La campagne de rappel pour une troisième dose de vaccin contre le Covid-19 ne concerne pas que la France. Mais, dans certains pays européens, les vaccinés ne se précipitent pas pour la recevoir. Tour d’horizon.
Une forte baisse de la demande au Royaume-Uni
Outre-Manche, la demande concernant la troisième dose de vaccin n’est pas au rendez-vous. C’est ce qu’a rapporté une note récente du National Health Service (NHS), le système de la santé publique du Royaume-Uni. Une information qui a « fuité » avant d’être révélée par le quotidien britannique The Guardian le 14 janvier.
La note en question évoque notamment la probabilité que des « centaines de milliers » de doses de rappel soient jetées faute de personnes volontaires pour se faire vacciner de nouveau tandis que les stocks auront atteint leur date d’expiration. Le document a ainsi été envoyé par l’équipe en charge du vaccin au sein du NHS à destination des responsables des 3 000 sites de vaccination du pays.
Il est demandé à ces derniers de tenter d’utiliser les doses jusqu’au dernier moment avant qu’elles ne doivent être jetées : « Il y a une quantité de vaccins dans le système, qui a été libérée en décembre pour soutenir la campagne de rappel, qui atteindra potentiellement sa date de péremption dans les deux prochaines semaines avant qu’elle puisse être entièrement utilisée. Tous les sites doivent s’assurer qu’ils font tout leur possible pour utiliser ce vaccin […] et le rendre prioritaire pour tous les événements de vaccination à venir jusqu’à la date d’expiration, conformément à nos communications précédentes », stipule ainsi la note des autorités sanitaires britanniques.
Pour expliquer un tel niveau de surplus des stocks de doses de rappel, plusieurs responsables de la campagne de vaccination ont indiqué que jusqu’à 30 % des personnes susceptibles de recevoir une troisième injection ne se sont pas présentées à leur rendez-vous. Toutefois, les équipes de vaccination à travers le pays ont administré plus de 30 millions de doses de rappel. Des rappels qui ont été effectués via les vaccins Moderna et Pfizer-BioNTech.
Une troisième dose qui ne fait pas recette en Suisse romande
Cette tendance d’une partie de la population à vouloir déserter les rendez-vous pour la dose de rappel a également été observée ces dernières semaines en Suisse romande, partie occidentale et francophone du pays. À l’instar de l’Angleterre, les autorités sanitaires ont noté une hausse des désistements chez les vaccinés ayant initialement prévu de recevoir une troisième dose contre le Covid-19.
Selon une information du groupe audiovisuel suisse RTS (Radio Télévision suisse) rapportée en fin de semaine dernière, pour la ville de Genève, plus de 200 rendez-vous par jour n’ont pas été honorés avec des personnes ne se présentant pas pour recevoir la troisième injection. Le média suisse parle ainsi de « chute libre » concernant ces annulations avec, dans le canton de Vaud par exemple, des prises de rendez-vous qui ont diminué de moitié par rapport à la période précédant Noël. Idem dans le canton du Jura, où les vaccinés ne se bousculent pas pour se faire administrer la dose de rappel. Jacques Gerber, ministre jurassien de la Santé, détaille ainsi auprès de RTS : « Depuis le début de cette semaine, on a vu une chute dans les inscriptions. Nous avons 2 700 places disponibles sur 5 000 à disposition ».
En guise d’explication face à ces désistements, le ministre suisse avance comme principale raison le fait que de nombreux habitants ont été récemment testés positifs au Covid-19 avec la propagation rapide du variant Omicron. « On a l’impression qu’il vaut mieux attraper Omicron que de se faire booster avec une troisième dose », déclare-t-il.
Un tiers des vaccinés belges réticents à la troisième injection, des doutes aussi au Québec
Du côté de la Belgique, nous rapportions à la mi-décembre 2021 qu’environ un tiers des personnes doublement vaccinées contre le Covid-19 se déclaraient alors hésitantes voire opposées à se faire injecter une troisième dose lors d’un sondage. Dans le détail, il apparaissait que les Belges hésitants étaient 17 % quand ceux qui s’y opposaient étaient 16 % (dont 8 % « catégoriquement »).
Lors de la publication de cette étude d’opinion, le psychologue social Vincent Yzerbyt (Université catholique de Louvain) ayant contribué à réaliser le baromètre en question avait expliqué que cette défiance « [pouvait] se comprendre en partie parce qu’on a (sur)vendu la vaccination comme le sésame pour le royaume de la liberté ». Une baisse de confiance envers cette vaccination qui, depuis la parution de sondage, n’a pu être qu’amplifiée davantage avec l’explosion du nombre de cas liés au variant Omicron.
Enfin, plus surprenant dans un pays où la propagande vaccinale atteint des niveaux quasi inégalés de par le monde, certains double vaccinés québécois seraient désormais peu enclins, eux aussi, à recevoir la troisième dose selon la presse canadienne.
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