Dans un peu moins de 3 mois, si le gouvernement actuel ne fausse pas les règles du jeu, la France découvrira le visage de son nouveau Président. Mais d’ici là, les dés sont loin d’être jetés et la campagne actuelle a du mal à maintenir l’intérêt des Français.
On découvre ainsi dans la cinquième vague d’intentions de vote BVA en partenariat avec RTL et Orange que l’intérêt et l’intention de participation des Français au scrutin sont en baisse dans un contexte de campagne où les Français ont l’impression que leurs sujets de préoccupation ne sont pas suffisamment abordés.
Voici les principaux enseignements de ce sondage :
- C’est peut-être là le principal enseignement de cette vague ou, tout du moins, un signal faible à ne pas négliger et à considérer comme une alerte. Alors que nous devrions observer une hausse de l’intérêt pour ce scrutin, c’est bien le contraire qui se produit : il baisse ainsi de 2 points par rapport à notre dernière vague du 7 janvier pour s’établir à 73%. C’est 4 points de moins qu’en janvier 2017 (77%). De façon concomitante, l’intention de participation recule de 3 points par rapport au début de ce mois de janvier : 71% des électeurs interrogés déclarent à ce jour une intention certaine d’aller voter au premier tour de l’élection présidentielle.
- Les deux sujets qui compteront le plus dans le choix des Français inscrits sur les listes électorales, qu’ils aillent voter ou non en avril prochain, sont la santé et le pouvoir d’achat, à égalité. Hormis la sécurité qui a été au cœur des débats lors de la primaire de la droite, on parle finalement assez peu des autres sujets de nature économique et sociale qui intéressent pourtant fortement les Français. C’est ce hiatus entre les préoccupations des électeurs et la tonalité actuelle de la campagne qui peut expliquer un intérêt en baisse & laisser entrevoir un risque d’abstention accrue par rapport aux précédents scrutins présidentiels.
- Emmanuel Macron reste en tête avec 24% des intentions de vote, principalement chez les jeunes qui ont l’intention d’aller voter (27%) et les retraités (30%). Son socle électoral semble même se solidifier : 78% des électeurs ayant l’intention de voter pour lui se déclarent « sûrs de leur choix » (+6 pts depuis début janvier) alors même que sa popularité en tant que Président a été quelque peu écornée (-6 pts de bonnes opinions selon le dernier Observatoire de la politique nationale BVA pour RTL et Orange la semaine dernière).
- Juste derrière, Marine Le Pen est créditée de 18% des intentions de vote et devance d’une courte tête Valérie Pécresse (16% des suffrages) qui peine à enclencher une dynamique de campagne. Alors que le socle électoral de Marine Le Pen reste solide (au même niveau qu’Emmanuel Macron), celui de la candidate LR est plus friable. Valérie Pécresse ne parvient à capter que 55% des électeurs de François Fillon. Eric Zemmour, est crédité de 12,5% des intentions de vote.
- A gauche, Jean-Luc Mélenchon ne semble pas pâtir de l’entrée en campagne de Christiane Taubira et creuse encore l’écart avec ses concurrents à gauche. Crédité de 10% des intentions de vote, il apparaît comme le plus à même de rassembler la gauche en vue de l’élection présidentielle même si 56% des Français estiment qu’aucune des personnalités de gauche actuellement candidates ne peut réussir ce pari du rassemblement. Derrière le candidat de la France Insoumise, Yannick Jadot semble en perte de vitesse et n’est crédité que de 6% des intentions de vote. Il devance Christiane Taubira (4%). Anne Hidalgo et Fabien Roussel font jeu égal avec 3%.
Découvrez l’intégralité de l’analyse BVA et le rapport complet de cette 5ème vague des intentions de vote BVA en partenariat avec Orange et RTL sur la plateforme dédiée à la Présidentielle 2022
Quel crédit faut-il donner aux sondages et aux tentatives d’influence sur l’opinion ? Lorsque l’on écoute Mme Pigalle évoquer la transmission de la crise sanitaire par BFMTV, on peut légitimement s’interroger
Céline Pigalle, Directrice rédac BFM :
« Il ne faut pas trop troubler les gens. Pas trop aller à rebours du discours officiel car ça serait fragiliser un consensus social »Les journalistes mentent pour servir Macron.pic.twitter.com/vglmRtYFxW
— Jeffrey Bezosian (@JeffreyBezosian) January 27, 2022
Crédit photo : DR (photo d’illustration)
[cc] Breizh-info.com, 2022, dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine
Une réponse à “Présidentielle 2022. Emmanuel Macron donné en tête devant Marine Le Pen et Valérie Pécresse”
Ce titre d’article est fallacieux lorsque l’on sait que les pourcentages des « candidats de tête » sont lamentablement dérisoires et que le taux de bulletins blancs ou nuls n’est pas pris en compte par les sondeurs ni par ce journaliste qui paraphrase les sondeurs (ce n’est pas faire du journalisme, cela), et ne parlons pas de la question centrale de l’abstention, elle même non « signalée » par les sondeurs, ce que le journaliste aurait pu dénoncer dès la rédaction du titre de l’article.
Franchement, on peut mieux faire comme journalisme !