Le 11 mai dernier, un homme s’était suicidé au centre de détention, qui accueille actuellement 480 détenus. A peine 24 heures plus tard, un autre, décrit comme « fragile » et en attente de jugement dans une affaire correctionnelle, a mis fin à ses jours à la maison d’arrêt, pleine à craquer.
Cette dernière compte actuellement plus de 800 détenus pour 420 places théoriques, ce qui engendre des cellules surpeuplées – plus de 100 matelas au sol – et des tensions récurrentes entre détenus, voire entre la population pénale et et les agents pénitentiaires.
Une situation qui inquiète lesdits agents, d’autant qu’avec le jugement aux assises de divers protagonistes de tentatives de meurtre, fusillades et autres règlements de comptes, la maison d’arrêt compte divers « gros profils » et autres délinquants chevronnés.
A l’Etablissement pour mineurs (EPM) d’Orvault, 41 détenus actuellement – sous la capacité nominale (60) mais au-dessus de la cote d’alerte, quatre jeunes incarcérés ont tenté, le 14 mai dernier vers 11h45, une mutinerie en refusant de rejoindre leurs cellules – l’on appelle cela dans le jargon un « mouvement collectif ».
Un premier agent qu’ils ont pris à partie et tabassé a réussi à déclencher son alarme, puis sept autres agents venus en renforts ont subi des coups et ont du se mettre en arrêt de travail ; ils ont néanmoins réussi à faire réintégrer leurs cellules aux détenus. Le meneur serait « un détenu de moins de 16 ans, qui à Lyon et à Rouen, a déjà agressé des personnels », relève FO Pénitentiaire.
FO Pénitentiaire réclame des actions exemplaires, d’autant qu’il « reste 24 agents valides dans l’établissement pour 17 postes à couvrir quotidiennement », ce qui rend d’autant plus compliqué la gestion d’autres problèmes à venir. Le syndicat demande nootamment que « la couverture de la détention soit optimisée avec l’ensemble des agents présents de 7h15 à 19h30 et que les ouvertures et les fermetures ne se fassent pas à 3 ou 4 agents ».
« Depuis deux ans les agressions lourdes se multiplient et la seule réponse apportée est l’inertie. Des idées, des réflexions et puis rien », broocarde le syndicat qui réclame aussi la mise en place d’une « unité stricte », à l’image des quartiers disciplinaires en prison – l’EPM, censé être un dispositif novateur de gestion des jeunes délinquants, en est dépourvu – et un « apport immédiat d’agents » supplémentaires, ainsi que des ouvertures de postes.
Louis Moulin
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Une réponse à “Prisons de Nantes : surpopulation et pendaisons à la maison d’arrêt, agressions à l’EPM”
ils arrivent à tabasser des surveillants ! mais quelle honte! et tuer qui ne leur plait pas comme yvan colonna! mais dans quel monde on vit!