Les demandes de logements sociaux ont très fortement augmenté en Bretagne en 2021. Une hausse spectaculaire qui cache toutefois des disparités mais révèle aussi pression de la part de demandeurs extérieurs à la région.
Bretagne administrative : les demandes de logements sociaux progressent de plus de 14 %
La Bretagne, terre prisée pour ses résidences secondaires, pourrait-elle demain rattraper l’Île-de-France concernant la part de logement social dans son parc immobilier ? La seule certitude pour l’instant est que les demandes pour ce type d’habitat ont explosé au cours des derniers mois.
Voilà ce que rapporte en substance les résultats d’une récente étude menée par l’observatoire du Centre régional d’études pour l’habitat de l’Ouest (CREHA Ouest), en charge de la gestion et de l’animation des fichiers départementaux de la Demande Locative Sociale en Bretagne et Pays de la Loire.
Au titre de 2021, il s’avère que les demandes de logements sociaux ont augmenté de 14,5 % en Bretagne administrative (B4) et de 10,2 % en Pays de la Loire passant, sur l’ensemble des deux régions, de 178 400 demandes au 1er janvier 2021 à 199 800 au 1er janvier 2022. Soit une hausse de 21 400 demandes en un an.
Cette progression interpelle aussi par le fait qu’elle est globalement supérieure de 4,4 points par rapport à l’évolution globale annuelle (et tendancielle) observée depuis 2019.
Une demande de logements sociaux plus présente dans le Centre-Bretagne
Comme le montre la carte présentée ci-dessus, ces demandes de logements sociaux sont loin d’être homogènes sur l’ensemble des deux régions Bretagne et Pays de la Loire. On relève ainsi une forte hausse sur une bande centrale s’étendant des confins Est du Morbihan jusqu’à la presqu’île de Crozon. Le Cap Sizun, le Pays bigouden et le pays de Morlaix sont aussi concernés. En Pays de la Loire, les départements de la Mayenne et de la Sarthe sont également très sollicités par les demandeurs.
En parallèle, l’étude met en avant la baisse du nombre de logements sociaux disponibles dans plusieurs zones à forte augmentation de la demande. Tout comme elle met en évidence une plus forte augmentation des demandeurs pour des petites aires de moins de 50 000 habitants ou hors zone d’attraction, avec une évolution annuelle moyenne de 12 % à 13 % contre +8 % sur l’ensemble du territoire. En termes de variation de volume, les petites aires et les communes hors zone d’attraction représentent 25% des demandes.
La « ruée vers l’ouest » des demandeurs hors régions, toujours plus nombreux
Par ailleurs, sur les près de 200 000 demandeurs de logements sociaux recensés sur l’ensemble des deux régions en 2021, 20 200 d’entre eux sont situés en dehors de la région demandée (soit 10,1% des demandeurs). Dans le détail, l’étude nous apprend que pour environ 4 000 demandeurs, il s’agit de demandes « inter-région », à savoir des personnes résidant en région Bretagne et souhaitant aller en Pays de la Loire, ou inversement. Une fois cette proportion soustraite, il reste donc 16 200 foyers qui souhaitent venir dans l’Ouest et proviennent d’autres régions, soit 8,1% de l’ensemble des demandeurs en cours actuellement. C’est 4 200 demandeurs en plus par rapport au 1er janvier 2021, 5 300 par rapport au 1er janvier 2019.
Si la part des demandeurs de logements sociaux hors région est plus importante en Vendée (13 %) et en Mayenne (11 %), c’est dans le Finistère, en Ille-et-Vilaine et dans le Morbihan que l’on observe l’augmentation en volume la plus importante entre le 1er janvier 2021 et le 1er janvier 2022.
Parmi ces demandeurs hors régions, 2 700 vivent sur la Métropole du Grand Paris (soit 16 % des demandeurs hors régions) ; puis de manière beaucoup plus mesurée, les demandes émanent du Bocage bressuirais (79), de Tours métropole (37), d’Aix-Marseille-Provence (13), de Lille (59), de Lyon (69), de Rouen (76), de Bordeaux(33).
Quant aux EPCI sont plus plébiscitées, Nantes Métropole, Rennes Métropole et Angers Loire Métropole. Elles représentent à elles seules 31% des demandes hors région au 1er janvier 2022 (contre 35% au 1er janvier 2019).
Enfin, de façon générale, on note une augmentation des personnes de moins de 30 ans et des familles monoparentales parmi les demandeurs de logements sociaux. Possible conséquence de la hausse des prix sur le marché immobilier, les nouveaux demandeurs ont également des revenus plus élevés qu’auparavant…
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Une réponse à “Logements sociaux. Très forte hausse des demandes en Bretagne, des demandeurs « hors région » plus nombreux”
en tout cas les français devraient être prioritaires pour accéder au logement social
quand on a passé sa vie à payer des taxes et impots, on devrait avoir au moins un petit avantage, non?