En grève depuis trois semaines – ils demandent l’intégration en CDI de 43 intérimaires jugés indispensables au redémarrage de la raffinerie de Donges. Les salariés de la raffinerie de Donges (44) ont manifesté ce 14 avril devant la sous-préfecture de Saint-Nazaire.
Fait rare dans les luttes sociales – le sous-préfet a refusé de les recevoir, au motif que la « manifestation sur la voie publique est illégale », faute de déclaration, et car « la demande de rencontre a été formulée trop tard ». Certes, mais pour les syndicalistes de la raffinerie, « ils sont dans la politique et le bon sens, c’est piloté directement depuis Paris et notre mouvement, comme celui de RTE [en grève depuis 8 semaines à Nantes] est ignoré et frappé de black-out médiatique ».
Alors que la raffinerie de Donges, dont les travaux sont terminés, n’a pas redémarré, pour éviter qu’il y ait la queue aux pompes de l’ouest de la France et donc des pénuries – et que la population se rende compte qu’il y a un problème, « l’Etat est en train de vider les stocks stratégiques SAGESS, qui sont normalement constitués de trois mois de consommation de produits pétroliers raffinés et de trois mois de consommation de pétrole brut. Ils ont d’abord pris autour de Donges, puis ils ont chargé trois navires à Dunkerque avant de les décharger au dépôt DMM [oléoduc Donges-Melun-Metz, qui était jusqu’il y a peu au groupe Bolloré et que l’État a racheté il y a quelques mois] pour approvisionner le grand Ouest », indique un salarié de la raffinerie.
« Selon nos informations, le dépôt de Vern-sur-Seiche près de Rennes est à sec, puisque le tuyau qui part de la raffinerie de Donges est fermé », poursuit un proche du mouvement. L’approvisionnement de l’aéroport de Nantes en kérosène connaîtrait lui aussi des difficultés.
Alors que plusieurs sources européennes indiquent que l’UE va mettre en place un embargo sur les importations de pétrole russe – ce qui va provoquer une forte hausse des prix à la pompe, de la logistique et des dépenses en énergie des industriels – mais a décidé d’y surseoir le temps que Macron soit réélu – les stocks stratégiques de la France semblent nécessaires comme jamais.
Louis Moulin
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2 réponses à “Essence. l’État vide-t-il les stocks stratégiques plutôt que de négocier avec les salariés de la raffinerie de Donges ?”
Si Macron repasse le 24 avril, cela va être l’ apocalypse en France, tout est prévu, même les LBD en pagaille !!!!
J’approuve!