Lors des élections de la semaine dernière en Ecosse, le Scottish National Party (SNP) rate de peu la majorité absolue, comme nous l’avions indiqué, une majorité absolue qui lui aurait permis de forcer la main au gouvernement pour organiser une consultation sur l’indépendance.
Nicola Sturgeon a salué la quatrième victoire consécutive « historique et extraordinaire » du SNP aux élections du Parlement écossais. Le parti a obtenu 64 sièges, soit un de moins que la majorité absolue, mais un de plus qu’en 2016.
Mme Sturgeon a déclaré que sa priorité était la pandémie, mais qu’elle avait toujours l’intention d’organiser un référendum sur l’indépendance une fois la crise passée.
De son côté, Boris Johnson a déclaré que parler de « déchirer notre pays » serait « irresponsable et imprudent ».
Le Premier ministre a félicité Mme Sturgeon et le Premier ministre gallois Mark Drakeford pour leur réélection et les a invités à une réunion « pour discuter de nos défis communs et de la manière dont nous pouvons travailler ensemble dans les mois et les années à venir pour les surmonter ».
En Écosse, le SNP a remporté 64 sièges, les conservateurs 31, les travaillistes 22, les Verts écossais huit et les libéraux-démocrates quatre. Mme Sturgeon a déclaré que son parti avait remporté le plus grand nombre de sièges dans les circonscriptions et obtenu la plus grande part des votes dans les circonscriptions dans l’histoire de la décentralisation.
Et elle a promis que « la tâche de construire une meilleure Écosse pour tous ceux qui vivent ici sera ma priorité chaque jour ».
Mme Sturgeon a déclaré que son rôle au sein du gouvernement consisterait à mener le pays à travers la pandémie et à protéger la population contre le Covid. Elle a ajouté : « Il s’agit ensuite de donner le coup d’envoi et de conduire notre redressement avec un programme de gouvernement ambitieux et transformateur. Et, oui, lorsque la crise sera passée, il s’agira de donner aux Écossais le droit de choisir leur avenir. Tout cela, c’est ce que j’ai promis et tout cela, c’est ce que j’ai l’intention de réaliser. Il n y a aucune justification démocratique, quelle qu’elle soit, pour Boris Johnson ou quiconque cherchant à bloquer le droit du peuple écossais à choisir son avenir.»
Et elle a insisté sur le fait que la tenue d’un référendum était désormais « la volonté du pays ».
On notera, après analyse des votes, une fracture entre l’extrême sud de l’Ecosse, proche de l’Angleterre, où les votes majoritaires sont conservateurs, et le reste de l’Ecosse, y compris Glasgow et Edimbourg (hormis une circonscription travailliste) qui vote nationaliste (hormis les Shetlands au nord, travailliste, et le secteur d’Aberdeen, conservateur).
Le SNP, qui a formé un gouvernement minoritaire après les dernières élections de 2016, avait espéré que l’obtention d’une autre majorité lors de cette élection renforcerait encore ses appels à la tenue d’un second référendum sur l’indépendance de l’Écosse. Cela aurait également permis au parti d’adopter des lois et le budget annuel du gouvernement écossais à Holyrood (le Parlement) sans avoir à compter sur le soutien d’un autre parti.
Mais il y aura une autre majorité indépendantiste, légèrement accrue, au Parlement grâce aux sièges attribués aux Verts écossais par le biais du système de liste régionale et au siège supplémentaire remporté par le SNP. En revanche, le parti Alba – formé par l’ancien leader du SNP et premier ministre Alex Salmond – ne remportera aucun siège.
Le SNP s’est engagé à faire avancer la législation relative à un second référendum sur l’indépendance de l’Écosse et a déclaré qu’il pourrait saisir les tribunaux si le gouvernement britannique tentait de le bloquer.
Mme Sturgeon a également déclaré qu’elle n’organiserait pas un vote illégal sur la question, arguant qu’il ne conduirait pas réellement à l’indépendance de l’Écosse, car le résultat ne serait pas reconnu par le gouvernement britannique ou la communauté internationale. Et elle a souligné à plusieurs reprises qu’elle ne souhaiterait l’organisation d’un référendum que lorsque la pandémie serait terminée.
Les sondages d’opinion suggèrent que les électeurs sont essentiellement partagés à 50-50 sur la question de savoir si l’Écosse doit être un pays indépendant.
Le professeur Sir John Curtice, expert en sondages, a déclaré que les résultats ont montré que 51 % des électeurs ont soutenu les partis favorables au Royaume-Uni dans le scrutin de circonscription et 51 % ont soutenu les partis indépendantistes dans le scrutin de liste régional.
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