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Après les élections législatives, l’UDB passe à la caisse

Le financement public des partis politiques est le bienvenu pour toutes les formations – grandes et petites ; c’est bien connu, l’argent est le nerf de la guerre. Le décret n°2022-94 du 31 janvier 2022 fixe pour l’année 2022 le montant des aides attribuées aux partis et groupements politiques à 66 155 387,84 euros. La première fraction des aides – 32 081 868,13 euros – est attribuée soit aux partis et groupements politiques qui ont présenté lors du plus récent renouvellement de l’Assemblée nationale des candidats ayant obtenu chacun au moins 1% des suffrages exprimés dans au moins cinquante circonscriptions, soit aux groupements et partis qui n’ont présenté des candidats lors du plus récent renouvellement de l’Assemblée nationale que dans un ou plusieurs départements d’outre-mer ou territoires d’outre-mer et dont les candidats ont obtenu chacun au moins 1% des suffrages exprimés dans l’ensemble des circonscriptions dans lesquelles ils se sont présentés (article 9 de la loi n°88-227 du 11 mars 1988 relative à la transparence financière de la vie politique).

Bien que les dirigeants de l’UDB ne soient pas bavards à ce sujet, il apparaît que l’alliance électorale à laquelle leur parti appartenait – Régions et peuples solidaires – a obtenu 1% dans au moins cinquante circonscriptions. RPS peut donc prétendre à cette première fraction ; d’après Le Monde (mercredi 22 juin 2022), elle atteindrait 240 000 euros. A Régions et peuples solidaires de répartir le montant qui revient à chaque parti. Donc chaque candidat de l’UDB « rapporte ». Et comme le parti était présent dans 21 circonscriptions… Fanny Darras à Saint-Brieuc (786 voix, 1,65 %). Françoise Le Scour à Guingamp (647 voix, 1,49 %). Tréfina Kerrain à Lannion (1 277 voix, 2,13 %). Bernard Le Rest à Quimper (1213 voix, 2,47 %). Sandrine Migerel à Brest centre (766 voix, 2,01 %). Michel Beaupré à Morlaix (971 voix, 2,21 %). Angélique De Cecco à Landerneau (1 657 voix, 3,33 %). Philippe Plouzané à Carhaix (1 500 voix, 3,05 %). Maxime Touzé à Douarnenez (2 133 voix, 4,76 %). Jean-François Monnier à Rennes-Bruz (1 032 voix, 2,11 %). Mathilde Lahogue à Rennes-Cesson-Sévigné (1 154 voix, 2,11 %). Cécile Blatéron à Redon (761 voix, 1,61 %). Eliane Leclercq à Saint-Malo (695 voix, 1,29 %). Joël Le Gall à Rennes-Saint-Jacques-de-la-Lande (863 voix, 1,75 %). Gwenaël Duret à Saint-Herblain (1 271 voix, 2,73 %). Hervé Carro à Saint-Nazaire (597 voix, 1,42 %). Françoise Ramel à Vannes (655 voix, 1,06 %). Jean-Christophe Cordaillat-Dallara à Auray (1 058 voix, 1,79 %). Lydie Massard à Pontivy (914 voix, 1,92 %). Gael Briand à Lorient (1 360 voix, 3,31 %). Tiphaine Siret à Hennebont (1 980 voix, 4,19 %).

38 000 euros par an

Pour un petit parti, on peut parler de réussite militante, car participer aux élections législatives dans 21 circonscriptions (sur 37), cela signifie 21 candidats et 21 suppléants. On remarquera que, partout, les candidats dépassent 1 % des suffrages exprimés. Avec un total de 23 290 voix, soit le double de 2017 (12 891 voix). Or, en 2022, une voix recueillie rapporte 1,64 euro/an aux formations attributaires. D’où la multiplication : 1,64 euro x 23 290 voix = 38 195,6 euros par an. Mais ce n’est pas « tout bénéfice », car il faut payer les frais de campagne. En effet l’Etat rembourse « aux candidats ayant obtenu au moins 5 % des suffrages exprimés le coût du papier, l’impression des bulletins de vote, affiches, circulaires ainsi que les frais d’affichage » (article L. 167 du code électoral). Par conséquent, le trésorier du parti aura à se coltiner les factures des imprimeurs puisqu’aucun des candidats n’a atteint la barre des 5 %. Certes Tiphaine Siret (4,19 %) et Maxime Touzé (4,76 %) s’en sont approchés…

