17/11/2014 – 06H00 Édimbourg (Breizh-info.com) – Le Scottish National Party a désormais une présidente, Nicola Sturgeon. Elle succède à Alex Salmond, Premier ministre écossais, qui avait annoncé sa démission après l’échec du référendum sur l’indépendance au mois de septembre ; il avait dirigé le parti pendant une quinzaine d’années.
La conférence nationale du SNP s’est déroulée vendredi et samedi dernier à Perth, capitale de l’Écosse médiévale (la fameuse « pierre du couronnement » était conservée tout près de là, à l’abbaye de Scone). Elle a élu Nicola Sturgeon sans difficulté : adoubée par Alex Salmond, qu’elle secondait des années, elle n’avait pas d’opposant. Elle devrait être désignée premier ministre d’Écosse cette semaine.
Nicola Sturgeon, 44 ans, est née à Irvine, ville de la côte ouest de l’Écosse à une quarantaine de kilomètres au sud de Glasgow, et a étudié le droit à l’université de Glasgow. Adhérente du SNP dès l’âge de 16 ans, en 1986, elle y a fait une carrière rapide. Candidate à une élection générale pour la première fois en 1992, elle est devenue député en 1999 et vice-présidente du parti en 2004.
Des travaillistes en crise et des conservateurs divisés
Elle hérite d’un parti en forme : malgré l’échec du référendum, le SNP a triplé son nombre d’électeurs à l’occasion de la campagne. Il profite aussi d’une dynamique extérieure : le parti travailliste, son principal concurrent en Écosse, connaît une crise profonde. Si le SNP obtenait aux prochaines élections législatives le même score que le « oui » au référendum (45 %), il raflerait la plupart des sièges au détriment des travaillistes.
Le déplacement des électeurs du vote travailliste au vote nationaliste pourrait être facilité par le fait que Nicola Sturgeon a longtemps été réputée assez à gauche. Mais cette même réputation pourrait aussi repousser une partie des électeurs du SNP, majoritairement venus du conservatisme.
Où iraient-ils ? Pas forcément vers le parti conservateur : le parti « indépendantiste britannique » UKIP, jusqu’à présent très faible en Écosse, semble en nette progression. Ses positions anti-immigration pourraient séduire une frange des électeurs du SNP déçus par le relatif immigrationnisme du parti. Mais en divisant le courant conservateur, l’UKIP le rend électoralement moins dangereux pour le SNP. De plus, Nicola Sturgeon a veillé à recentrer son image en multipliant les déclaration en faveur des entreprises.