Effectuer simultanément plusieurs tâches devient banal, sinon obligatoire. Mais gagne-t-on vraiment en efficacité ? Avec quelles conséquences ? Analyse scientifique d’un phénomène que l’économie a diffusé dans toute la société. Issu de la sphère informatique, le mot « multitâche » désignait à l’origine la capacité d’un système d’exploitation à exécuter plusieurs programmes en même temps. Ce terme spécialisé est peu à peu devenu commun, puisqu’il désigne ce que la plupart des gens font tous les jours : effectuer plusieurs tâches en parallèle.
À l’ère de l’immédiateté et de la quête constante pour « optimiser le temps », cela relève non seulement du banal, mais aussi, parfois, de l’obligatoire. Est-il si judicieux de promouvoir ainsi le « multitâche » ? Sommes-nous vraiment faits pour cela ? Est-ce une question d’adaptation, de génération ? Des scientifiques et chercheurs du monde entier, issus des neurosciences, de la science du mouvement, de la psychologie cognitive ou encore de la sociologie, s’attellent à démêler les effets sur le cerveau et l’esprit de cette tendance à en faire toujours plus en même temps. Si leurs points de vue divergent, les spécialistes interrogés s’accordent sur un point : cette manie occasionne pour le cerveau humain une forme de stress qui, à terme, peut endommager certaines des zones cérébrales de façon mesurable – dont les fameuses cellules grises, qui reçoivent les influx nerveux.
On découvre aussi que le multitâche peut causer d’étonnants ravages dans le milieu industriel : dans certaines entreprises, il serait à l’origine de pertes pouvant atteindre 25 % du chiffre d’affaires. Comment dès lors identifier ces processus contre-productifs et échapper aux spirales infernales ?
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