Presse Océan a consacré ce samedi deux pages entières à Johanna Rolland, dont une consacrée à un entretien étroitement centré sur Nantes. Aucun des trois journalistes présents (Virginie Meillerais, Yan Gauchard et Emmanuel Vautier) n’a eu l’idée d’interroger la maire de Nantes sur son engagement politique national !
En théorie, elle reste directrice de campagne d’Anne Hidalgo, candidate du Parti socialiste à l’élection présidentielle d’avril prochain. Mais ses préoccupations du moment, telles que Presse Océan l’invite à les dérouler, sont étroitement locales : ouverture d’une maison de santé dans un quartier difficile, installation d’une épicerie solidaire dans un autre, etc. : de quoi apaiser la gauche. Et puis une nouvelle augmentation de la 9 % de la taxe foncière : de quoi énerver la droite !
De politique nationale, il n’est plus question. Elle affecte même de dédaigner le « parisianisme », telle le renard de La Fontaine devant les raisins, quand elle critique le ministre de l’Éducation. Depuis quelques jours, elle semble prise d’une frénésie de tweets consacrés en majorité à des thèmes locaux. Sans grand succès d’ailleurs : peu likés, peu transmis, ils soulèvent des commentaires agacés (« Mobilisez-vous pour la sécurité du centre ville svp ; Nantes est coupe-gorge », etc.).
Un talent de liquidatrice
Johanna Rolland a-t-elle déserté le bateau socialiste en train de couler, ou bien a-t-elle été discrètement débarquée par sa patronne ? Anne Hidalgo a réuni son équipe au siège du P.S. le 8 janvier. « Plus de 120 personnes (…) parmi lesquelles brillait par son absence la propre directrice de campagne de la candidate, la maire de Nantes, Johanna Rolland », souligne sans pitié Le Canard enchaîné du 12 janvier.
La voici donc de retour à Nantes. Ce qui n’est pas forcément une bonne nouvelle, ni pour la ville, ni pour les siens. La solide équipe d’apparatchiks qui, autour de Benoist Pavageau, avait remédié aux insuffisances de Jean-Marc Ayrault pendant des décennies, part peu à peu en retraite. Ses remplaçants ne paraissent pas du même calibre alors que la ville affronte des problèmes délicats.
Quant au Parti socialiste, qui comptait encore plus de 3 300 adhérents en Loire-Atlantique en 2012, il n’est pas loin de la coquille vide à présent. Et pour contenter le dernier carré des idéologues, Johanna Rolland fustige le pragmatique Pascal Bolo, qui regrettait de voir des « indésirables » dans le centre-ville. « Il n’y a aucun être humain indésirable », corrige-t-elle. « Il y a en revanche des actes indésirables ». L’expérience acquise par la maire de Nantes aux côtés d’Anne Hidalgo pourrait servir à d’autres liquidations.
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2 réponses à “Nantes : Johanna Rolland de retour au bercail ?”
vu la campagne de mme hidalgo, voilà donc des journalistes sensibles et respectueux du bien de l’interviouvée, en effet retourner le couteau dans la plaie aurait été inhumain,
Breizh-info au secours d’Anne Hidalgo ? Votre article d’hier semble avoir réveillé Presse Océan et Johanna Rolland qui se rattrapent aux branches, aujourd’hui, avec une interview sur la campagne présidentielle. D’où il ressort en substance que c’est foutu…