La jeunesse bretonne est progressivement dépossédée de sa propre terre, la Bretagne, en raison notamment d’une explosion des prix de l’immobilier, sur les côtes mais pas que, qui empêche cette jeunesse d’accéder à la propriété et qui la contraint à s’exiler, ou à devenir éternellement locataire…lorsqu’il ne s’agit pas tout simplement de se résigner à vivre dans des logements sociaux.
À l’occasion de sa 5e université immobilière ces 31 mars et 1er avril 2022 à La Baule (Loire-Atlantique), le conseil régional des notaires de la cour d’appel de Rennes a dévoilé le nouveau classement des prix des maisons anciennes dans les stations balnéaires de la Bretagne historique.
Voici le top 20 (il s’agit des prix médians avec des données sur un an arrêtées à fin février 2022) :
- La Trinité-sur-Mer (Morbihan) 612 000 €
- Saint-Briac-sur-Mer (Ille-et-Vilaine) 585 000 €
- La Baule (Loire-Atlantique) 570 000 €
- Baden (Morbihan) 521 900 €
- Le Pouliguen (Loire-Atlantique) 512 500 €
- Arradon (Morbihan) 497 500 €
- Pornichet (Loire-Atlantique) 480 000 €
- Saint-Lunaire (Ille-et-Vilaine) 475 000 €
- Carnac (Morbihan) 464 000 €
- Locmariaquer (Morbihan) 450 000 €
- Larmor-Plage (Morbihan) 447 500 €
- Saint-Philibert (Morbihan) 438 600 €
- Arzon (Morbihan) 430 000 €
- Dinard (Ille-et-Vilaine) 430 000 €
- Saint-Malo (Ille-et-Vilaine) 420 000 €
- Plouharnel (Morbihan) 414 500 €
- Bono (Morbihan) 396 000 €
- Crac’h (Morbihan) 395 000 €
- Lancieux (Côtes-d’Armor) 390 000 €
- Saint-Gildas-de-Rhuys (Morbihan) 379 500 €
Les biens se font de plus en plus rares, les acheteurs venus d’ailleurs sont nombreux, et les autochtones eux, ne peuvent rivaliser financièrement. Selon les derniers chiffres de 2019 de l’Insee, les habitants de Bretagne gagnent en moyenne 2 177 € nets par mois, soit 26 119 € nets par an. Le calcul est alors simple : sur 20 ans ou 25 ans, même en remboursant l’équivalent d’un tiers de ce qu’ils gagnent en moyenne chaque mois (donc à hauteur de 700 euros par mois, en prenant le risque de ne pas boucler les fins de mois eu égard du coût de la vie), l’autochtone Breton n’arrive pas à rembourser au dessus de 200 000 euros sur 25 ans, 160 000 euros sur 20 ans….impossible dès lors de prétendre à une maison dans ce top 20..mais également dans la plupart des communes sur les Côtes bretonnes.
Plus que jamais, la question du statut de résident et de la priorité au logement pour les autochtones de Bretagne, au nom de leur droit à être propriétaire de leurs terres ancestrales, se pose. Pour l’instant, les pouvoirs publics n’en tiennent bien évidemment pas compte, ayant tout intérêt à attirer, massivement, des capitaux en Bretagne, au détriment très souvent des locaux.
YV
Immobilier, résidences secondaires, statut de résident : La Bretagne aux Bretons ! [L’Agora]
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3 réponses à “Bretagne. Explosion des prix de l’immobilier sur les côtes bretonnes, l’accès à la propriété impossible pour les autochtones ?”
Le logement est une chose, la culture, l’état d’esprit, l mode de socialisation, la vie collective, tout ce qui fait un breton disparait, noyé dans la non-culture de ces nouveaux habitants qui importent leurs moeurs..Qui sera encore breton dans 20 ans!
hélas pareil dans tous les coins de france,
Quand on laisse l’argent régner en maître et être le seul étalon de la société, voilà le résultat!!!
A noter que ce phénomène d’acquisition par des nouveaux arrivants en excluant de la propriété immobilière les résidents à l’année avait commencé par les îles puis se poursuit par le littoral (surtout au sud est breton)…Jusqu’où accepterons nous d’aller ?