16/11/2014 ‑ 08H00 Quimper (Breizh-info.com) – Dix-huit mois après son ouverture à Locmaria, on peut dire que Le Prieuré a réussi son entrée. Face à la boutique des Faïenceries de Quimper, sa façade austère cache un restaurant bien plus vaste et divers qu’on ne croirait, physiquement, esthétiquement et gustativement. La salle principale, largement ouverte sur la cour intérieure du prieuré, a été décorée par Marie-Hélène Kergoat dans une ambiance contemporaine chic et sobre, mettant en valeur avec retenue quelques œuvres et motifs des Faïenceries ; seules les coques plastiques des sièges paraissent un choix discutable. Une seconde salle, dans la partie ancienne du bâtiment, propose une ambiance plus « tradi » sous les poutres du 17ème siècle.
Dans une cuisine impeccable, une brigade jeune et diligente s’active à la vue des convives. Le « petit » menu Odet à 31 euros (un menu du jour entrée+plat+dessert à 26,50 euros est proposé en semaine), précédé en amuse-bouche d’un intéressant tartare de dorade aux algues, offre trois choix d’entrées, dont un magnifique oignon rose de Roscoff confit au sel en aumônière, accompagné d’un œuf mollet froid servi dans une tomate pelée. Au choix également, un suprême de caille au foie gras ou la sardine en trois façons – marinée, juste grillée, frite au blé noir – qui met bien en valeur la richesse d’un poisson parfois méprisé.
Vient ensuite un savoureux agneau braisé en croustillant à la crème d’ail, juste rosé, accompagné d’une pomme de terre embrochée sur une tige de romarin. Ou bien, au choix, un dos de cabillaud frais, lui aussi cuit à la perfection, bien craquant, entouré de petits légumes. En dessert, pas d’hésitation : le Terriblement choc’ à la pointe de piment d’Espelette remporte les suffrages pour ses saveurs subtiles, son assortiment de consistances, du dur au mou en passant par le croustillant, et sa belle présentation.
Le service, très professionnel dans le style brasserie chic, montre une belle réactivité. Au lieu du côtes-de-thongues commandé, le sommelier suggère un côteaux-du-languedoc mieux adapté à l’agneau braisé, un vin complexe et original (son assemblage comprend un cépage traditionnel mais rare, l’œillade), et d’un prix très raisonnable. Bérengère n’est pas seulement efficace et jolie : elle sait marquer des limites, en douceur mais avec fermeté.
[box type= »info » ]Dans une carte des vins bien fournie en milieu de gamme – beaucoup moins en bas de gamme –, une absence étonne : pas un seul vin breton ! « Nous avons eu des muscadets, ils ne se vendaient pas », nous répond-on. Allons, il ne faut pas renoncer si vite ! Si l’on peut proposer un côteaux-du-languedoc au lieu d’un côtes-de-thongue, ne serait-il pas judicieux, parfois, de suggérer spontanément par exemple un Amphibolite nature de Jo Landron avec des fruits de mer ou un Excelsior de Pierre Luneau-Papin avec un bar rôti ? Mais ne désespérons pas, la cave du Prieuré a des ressources insoupçonnées. On y trouve par exemple quelques bouteilles de l’original Douce surprise, récolte tardive de chez Sauvion. Les amateurs se passeront le mot.[/box]
Crédit photo : Breizh info
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