21/10/2014 – 08H30 Paris (Breizh-info.com) – La fièvre d’Ebola devrait avoir une conséquence imprévue pour les gourmands : le chocolat risque d’augmenter et suivre les cours du cacao, dont la hausse est attisée par les craintes de pénurie. Les industriels de la filière (Mars et Nestlé notamment) sont tellement inquiets qu’ils ont transmis 600.000 dollars aux pays qui luttent actuellement contre l’épidémie. Une goutte d’eau par rapport à leurs bénéfices.
Le prix de la tonne de cacao est passé de 2 500 à 3 400 $ au 14 octobre, augmentant de 15% en quelques semaines. Les inquiétudes des industriels semblent pourtant quelques peu irrationnelles : la Côte d’Ivoire qui produit 36% du cacao mondial et le Ghana qui en produit 24 (données de 2010/11 ) ne sont pas touchées par l’épidémie. Et pourtant les acteurs du secteur craignent que la récolte soit compromise par la pénurie de main d’oeuvre issue des pays voisins – car la Côte d’Ivoire a fermé ses frontières pour éviter la propagation de l’épidémie. Pourtant la Côte d’Ivoire avait annoncé une production record. Profitant de la tension sur les cours internationaux, ses agriculteurs ont vu leurs revenus augmenter de 7.5% ; le cacao représente 15% du PIB du pays.
Pourtant, la fièvre Ebola n’est pas la seule responsable de la tension permanente des cours du cacao. Il y a d’autres raisons. Certaines sont spécifiques à certains pays producteurs, d’autres sont générales. Par exemple l’amélioration progressive du niveau de vie en Afrique entraîne une augmentation des salaires et donc des coûts. Ensuite, en Côte d’Ivoire plus particulièrement, les agriculteurs cultivant le cacao sont vieillissants et les rendements peu importants ; les jeunes se sont orientés dans les années 2000 vers l’hévéa et le palmier à huile, plus rentables. Par ailleurs, la demande mondiale ne cesse d’augmenter (+2% par an, tirée par le Brésil, la Chine et l’Inde) tandis que la production ne suit pas. Enfin, certains pays comme le Cameroun (5% de la production mondiale) ont lancé des plans de modernisation de la filière et ont augmenté les droits de douane sur le cacao exporté pour les financer.
Crédit photo : ArianeCCM/Wikimedia (cc)
[cc] Breizh-info.com, 2014, dépêches libres de copie et diffusion sous réserve de mention de la source d’origine.