On connait la musique depuis deux ans : les hôpitaux de France seraient sous tension, et le personnel soignant débordé, en raison du Covid-19 et des hospitalisations qui lui sont liées.
Outre le fait que l’on peut se demander pourquoi des soignants sont actuellement réquisitionnés dans des centres de vaccination ou de testing (et pas dans les hôpitaux), ou que des lits ont fermé depuis deux ans, il suffit de revenir en arrière, mettons sur la période 2015-2019. Nous vous proposons ci-dessous un florilège d’articles évoquant déjà les saturations, fermetures, personnels débordés, etc. Pour rafraichir la mémoire à ceux qui, y compris des soignants, évoquent le Covid-19 comme responsable des principaux malheurs de notre système de santé.
En 2015, on s’inquiétait déjà des fermetures d’urgence, et le personnel était déjà fatigué, mal payé.
Février 2015, le Point titrait : « Epidémie de grippe: hôpitaux surchargés, les urgentistes s’alarment » et évoquait une « situation sanitaire critique » dans les hôpitaux, surchargés en raison de l’épidémie de grippe, et réclamé au gouvernement la réouverture de lits.
La « sur-saturation des services d’urgence est comparable à celle de l’été 2003 », où la canicule avait fait 15.000 morts, a estimé auprès de l’AFP le président du Samu-Urgences de France François Braun.
« L’épidémie de grippe et les habituelles pathologies hivernales, particulièrement virulentes cette année, entrainent un afflux massif de patients, âgés, vers les hôpitaux », a détaillé l’association dans un communiqué.
La Samu-Urgences de France a ainsi réclamé à la ministre de la Santé Marisol Touraine « le déclenchement du plan ORSAN à l’échelle nationale ». Selon l’association, ce plan doit permettre « de renforcer les soins de premier recours et de libérer des lits d’hospitalisation dans les services par réaffectation et/ou déprogrammations d’activités ».
« Nous demandons que les hôpitaux rouvrent des lits immédiatement et que la qualité des soins soit la meilleure possible pour gérer cette situation hivernale », a par ailleurs déclaré l’Amuf dans un communiqué, dénonçant « la situation sanitaire catastrophique » des services d’urgences.
« Il faut que la classe politique dans son ensemble se rende compte des difficultés que les professionnels de santé comme les malades rencontrent aujourd’hui », a-t-elle estimé.
En 2015, Midi Libre évoquait du jamais vu concernant l’épidémie de Grippe à Nîmes. « le Professeur Emmanuel de La Coussaye, président de la commission médicale déclare : Le virus H3N2 a muté, le vaccin n’a pas bien marché. L’hôpital dispose de 26 lits en réanimation. Quatorze d’entre eux sont occupés par des personnes grippées dont le pronostic vital est en jeu. Et ce ne sont pas forcément des gens âgés ou en mauvaise santé. »
En 2017, les hôpitaux de Bretagne étaient « sous tension » selon France Bleu. On lisait alors que « Selon l’Agence Régionale de Santé, le service des urgences du Centre Hospitalier de Saint-Brieuc est « sous tension » comme dans 11 autres hôpitaux en Bretagne. En raison, entre autres, de l’épidémie de grippe, les lits sont de plus en plus rares dans l’établissement ». Des lits rares, tiens tiens…
« Selon l’Agence Régionale de Santé, 11 services d’urgences sur 25 établissements sont actuellement « sous tension » en Bretagne (public/privé confondu) » nous explique encore l’article.
En janvier 2017, l’épidémie de grippe entrainait déjà d’énormes tensions dans les services d’urgence. Comme l’évoque 20 minutes qui fait un reportage à Marseille. A l’époque, Marisol Touraine, ministre de la Santé, La ministre de la Santé, avertissait que le bilan de l’épidémie de grippe serait « probablement lourd », appelant à reporter les opérations non urgentes pour désengorger les services hospitaliers (sans stigmatiser les non vaccinés contre la grippe ?).
« La mauvaise grippe qui étouffe les hôpitaux » titrait la Provence, sans que Macron n’évoque alors les non vaccinés de la Grippe à emmerder.
On peut d’ailleurs lire le rapport de Santé Publique France sur la grippe à l’hôpital entre 2012 et 2017…on se croirait en période de Covid-19.
On peut lire aussi cet article qui parle d’une tension dans 142 hôpitaux de France pour 2017. « Hôpitaux saturés, urgentistes au bord de la crise de nerfs, personnels pointant le résultat d’une politique obsédée par l’ambulatoire (sans hospitalisation) ayant conduit à une réduction du nombre de lits disponibles à l’hôpital. Le «service minimum» déjà remarqué de Marisol Touraine dans plusieurs crises sanitaires récentes (essais cliniques mortels de Rennes, chimiothérapies fatales à Nantes, Uvestérol responsable de la mort d’un nourrisson à Paris…) pourrait cette fois lui coûter cher, politiquement. L’ombre des 18.300 morts de l’épidémie de 2014-2015 est dans tous les esprits » lisait-on à l’époque.
