Le camarade Poutine a trop lu Jean-Robert Pitte. Il vient de confondre son « produit » avec un terroir d’origine qui ne lui appartient pas. C’est fort navrant. En France, sauf en Bordelais – et encore, soyons sérieux, ça n’est qu’une pique pas marrante -, l’appellation d’un vin (ou du camembert) désigne une boisson « alcoolisée » (hi hi hi, les guillemets pour les adeptes des sociétés de tempérance ) ou tout autre produit agricole provenant d’un périmètre précis dans une région du même nom.
Exemples : les douze appellations « premier cru » de Vosnes-Romanée, qui sont : Les Suchots, Les Beaux-Monts, Aux Brûlées, Les Chaumes, Aux Raignots, La Combe Brûlée, Le Clos des Rés, Les Gaudichots, Aux Malconsorts, Les Petits Monts, La Croix Rameau, Cros Parentoux… et les six grands crus : romanée saint-vivant, richebourg, la romanée, la romanée-conti, la tâche et la grande rue… (Je les sais par choeur !)
Je vomis la prétention du géographe Jean-Robert Pitte qui travaille pour l’uniformisation internationale du goût et des vins et s’est glissé abusivement dans une série prestigieuse pour parler de la Bourgogne et affermir sa thèse sur le « fantasme du terroir ». Il n’y a pas de fantasme là où plongent leurs racines les différents cépages suçant un sol qui n’est pas le même d’un quartier à l’autre… quartiers séparés par de petits murs installés depuis des siècles par de méticuleux paysans-goûteurs… parce que le vin de tel endroit ne peut s’identifier avec tel autre venu d’ailleurs – de pas très loin mais quand même d’ailleurs. C’est ce que nous dit le grand seigneur du vin, Aubert de Villaine, expliquant la différence entre son appellation de romanée-conti et celle d’un voisin qui s’estimait lésé par le fait qu’une simple charrière les séparât… Aubert de Villaine était cru mais direct en évoquant le peu de distance (celle du périnée) séparant deux orifices… naturels… ça se « sentait au doigt ».
Donc le camarade Poutine s’aventure dans le pas sérieux en n’autorisant l’appellation « champagne » qu’aux affreuses piquettes effervescentes de son empire. Le terme « champagne » n’existe qu’en France, bien en avant des marches de Lorraine (avant le duché de Bar), entre la Marne et la Meuse. C’est un abus de marchand de pinard qu’appeler « champagne » tout produit mousseux. C’est rance et vieux comme le vin… qui ne date pas des légionnaires romains mais des leçons de viticulture données par des Grecs à des paysans pas encore Gaulois… dès le huitième siècle avant notre ère. La preuve nous sera donnée plus tard à Narbonne et autour de l’admirable Phocée… Comment douter de l’intuition de « naturels » subjugués par des marchands alors qu’ils possédaient les premiers cépages ? L’imitation a perdu le commerce… Il faut lire avant de boire !
Bien entendu je laisse à notre ami Raphno le soin de vous présenter une sélection des grands crus de Champagne… Il a le temps…Et c’est pas encore la bonne saison (hors mariage). Vacciné, mais toujours aussi vieux, je suis allé au cinéma. Enfin, presque… J’ai regardé, sur mon gigantesque écran plat, « Hôtel du Nord » avec forcément la chère Arletty et l’immense Louis Jouvet… et les « gentils » Jean-Pierre Aumont et Annabella… sans parler de l’éclusier cocu (y’en a pu !) Prosper Trimaux (je veux dire Bernard Blier tout jeunot déjà gras) et sa « daronne », Ginette (inoubliable Paulette Dubost)… C’était ce qu’on faisait de mieux avant-guerre. En particulier le formidable orchestre du bal des « 13, 14, 15 juillet » de 1938… Je m’en souviens, j’avais deux ans ! Le temps de la crotte approche…
MORASSE
Crédit photo : Wikimedia Commons (CC/Antoniorosset) (photo d’illustration)
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2 réponses à “La Huitième Note”
Pour la Russie, il s’agit simplement d’une des réponses aux sanctions ubuesques, en particulier, de la France !
La plupart des producteurs de Champagne, présents sur le sol français, se sont adaptés sans problème !
la civilisation française n’existe pas a dit un célèbre français !
poutine l’a pris au mot et s’en amuse