siècle on adjoignit à la chapelle d’origine la partie est où les colonnes sont de style gothique avec des arcs en plein cintre sans chapiteaux. Le clocher fut déplacé vers le pignon ouest de la chapelle, désormais dédiée à sainte Marie-Madeleine, protectrice des lépreux. La chapelle contient une statue de saint Lazare, ce qui renforce l’idée que La Madeleine était par le passé une léproserie. Des trous situés dans l’arc central de la chapelle laissent supposer l’existence d’une grille qui permettait de séparer le prêtre des lépreux.
Crédit photos : wikipedia (cc)
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2 réponses à “A la découverte des Saints Bretons. Le 22 juillet c’est la Sainte Madalen (Marie Madeleine)”
Je l’imaginais plus proche de Ploveur (Ploeur) mais oui Penmmar’h n’est pas loin et la crêperie Ty Men LannDu n’est pas loin non plus. A recommander! Un jour un touriste voulait moules-frites et n’était pas content…il ne savait pas que les moules ont leurs périodes mais les imbéciles aiment à afficher leur bêtise.
Cher Monsieur Neveu, je me garderai bien d’afficher quoi que ce soit, sinon le peu que je sais sur la chapelle de la Madeleine : elle est bien dans la commune de Penmarc’h (et non Penmmar’h !), non loin de Plomeur, en breton Ploveur (prononcé « Pleur » localement par les derniers bretonnants, les « brittophones » ayant probablement une prononciation à eux). La crêperie dont vous parlez se nomme Crêperie Men Lann Du, il me semble. Quant à l’anecdote sur les moules, elle vient là un peu comme un cheveu sur la soupe ! On aurait préféré une réminiscence proustienne…