Le 6 mai dernier, près de 70% des conducteurs suivaient la grève organisée par les syndicats de la TAN après l’échec des négociations sur les salaires – un certain nombre de lignes n’ont tout simplement pas circulé, tandis que les conducteurs non-grévistes étaient concentrés sur le tram et les Chronobus pour maintenir un service minimum proche de celui du dimanche.
Grève à la SEMITAN : le compte rendu des négociations
Parmi les conducteurs qui ne faisaient pas grève, certains mettaient en avant la violence sur le réseau : « nos syndicats ne se préoccupent que des salaires, même si la hausse qu’ils demandent est moindre que l’inflation », relevait ainsi un conducteur d’un Chronobus. « En revanche, ils entretiennent la chape de plomb sur les agressions que nous subissons, faut plaire à Johanna, que rien ne sorte dans la presse, et surtout sur internet, on peut se faire tuer, mais en silence ». Seul FO mentionnait la violence comme « raison supplémentaire de faire grève », mais le syndicat n’est pas considéré comme représentatif à la TAN.
Finalement, alors que la direction proposait 2.6% d’augmentation et les syndicats demandaient 6%, puis 4.09%, la direction aurait finalement accordé 3% – une offre que les salariés soutiennent. Les syndicats ont obtenu la création de « groupes de travail pour améliorer les conditions de travail des employés, réfléchir sur le temps de travail et les amplitudes horaires », relevait Didier Sauvêtre, CFDT, dans la presse locale.
Toujours rien sur la violence subie par les agents, donc – ils accueillent l’annonce avec scepticisme. « C’est bien dans le genre de nos syndicats. Ils vont pouvoir faire de la parlote entre eux, pendant qu’on travaille, sans que rien ne sorte de concret, et surtout pas d’éclat dans la presse – c’est parfait pour notre mairesse ça », constate, un brin dépité, un contrôleur.
Un exhibitionniste dans le tramway – affaire classée sans suite
Pendant que les syndicats ont réussi leur épreuve de force, la réalité vient se rappeler à eux, crûment. Vers 20 heures, un homme en short, sans slip, écarte ses jambes face à une passagère entre les arrêts Boissière et Bourgeonnière, le 9 mai, dans les quartiers nord de Nantes.
L’homme de 64 ans est maîtrisé par les autres passagers qui le remettent aux policiers à l’arrêt Commerce. L’affaire a été classée sans suite le lendemain par le parquet, qui y a vu « une négligence », car il ne souhaitait pas s’exhiber publiquement. Voilà une affaire qui a pesé sur la sécurité et le bien-être des voyageurs, mais pas sur les statistiques – il est vrai surchargées – de la délinquance nantaise.
Louis Moulin
Crédit photo : DR (photo d’illustration)
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