Olivier Pichon et Pierre Bergerault reçoivent Bruno Comby, ingénieur en génie nucléaire et président de l’Association des écologistes pour le nucléaire et l’auteur de l’ouvrage « Le nucléaire, avenir de l’écologie ? ». La hausse brutale des tarifs de l’électricité et des hydrocarbures est-elle due à une pénurie absolue ou bien à des erreurs de politique énergétique ?
Après le considérable effort des années 70/80, ceux qui ont gouverné depuis ont laissé filer notre avantage nucléaire jusqu’à vendre les technologies Alstom/Arabelle, une grave faute politique commise par les présidents Macron et Hollande. Le nouveau programme nucléaire préconisé par E. Macron est trop faible pour répondre aux besoins futurs. Il apparaît que les énergies renouvelables ne sont pas à la hauteur de la demande. Concernant le système des prix, Bruno Le Maire lui-même a dit qu’il fallait sortir d’un système de prix aligné sur celui de l’Allemagne.
Bruxelles oblige en effet EDF à effectuer des achats d’électricité sur le marché unique transfrontalier afin de la revendre quatre fois moins cher à ses concurrents sur le marché français. Dans ces conditions, EDF qui perd de l’argent ne risque-t-elle pas d’être vendue ? La sécurité électrique du pays n’est quant à elle plus garantie, ne faut-il pas au contraire, renationaliser EDF ?
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L’énergie est un des domaine de la société qui draine le plus d’argent. Il n’est donc pas étonnant que des « rapaces » s’abattent dessus. Au sortir de a guerre 39/45, la nationalisation des moyens de production, de transport et de distribution de l’électricité s’est imposée, il faut se poser la question pourquoi?
La réponse est relativement simple: L’électricité s’impose dans tous les rouages de la société, du simple particulier à la grosse multinationale en passant par les pme. Toucher au prix de l’électricité c’est faire vaciller la société. Dans le domaine, les investissements sont coûteux, le retour sur investissement très long et l’unité de temps la dizaine d’années ce qui est contraire aux lois du marché qui demandent un investissement minimum, un retour important dans un temps quasi immédiat… On le voit bien avec les éoliennes, pour combler toutes ces lacunes, les projets sont inondés de subventions.
La France a construit une entreprise EDF stable qui pouvait faire face à beaucoup de chocs, qu’ils soient technologiques, financiers ou autres. Quand il a fallu prendre le tournant du nucléaire à grande échelle dans les années 1970, l’entreprise s’est mobilisée et toute l’Europe en a bénéficié car des pays comme l’Allemagne qui n’avait pas les moyens de faire face à ce tournant du fait du morcellement de son industrie électrique était bien contente de pouvoir importer du courant de France…
Quand l’Europe a pris de l’essor et que les allemands (et la cohorte des pays calvinistes) ont choisit sous la pression des grünens (écolos) de passer avec de l’éolien, ils ont décidé alors d’affaiblir ce concurrent solide qu’était EDF. Avec la complicité et la naïveté des dirigeants politiques français, EDF a été ouvert à la concurrence et la bourse EURONEX de l’énergie a été créée… L’éclatement de cette entreprise intégrée et optimisée a conduit à trois entités disparates. Les services de recherches ont été démantelés, la dynamique cassée et les entreprises n’avaient plus les reins assez solides, avec en plus toutes les entourloupes que je ne citerais ici…
Pour revenir à des prix de l’électricité raisonnable, ils faut chasser les marchands du temple et renationaliser EDF. Reconstruire ce groupe intégré où l’on gère la chaine de l’électricité de A jusqu’à Z avec le même soucis:
« Dans le respect de la sécurité des personnes et des biens, produire, transporter et fournir de l’électricité au pays au moindre coût »
Dans cette devise, il n’y a pas d’actionnaire…