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VOILE. JO 2024 : Objectif Paris 2024 pour Lou Berthomieu en Nacra17

Elle est grande (1,78), elle est jeune (20 ans), elle est sportive de haut niveau et elle est aussi discrète que déterminée. Lou Berthomieu part en campagne pour les JO de 2024 en Nacra17, un support sur lequel elle vient de décrocher une 4e place aux Championnats du Monde à Oman.

Née à Nantes en 2001, Lou est encore une enfant lorsqu’elle met pour la première fois les pieds sur un bateau, à l’occasion de croisières familiales. Bientôt, c’est dans son ‘grand jardin’ du golfe du Morbihan qu’elle prend la barre, avant de faire ses gammes en catamaran de sport. « J’ai tout de suite voulu faire de la compétition, ça ne m’intéressait pas s’il n’y avait pas de challenge » confie-t-elle avec l’air de s’en excuser. D’abord à la barre puis en tant qu’équipière, elle évolue dans la filière catamaran, jusqu’à entrer au Pôle Espoir de La Rochelle en Nacra15. Elle est alors au lycée, en première, et elle connaît ses premiers bons résultats : 3e aux championnats d’Europe, vice-championne de France, 5e aux mondiaux. L’année du bac est souvent celle de la croisée des chemins pour les jeunes sportifs : poursuivre le haut niveau ou s’engager à fond dans les études ? Son barreur de l’époque choisit la deuxième option. Lou, elle, veut poursuivre sa passion.

La petite parenthèse course au large

Sa rencontre avec Jérémie Beyou en 2019 va lui ouvrir une nouvelle parenthèse, celle de la course au large. Dans le giron de l’écurie Charal Sailing Team, elle s’essaye au Figaro3 avec un objectif en tête : la transat AG2R avec Alan Roberts. « J’avais 6 mois pour me préparer alors que je ne connaissais rien à la navigation, ils ont dû me prendre pour une folle ! » raconte-t-elle. Mais le Covid passe par là et le rêve se cogne à la réalité. Transat annulée : il faut trouver de nouveaux défis.

Retour à ses premiers amours, le catamaran de sport, cette fois à bord du support olympique mixte à foil : le Nacra17. En août 2020, elle entre au Pôle France Jeune de La Grande Motte et découvre le haut niveau : 200 jours de navigation par an, préparation physique 5 jours sur 7, préparation mentale, travail sur le matériel, analyse des performances, déplacements réguliers en France et à l’étranger. Elle ne rentre chez elle, à Nantes, que quelques jours par mois… au mieux. « Depuis un an et demi, je prends conscience de ce qu’est l’olympisme. C’est un travail et un engagement de tous les instants. La compétition, c’est tout le temps et partout, il faut se donner à 100%, sur l’eau, à la salle de sport. Il m’a fallu un petit moment avant de comprendre ce que cela demandait en termes d’énergie et d’intensité ». Mais Lou aime ça et cela se traduit d’emblée par des performances. Avec Titouan Pétard, cette année, elle termine 3e des Championnats du Monde Jeune et première dans la catégorie des moins de 21 ans.

Le défi olympique

C’est désormais avec Tim Mourniac qu’elle s’engage, suite à leur participation réussie aux Championnats du Monde senior : une 4e place obtenue après trois semaines de travail acharné pour le tandem qui n’avait jamais navigué ensemble. Une expérience qu’elle n’oubliera pas. « Ça a été un déclencheur. C’était le premier mondial après les JO de Tokyo. Au début, j’étais impressionnée et super stressée de naviguer contre des équipages médaillés. On a travaillé à fond et dans l’urgence chaque détail pour nous donner une chance de rivaliser. Régater au milieu de ces champions, ça te montre ce que tu as envie d’atteindre. Ils ont du talent, mais cela ne suffit pas toujours. Il faut travailler, beaucoup travailler ».

Trouver des sponsors

Travailler dur pour atteindre les sommets, c’est ce qui galvanise Lou. Comme la plupart des jeunes athlètes de haut niveau, elle doit relever un triple défi : performer dans son sport, réussir ses études – elle est en première année à Sciences Po Paris, dans la filière réservée aux sportifs de haut niveau – et trouver des subsides pour financer sa campagne olympique. « La voile est un sport qui demande des moyens, pour acquérir du matériel, travailler sur le développement technique, se déplacer en compétition, et il est impossible aujourd’hui de se lancer dans une préparation olympique sans partenaires » admet-elle. La jeune femme est aujourd’hui activement engagée dans la recherche de sponsors, indispensables pour avoir des chances de réaliser son rêve.

« Paris 2024 – les épreuves de voile auront lieu à Marseille – c’est vrai que c’est ambitieux. Mais c’est un objectif que je suis sûre de vouloir et de pouvoir atteindre. Je crois énormément au travail, en la confiance que tu mets dans tes objectifs et à l’équipe que tu formes pour les atteindre. Et puis je pense que si on n’est pas ambitieux en olympisme, ce n’est même pas la peine de s’y essayer ! » dit-elle l’air de rien.

En attendant, quelques jours à peine après son retour d’Oman, elle est déjà sur l’eau, pour un nouveau stage d’entraînement à La Grande-Motte où intervient la cellule R&D de la FFVoile « Du carbone à l’Or ».

De nouveaux challenges se profilent déjà pour la nouvelle saison : les Championnats d’Europe début juillet au Danemark et les Championnats du Monde, début septembre au Canada.

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