Le chef Pouzelgues a juste 40 ans. Il s’est formé auprès de Guého (L’Atlantide), Guerlais (le chocolat) et Michel Troisgros. A bonne école, donc. A l’étroit dans le centre historique, il s’est établi, en 2017, au rez-de-chaussée de l’immeuble Zéro Newton, côté place Albert Camus, dans l’île de Nantes. Un site improbable au milieu du chaos architectural (ce qui, ici, revient à prostituer un tel qualificatif) qui court le long du boulevard de la Prairie au Duc. Très majoritaire, le pire y côtoie de rares réussites. Mais, bon point pour ce restaurant, à 50 mètres, un immense parking à étages, une horreur…
Lulu Rouget s’est donné un beau décor, original et en même temps feutré. Une grande cave vitrée, inclinée, clin d’œil, paraît-il, aux hôtels particuliers, quai de la Fosse et île Feydeau qui penchent depuis trois siècles…
Servi pour cinq convives, au déjeuner, le choix entre un menu « les yeux ouverts » (trois services, 35 euros) et un menu « les yeux fermés » (trois ou cinq services, 55 et 70 euros), celui-là laissé à l’inspiration du chef. Nous optons pour le premier.
Le velouté de châtaignes, Saint-Jacques, écume citronnelle fait l’unanimité. Délicieux.
Le filet de canette poêlé, betteraves et myrtilles donne toute satisfaction à deux d’entre nous.
Le lieu jaune, pulpe de panais, copeaux de poire et œufs de truite, cuit juste, est, un poil, trop suave.
Très joli dessert, pommes pochées, biscuit moelleux, crème légère et glace au miel.
A boire, un muscadet Amphibolite (Landron), des plus classiques.
Une belle table, une équipe de qualité et, enfin, une vraie reconnaissance.
Jean Heurtin
Crédit photos : Breizh-info.com
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