Bien entendu, l’UDB n’a pas accès à la seconde fraction des aides attribuées aux partis et groupements politiques (34 073 519,71 euros) ; elle est réservée à ceux qui possèdent des députés et des sénateurs. En 2022, un parlementaire égale 37 402 euros.

Bernard Morvan

A part ça, tout va bien

  • Le Mans – Maxime Touzé (UDB) est mécontent. Candidat à Douarnenez, il espérait bien atteindre la barre des 5 % ayant labouré le terrain et mené une campagne dynamique. Avec 2 133 voix (4,76 %), il a fait beaucoup mieux qu’en 2017 (1 221 voix, 2,75 %). « Il nous manquait sans doute les 348 voix du Parti breton (soit une de plus qu’en 2017), qui avait parachuté une personne du Mans que l’on n’a jamais vu », explique-t-il (Le Peuple breton, juillet-août 2022). Effectivement Aela Malet a obtenu 348 voix (0,78 %). On remarquera que la NUPES-LFI a aussi parachuté un type du Mans à Saint-Nazaire, Matthias Tavel…
  • PS dissidents – « Lors d’un bureau national du PS (mardi 28 juin), l’ensemble des candidats dissidents aux législatives et leurs suppléants, soit 79 personnes, ont été suspendus du parti. » (Le Figaro, jeudi 30 juin 2022). En Bretagne, cela concerne Alain Guéguen à Guingamp (5 582 voix, 12,75 %), Vincent Le Meaux à Lannion (6 144 voix, 10,25 %), Réza Salami à Brest centre (3 782 voix, 9,94 %), Xavier Perrin à Saint-Nazaire (5 174 voix, 12,34 %). Le cas le plus grave est évidemment celui de Vincent Le Meaux puisqu’il est premier secrétaire de la fédération des Côtes-d’Armor du Parti socialiste. Prochainement, une enquête sera lancée contre les quelques fédérations qui ont soutenu financièrement les candidats dissidents. Est-ce le cas dans les Côtes-d’Armor ?
  • Gauche indépendante – Au premier tour des élections législatives, on trouvait à Saint-Brieuc un divers gauche (ex-PS) qui se situait hors de l’accord Nupes : Loïc Raoult, maire de Plourhan, président de l’Association des maires de France pour les Côtes-d’Armor, qui est soutenu par de nombreux maires de gauche de l’agglomération briochine ; même en présentant sa candidature comme « celle du territoire », il n’obtiendra que 4 689 voix (9,84 %). « Le choix des électeurs est le reflet de l’élection nationale et de l’affrontement Macron-Mélenchon », constate-t-il (Le Télégramme, Saint-Brieuc, lundi 13 juin 2022). Mais une petite boutique a réussi à présenter quelques candidats : la Fédération de la gauche républicaine (chevènementistes et autres) : Michel Austerlitz à Vitré (1 262 voix, 2,34 %), Rodolphe Llavori à Rennes-Saint-Jacques-de-la-Lande (2 065 voix, 4,18 %), Bruno Chevalier à Nantes-Rezé (2 202 voix, 4,65 %). Leurs résultats montrent qu’une fraction de l’électorat de gauche n’accepte pas l’opération Nupes.
  • Berrien – Stéphane Le Foll (PS), maire du Mans, hostile à l’équipe Olivier Faure et à l’accord Nupes, a soutenu des députés dissidents. L’ancien ministre de l’Agriculture organise le 16 juillet à Arnage (près du Mans) une journée sur l’avenir de la gauche. On se demande bien pourquoi il n’organise pas cette réunion chez lui, à Berrien. Le maire serait content car cela créerait de l’animation dans la commune, les commerçants seraient ravis puisque des clients supplémentaires apparaîtraient et la population verrait des gens « importants » qu’ils n’aperçoivent d’habitude qu’à la télévision …
