Mais quel Tour de France bon sang ! Invité de dernière minute sur le Tour de France en remplacement de Benett, sur le départ du Wolf Pack, Mark Cavendish (Deceuninck-Quick Step) s’est imposé au sprint ce mardi lors la quatrième étape du Tour. Il a devancé Nacer Bouhanni (Arkéa-Samsic) sur la ligne à Fougères. Mathieu van der Poel reste en jaune.
Avec ce succès, le Britannique de 36 ans remporte sa 31e victoire sur le Tour de France. Surtout, il marque le retour d’un vieux de la vieille, qui est passé par des années de doute, des années sans grande victoire. Concernant ce grand sprinteur, ce Cippolini des années 2010, on l’a souvent dis déprimé, brisé moralement ces dernières années. On l’avait vu effondré sur Gand-Wevelgem récemment, n’y arrivant plus.
Et le génie Patrick Lefevère est arrivé. Un meneur d’homme sans autre pareil. Un recruteur de talent. Et il lui a laissé sa chance cette saison, à Cavendish, qui avait déjà tant fait pour l’équipe par le passé. Certains amateurs se souviendront que Lefevère fût celui qui, il y a 20 ans, donna sa chance à un Virenque devenu pestiféré. Pour quelques mois. Le temps de laisser au roi Richard de quoi gagner…La course la plus plate qui soit, Paris-Tours, après un numéro en compagnie de Jacky Durand. Ce genre d’entraineur est phénoménal, comme les coureurs qui arrivent dans cette équipe et qui se transcendent, se battent pour être les meilleurs. Et c’est, pour beaucoup, ce qu’ils deviennent.
« Il y a neuf mois, il n’était plus un coureur, je l’ai pris alors qu’il était à la rue. Ensuite, en début de saison, toutes les courses qu’il devait faire ont été annulées, c’était une situation un peu désespérée pour lui. Puis, une semaine avant le Tour, nous avons dû pour le rappeler pour lui dire qu’il allait le disputer. Il me disait qu’il était aussi nerveux que pour sa première course chez les Juniors… Les miracles n’existent pas, mais les contes de fées si apparemment. Il n’y a pas de mots pour décrire cela. Tout le monde pleurait dans le bus », explique le manager d’une équipe qui a déjà deux étapes dans son escarcelle après seulement quatre jours de course.
En 4 étapes, deux victoires Deceuninck – Quick Step, deux victoires Alpecin Phenix. Sans parler du numéro Bret Van Moer hier, repris à 250 mètres de la ligne après un raid au courage. Dommage pour lui. Il manquait si peu. Pendant ce temps, les équipes françaises sont à la traine. Marc Madiot parle peut être un peu trop des chutes ou du parcours, et pas assez performance à son équipe. On notera tout de même l’excellent sprint hier d’un Bouhanni qui semble être dans une excellente forme, et qui pourrait bien lever les bras d’ici la fin pour les Bretons d’Arkea.
Affaire à suivre, aujourd’hui c’est contre la montre. Tous les regards seront tournés sur les blessés des premières étapes, voir si ils ne perdront pas trop de temps. Mais aussi sur Van Aert, qui veut reprendre le maillot jaune et qui a fait de l’étape son objectif. Et encore sur Alaphilippe, qui ne cesse de surprendre dans cette discipline.
En 4 étapes, ce Tour de France nous a déjà fait rêver. Que la fête continue !
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