Une étude Ifop/ADFH publiée lundi 7 mai à l’occasion à l’occasion de la 3ème lecture du projet de loi de bioéthique à l’Assemblée nationale vient de sortir et témoigne d’un profond changement de société en France, si l’on en croit les résultats de ce sondage (témoigne aussi des résultats, peu surprenants, d’une campagne de propagande intensive depuis plusieurs années qui commence à porter ses fruits dans des têtes qui ont le choix entre l’acceptation des dernières lubies ou le fait d’être classé dans la case homophobe).
Réalisée auprès d’un échantillon national représentatif de 1 000 Français, cette étude confirme l’ouverture croissante des Français à l’idée d’accorder ces droits aux personnes homosexuelles : les résultats témoignant d’un soutien record de la population à l’ouverture de la PMA mais aussi de la GPA pour les couples de même sexe.
Ce sondage montre :
- Un niveau record d’adhésion de la population à la PMA pour les couples lesbiens (67%)
- Pour la première fois de l’histoire, un soutien majoritaire des Français à la légalisation de la GPA pour les couples gays : 53%, soit une proportion qui a progressé de 12 points depuis le lendemain du vote de la loi Taubira (2014)
- Un largement assentiment à la levée de l’anonymat (73%) des donneurs de gamètes
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Un soutien record de la population à l’ouverture de la PMA
Le débat parlementaire sur l’ouverture de la PMA à toutes les femmes s’ouvre dans un contexte des plus favorables à cette réforme : jamais la proportion de Français favorables à l’ouverture de la PMA aux couples lesbiens n’a été aussi forte : plus des deux tiers d’entre eux se disent aujourd’hui favorables à l’élargissement de la PMA et ceci, que ce soit aux couples de lesbiennes (à 67%) ou aux femmes célibataires (à 67%). Il faut signaler qu’au cours des dernières années, l’opinion publique
Depuis le vote de la loi Taubira, le niveau d’adhésion à l’ouverture de la procréation médicale assistée a ainsi bondi de 20 points pour les couples lesbiens (à 64%) et de 10 points pour les femmes célibataires (à 65%). Le différentiel d’adhésion qui affectait les couples lesbiens il y a encore 8 ans (10 points d’écart en leur défaveur par rapport aux femmes seules en 2013) a donc presque totalement fondu. Et en prenant encore plus de recul, cette réduction de l’écart en fonction de l’orientation sexuelle apparaît encore plus spectaculaire si l’on se rappelle qu’il y a une trentaine d’années (1990), le taux d’adhésion à l’égard d’une PMA aux couples lesbiens était deux fois plus faible (24%) que pour les célibataires (53%).
Pour la première fois de l’histoire, un soutien majoritaire des Français à la légalisation de la GPA pour les couples gays !
Pour la première fois en France, plus d’une personne sur deux (53 %) se déclare favorable à l’ouverture de la Gestation Pour Autrui aux couples homosexuels (+12 points depuis 2014). Cette progression poursuit la dynamique de reconnaissance accrue des modèles parentaux sortant de la norme hétérosexuelle actée par l’ouverture du mariage à ces couples. Cette tendance s’accompagne d’ailleurs d’une acceptation croissante de l’idée que les couples homosexuel(le)s avec enfants constituent « une famille à part entière » : une opinion partagée par 70% des personnes interrogées (+ 9 points par rapport à 2014)
Dans cette même logique, les trois quarts des Français (74%) sont favorables à la reconnaissance, par l’Etat civil français, d’une filiation établie par l’état civil du pays de naissance de l’enfant, un chiffre également en progression de 5 points par rapport à 2015.
Un largement assentiment à la levée de l’anonymat des donneurs de gamètes
Contrairement à ce qui est autorisé aujourd’hui, 73 % des Français interrogés se disent « personnellement favorables à ce que les enfants conçus par un don de gamètes aient le droit d’accéder, à leur majorité, à des informations sur l’identité du donneur », soit un chiffre stable par rapport à 2019 (-2 points) et renforcé par la part importante des répondants (25 %) y étant « tout à fait favorable », particulièrement auprès des personnes homosexuelles (43 %).
Quelles conclusions tirées de ce sondage ? Tout d’abord, que malgré la majorité qui semble basculer en faveur d’un changement profond de la société française (à partir du moment où le modèle du père, de la mère et des enfants n’est plus le modèle normal, alors il y a changement de société), la société française reste divisée sur ces questions. A parts relativement égales. Encore une fois, si les autorités étaient sûres d’un résultat en leur faveur, elles auraient pu utiliser le référendum sur la question…cela démontre tout de même d’une hésitation.
Ensuite, l’intense propagande mise en place depuis des années, par les collectivités, par une certaine presse, par des politiques, à grands renforts d’argent public et de politique moralisatrice, commence à porter ses fruits.
Enfin, ces chiffres constituent un camouflet aussi pour les associations de défense de la famille, qui n’ont pas réussi, y compris malgré une intense mobilisation sans doute trop pacifique pour être entendue, à faire basculer l’opinion dans leur camp.
En attendant, la loi Bioéthique ne sera pas sans conséquence sur les générations à venir, surtout si aucun politique, comme à l’habitude, n’entend rembobiner, abroger, reconstruire par la suite.
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