21/10/2014 ‑ 07H00 Saint-Brieuc (Breizh-info.com) ‑ « Inquiétantes » : ainsi la Chambre régionale des comptes qualifie-t-elle dans un récent rapport les perspectives des investissements de Saint-Brieuc Agglomération Baie d’Armor, communauté d’agglomération constituée entre quatorze communes(Hillion, Langueux, La Méaugon, Plédran, Plérin, Ploufragan, Pordic, Saint-Brieuc, Saint-Donan, Saint-Julien, Trégueux, Tréméloir, Trémuson, Yffiniac), soit 120.000 habitants environ. Dans le langage policé de la Chambre régionale des comptes, c’est une appréciation très forte.
Oh ! pour le passé récent, pas de souci. Pas trop, du moins : on note tout de même un certain flou dans le montant des investissements. « Les incohérences constatées et le manque de lisibilité entachent donc la qualité de l’information donnée aux élus et au public », souligne la Chambre. Ainsi, pour les dépenses d’immobilisation de 2013, le budget primitif indique 10,985 millions d’euros, le plan prévisionnel d’investissement (PPI) 14,625 millions d’euros et les documents du débat d’orientation budgétaire (DOB) 9,404 millions d’euros. Pour 2014 l’écart s’accroît : là où le DOB mentionne 14.314 millions d’euros, le PPI dit 25,15 millions d’euros…
Et l’avenir ne se présente pas très bien. Si la Chambre note que « le recours à l’emprunt pour financer les investissements est resté mesuré jusqu’en 2011 », elle note aussi que « l’encours de la dette du budget principal a augmenté de 70 % entre 2009 et 2012 » et surtout que « pour les années à venir, si l’ensemble des projets d’investissements prévus par Saint-Brieuc Agglomération Baie d’Armor sur le seul budget principal se réalise, l’endettement devrait continuer à augmenter très sensiblement ». Il triplerait en six ans, de 2011 en 2017 ! Le délai de désendettement serait ainsi porté de 3 ans à 13,2 ans, « soit une durée qui deviendrait préoccupante ».
Et c’est sans compter les dépenses d’investissement inéluctables des services de l’eau et de l’assainissement. Elles font l’objet d’un budget distinct et ne sont pas planifiées, alors qu’elles s’annoncent importantes. En 2013, par exemple, il était prévu souscrire dix fois plus d’investissements qu’en 2011, alors que la capacité de désendettement était déjà de près de 11 ans en 2012, « ce qui paraît irréaliste », ajoute sagement la Chambre.