Mais pourquoi les familles Uderzo et Goscinny ont-elles laissé Astérix et Obélix, monument de l’histoire de la bande-dessinée, aux mains du duo Conrad-Ferri ?
Encore que, du côté de Didier Conrad, successeur au dessin d’Albert Uderzo, cela soit tout de même plutôt joli bien qu’un peu trop chargé/coloré parfois.
Mais du côté du scénario, quelle plaie que cet Astérix et le Griffon acheté, il y avait bien sa place, chez Lidl.
Déjà qu’il y avait eu un avant et un après Goscinny, lorsqu’Uderzo fît cavalier solitaire à partir de Le Grand Fossé, puis de l’Odyssée d’Astérix, du fils d’Astérix, d’Astérix chez Réhazade, avant de s’effondrer à partir de la Rose et le Glaive, mais là, Re zo re comme on dit chez nous !
Depuis 1991, Astérix perd de sa saveur (épisodes 29 à 34). Mais depuis 2013 et l’arrivée aux manettes de Jean-Yves Ferri, on y est plus du tout. Il y avait eu quelques espoirs avec Astérix chez les Pictes, mais pour le reste, du numéro 36 à ce Astérix et le Griffon, on est dans le nul.
Astérix et le Griffon ; un scénario sans aucun intérêt.
L’histoire : Panoramix ressent l’appel d’un vieil ami dans un moment d’assoupissement. Dès lors, le druide se charge de faire de la potion magique et somme Astérix et Obélix de partir. Les trois personnages assistés d’Idéfix vont alors s’embarquer dans une aventure lointaine qui va les conduire à la rencontre des Sarmates, un peuple qui vit entre l’actuelle Ukraine et la Mongolie. Astérix et Obélix ont pour mission d’aider l’ancien compère du druide, ainsi que tous les Sarmates, à contrarier les volontés de César.
Le maître de Rome ordonne à ses troupes de lui ramener le Griffon, un animal mythologique originaire de cette contrée. Le géographe Terrinconus (personnage accusant une nette ressemblance avec l’écrivain Michel Houellebecq) compte alors sur la capture d’une Amazone Sarmate pour mener à bien sa mission.
Cette prise en otage est le point de départ de l’histoire. Elle conduit Astérix et ses compagnons à rejoindre ces terres lointaines. Au fil du récit, ils devront assister les guerrières amazones qui assurent la protection du village.
En réalité, outre des dialogues tellement nombreux qu’ils finissent par ennuyer y compris les plus jeunes, on sent une telle obsession du scénariste à évoquer et caricaturer les grandes thèmes de société d’époque (qu’est-ce que peut venir faire la société sarmate dirigée par des femme guerrières ici ? Ou le professeur Raoult ? Ou l’allusion à Houellebecq ? Pourquoi de besoin de tout ramener à notre triste actualité ?), que ça en devient grotesque.
Nous lisions Astérix pour rire, et découvrir des aventures trépidantes. Désormais, c’est un voyage au bout de l’ennui, et l’on se dit « Quand est-ce qu’on arrive à la fin de la bande dessinée ? ».
Finalement, on se dit en voyant le naufrage progressif que prennent les Astérix et Obélix, que Hergé a eu parfaitement raison d’interdire à quiconque de poursuivre l’aventure Tintin. Astérix appartenait au duo Goscinny-Uderzo. C’est pour leurs scénarios, et leurs planches, que nous avons tous aimé ces personnages.
Le reste n’est aujourd’hui que business et air (très triste, très maussade) du temps.
Il aurait fallu, en cette année Napoléon, intituler l’ouvrage Astérix et la Bérézina. Et arrêter de s’attaquer à des icônes, et à un mythe, beaucoup plus puissants que leurs auteurs actuels.
YV
Crédit photo : DR
[cc] Breizh-info.com, 2021, dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine
4 réponses à “Astérix et le Griffon…ou bien la Bérézina d’Astérix ?”
C’est exactement ce je me suis dt !
…je me suis dit !
la berezina est une victoire… les ennemis esperaient detruire l armée et capturer Napoleon..
Le pognon, le pognon… les heritiers ne voulaient sans doute pas tuer la poule aux oeufs d´or. Ils avaient aussi besoin d´introduire une bonne dose de bien-pensance dans les albums pour se faire bien voir et avoir accés aux médias et ainsi faire leur pub. Cherchez pas plus loin .