Au Japon, les autorités sanitaires ont récemment été contraintes de retirer 2,6 millions de doses du vaccin Moderna de la campagne de vaccination en raison de la présence de corps étrangers dans certains flacons. En parallèle de ces retraits, trois personnes sont décédées après avoir reçu une injection issue des lots défectueux. Les investigations ont été lancées par le ministère japonais de la Santé afin établir un éventuel rapport de causalité.
Des lots de vaccins Moderna suspendus au Japon
Ce fut une mauvaise publicité pour la société américaine Moderna. Le 16 août dernier, le groupe pharmaceutique japonais Takeda, importateur et distributeur du vaccin éponyme dans l’Archipel, avait été informé de la découverte de « matières étrangères » dans trente-neuf flacons, issus d’un lot de 57 000 bouteilles, soit l’équivalent d’environ 570 000 doses, rappelle Le Monde.
Quelques jours plus tard, le 26 août, tandis que des matières étrangères furent découvertes dans deux autres lots de vaccins Moderna, le Japon décida alors la suspension des injections à titre préventif de ces trois lots complets représentant 1,63 million de doses. Enfin, le 30 août, un million de doses supplémentaires seront également suspendues.
Quant à la nature des corps étrangers incriminés, ils se sont présentés sous différentes formes, à savoir sous celle d’une substance noire dans la plupart des cas mais également rose pour d’autres. Le ministère japonais de la Santé, indiquant que certaines matières réagissaient en présence d’un aimant, a estimé que celles-ci étaient « probablement métalliques » tandis qu’une enquête a été lancée. Par ailleurs, les autorités japonaises ont précisé que tous les corps étrangers découverts n’avaient pas la même origine.
Trois décès recensés depuis
En parallèle de ces découvertes, deux hommes âgés de 30 et 38 ans, sans problèmes de santé sous-jacents, décéderons au cours du week-end du 28-29 août après avoir reçu une seconde injection du vaccin Moderna, les doses provenant de l’un des trois lots incriminés.
Puis, le 7 septembre, le quotidien The Japan Times a révélé qu’un troisième homme, quant à lui âgé de 49 ans, était décédé au Japon après avoir reçu sa deuxième injection le 11 août dernier, son décès ayant été confirmé le matin du jour suivant selon les autorités japonaises. Cette seconde dose faisait elle aussi partie des lots rappelés par la suite par le distributeur japonais de Moderna, a précisé le 6 septembre le ministère japonais de la Santé.
Le ministère a également souligné qu’aucun rapport de causalité n’a pour l’instant été établi entre l’inoculation de cette deuxième injection à l’individu présentant par ailleurs une allergie au sarrasin et son décès…
Lors de l’annonce du retrait des trois lots, tous fabriqués en Espagne, Moderna et Takeda ont déclaré : « L’acier inoxydable est couramment utilisé dans les valves cardiaques, les prothèses articulaires et les sutures et agrafes métalliques. En tant que tel, on ne s’attend pas à ce que l’injection des particules identifiées dans ces lots au Japon entraîne un risque médical accru. »
Selon le ministre chargé du programme de vaccination au Japon, Taro Kono, plus de 500 000 personnes ont reçu des injections de vaccins provenant des trois lots défectueux. La plupart des vaccins utilisés au Japon sont fabriqués par Pfizer, mais au moins 12,2 millions de doses de Moderna ont été administrées.
Crédit photo : Flickr CC BY 2.0/Jernej Furman) (photo d’illustration)
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