  • 73 318 euros/an – Paul Molac (régionaliste) est un député qui rapporte. Au premier tour, il a obtenu 21 900 suffrages (37,65 %). La multiplication est simple : 21 900 x 1,64 euro = 35 916 euros/an. A cela, il faut ajouter les 37 402 euros/an attribués pour chaque parlementaire. Soit un total de 73 318 euros/an. Question : à quelle association de financement de parti politique revient cette manne ? Est-ce au groupe parlementaire auquel appartient le député de Ploërmel (Ultramarins, territoires, insularités, liberté, égalité et solidarités) ? Il y aurait-il ensuite un reversement au profit de l’UDB ?
  • Députés « rentables »Marianne (25 mai 2022) a publié un classement des députés les « plus rentables » pendant la législature 2017-2022. En tête, on trouve quatre Bretons. Recette pour le parti pendant cinq ans : Paul Molac (Ploërmel) avec 434 371 euros ; Sophie Errante (Vertou) avec 416 167 euros ; Sarah El Haïry (Nantes-Carquefou) avec 403 047 euros ; Hervé Pellois (Vannes) avec 399 521euros.
  • Bagarre – Au conseil régional de Bretagne, la majorité n’est que relative – comme à l’Assemblée nationale. Loïg Chesnais-Girard – qui s’est mis en retrait du PS suite à l’affaire Nupes – n’est soutenu que par les 28 élus d’Alliance progressiste des socialistes et démocrates de Bretagne, par les 4 élus communistes et progressiste, par les 3 élus d’Autonomie et régionalisme, par les 5 élus de Bretagne ma vie. La majorité régionale compte donc 40 élus ; or l’assemblée comporte 83 membres. Chaque vote exige donc un « arrangement » avec les cinq groupes qui constituent l’opposition. « Loïg Chesnais-Girard a le même problème qu’Emmanuel Macron : il n’a pas la culture de la négociation, parce que ce sont des gens qui étaient jusque-là ultra-majoritaires. Quand ils se retrouvent face au pluralisme, ils ne savent pas faire », souligne Claire Desmares-Poirrier qui préside le groupe « Les écologistes de Bretagne-Ekologourien Breizh » (six sièges). « Il n’y a aucun respect des minorités, aucun dialogue, aucune transparence », se plaint-elle (Libération, vendredi 1er juillet 2022). Pourtant, on a vu le vœu sur l’autonomie voté par l’ensemble des conseillers régionaux – sauf, bien entendu, par les jacobins du Rassemblement national.

Photo : DR

[cc] Breizh-info.com, 2022, dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine

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2 réponses à “Après les élections législatives, l’UDB passe à la caisse”

  1. SURCOUF dit :

    L’UDB appelle à voter pour la NUPES…

    VOILA LES BOUFFONS QUI VONT TOUCHER L’ARGENT DE NOS TAXES POUR SUPPORTER LES ORDURES DU PS, DES VERTS (ROUGES DEDANS VERTS DEHORS) ET AUTRES POURRTURES QUI ONT ET VONT SOUTENIR MACRON LE DICTATEUR…

    DES FUMIERS QUI VOTENT PASS NAZITAIRE ET QUI SOUTIENNENT L’OTAN ET LES MONDIALISTES…

    ELLE EST BELLE LA BRETAGNE…

    ON PREFERE VIVRE CHEZ DES VRAIS PEUPLES INDEPENDANTS COMME LA GUADELOUPE OU LA CORSE…

  2. patphil dit :

    que font ils de cet argent?
    signé: un cochon de payant

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