En février 2017, ça coince aux urgences de Cherbourg. On lit que « Cette année dix lits d’UTP (unité temporaire de pneumologie) ont été ouverts ainsi que dix lits supplémentaires sur Valognes (UTH, unité temporaire d’hospitalisation). « Ces mesures ne sont pas suffisantes, estiment les Autonomes FAFPH. Rappelant la fermeture de 80 lits ces deux dernières années sur le CHPC, le syndicat estime que « le compte n’y est pas…. »
Janvier 2018, à Saint-Brieuc, hôpital sous tension.
La Roche sur Yon, mars 2018, tensions.
En 2018, le journal du médecin titrait : « Services saturés, patients brancardés, personnels grévistes : rien ne va plus aux urgences » et on pouvait lire :
Dans le Bas-Rhin, en Corrèze, en Charente-Maritime ou dans le Cher… Partout, les services d’urgences ont activé la semaine dernière le plan « hôpital en tension ». Souvent déclenché en période d’épidémie de grippe, ce dispositif permet de libérer des lits et de déprogrammer des opérations chirurgicales sans caractère d’urgence. Le ministère de la Santé recensait vendredi 16 mars 97 services d’urgences publics ou privés en tension sur les 650 existants.
En 2018, la Nouvelle République évoquait « du jamais vu » concernant les urgences sous tension. »
En 2018, l’association des médecins urgentistes de France diffusait un article intitulé : les urgences toujours sous tension http://amuf.fr/2018/03/16/revue-de-presse-16-mars-les-urgences-toujours-sous-tension/
On apprend à cette occasion que ; « Le manque de moyens a parfois des conséquences dramatiques. Lundi 12 mars, une femme est décédée aux urgences du CHU de Rennes, une heure après son admission, avant même de pouvoir être auscultée ».
En août 2018, la réserve sanitaire mobilisée pour palier au manque de médecin dans la région de Carcassonne.
En janvier 2019, la neige et la grippe…et les hôpitaux sous tension.
En 2019, la Fédération hospitalière de France appelait l’ancienne ministre de la Santé, Buzyn, à prendre des mesures contre les tensions récurrentes dans les hôpitaux et aux urgences. Voici ce qu’on lisait : « Les crises des urgences hospitalières se répètent année après année, hiver après hiver, été après été. Avec, pour chaque nouvelle crise, des plans « pansement », ciblés sur les urgences. C’est le cas à nouveau avec les cinq propositions d’Agnès BUZYN uniquement centrées sur les urgences hospitalières et qui ne résoudront pas le vrai problème des urgences, à savoir les difficultés à accueillir des patients arrivant aux urgences plus nombreux en l’absence de permanence des soins ambulatoires, et avec toujours moins de médecins hospitaliers »
En 2019, des tensions encore à l’hôpital. Et été compliqué aux Urgences ici. Et en Juin, ça bouchonne aux urgences en Corèze.
Des articles rien que sur cette période, il y en a des centaines; une simple recherche Google vous y donne accès.
La conclusion ? Le manque de personnel et de lits, le problème global du service de santé en France, ne sont pas nés avec le Covid-19…Ceux qui aujourd’hui veulent faire porter la responsabilité de ce qui se passe dans les hôpitaux aux non vaccinés ont trouvé un bouc émissaire sans défense, une cible facile, pour mieux masquer des décennies de destruction d’un système de santé, et donc pour ne pas avoir demain, des comptes judiciaires à rendre.
Il est temps d’ouvrir les yeux.
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4 réponses à “2015-2019. Des hôpitaux déjà sous tension, des soignants débordés bien avant le Covid-19”
l’urgentiste Patrick Pelloux a pendant des années été sur toutes les télé pour dénoncer le manque de moyen des hôpitaux, et aujourd’hui ! il est de nouveau sur les plateaux pour dire aux gens de se vacciner, que c’est une honte de ne pas le faire etc. et ne parle plus des manques ni du sort de ses collègues, à quoi est il piqué aujourd’hui, big pharma ? ou !! mais plus un mot sur le manque de lits ni de personnel !!
Beaucoup de corruption à tous les niveaxu que l’on nomme désormais pudiquement : « conflits d’intérêts ».
C’est la situation au CHR de Tours depuis plus de 10 ans!
politique de sacrifice dans les hopitaux, soignants mal payés et ils en excluent ceux qui désobéissent !