Le journal Breizh-info se faisait la semaine dernière le relai de cette tribune qui enflamme (il en faut peu) la classe politique française, à savoir ces généraux qui appellent, non pas à l’insurrection comme l’extrême gauche hystérique tente de le faire croire à ceux qui n’ont pas lu la tribune, mais à la réaction ferme des autorités face aux menaces de guerre civile qui parcourent la France actuellement, rongée par des maux que nos lâches responsables ne semblent pas disposés à traiter.
Je dois avouer que j’ai aujourd’hui énormément de mal avec ces grandes déclarations, émanant de gens qui, certes se sont sans doute distingués militairement durant leur carrière (encore qu’un général de 2021 n’est pas un général du siècle dernier); mais qui par définition, ont servi le Système absolument toute leur vie.
Et qui aujourd’hui, avec leurs retraites confortables, leur carrière derrière eux, et sans doute le vide la lassitude rapide d’une mise au repos trop calme, veulent continuer à exister à travers ces coups d’éclat, médiatiques plus que physique d’ailleurs (on ne pourra toutefois pas enlever au général Piquemal d’avoir été en première ligne à plusieurs reprises ces dernières années).
Cela me fait penser à cet ancien préfet qui, aujourd’hui, parcourt tous les plateaux de télévision pour dénoncer l’administration française et son rôle néfaste dans l’explosion de l’immigration.
Mais messieurs, que faisiez vous depuis 40 ans, alors que le pays, le continent, croulait déjà sous le poids de l’immigration ? Alors que les maux que vous dénoncez aujourd’hui avec justesse, étaient en train d’émerger, parce que justement à l’époque, vous fermiez les yeux, pour ne pas nuire à votre carrière ? N’est-il pas un peu trop facile, lorsque l’on a participé à toutes les campagnes guerrières françaises, à travers le monde, à la botte des Etats-Unis et de l’OTAN, en obéissant à ses supérieurs sans broncher, de vouloir ensuite prétendre, depuis son salon, à révolutionner la situation géopolitique mondiale ?
Ces tribunes, ces torses bombés dans les médias venant de « généraux en charentaise », donnent comme un arrière goût amer à ces militants politiques qui, depuis vingt, trente ans, plus encore pour certains, ont eux tout sacrifié, y compris professionnellement, bien souvent dans l’ombre, pour alerter la population des dangers, du suicide d’une Civilisation.
Et que dire aujourd’hui de tous ces jeunes, exposés et jetés en pâture à la vindicte médiatique (comme les responsables de Génération Identitaire, comme de nombreux militants identitaires ou nationalistes médiatisés…) qui ont perdu leur travail, qui ont subi un harcèlement professionnel démentiel, qui ont été persécutés financièrement par l’Etat, qui ont été assassinés médiatiquement par ses sbires et ses idiots utiles (la fameuse « Googlisation à l’embauche)…parce qu’ils se sont engagés, et ont assumé cet engagement, dès le départ ?
Ces généraux qui ont échoué (puisque l’état du pays aujourd’hui, couplé à leurs responsabilités immenses durant toute une carrière, est le symbole de leur échec) ne devraient-ils pas plutôt faire profil bas, et éventuellement, permettre à ceux qui combattent, ceux qui se sacrifient, de le faire avec la maigre assurance de pouvoir subvenir aux besoins de leurs familles respectives ? Plutôt que de se mettre en avant, pour laisser entendre à un lectorat de moins en moins dupe, que des sauveurs en uniforme devraient débarquer dans les banlieues façon « les oies sauvages », ces messieurs les généraux ne devraient-ils pas plutôt activer leurs réseaux d’influence en sous main et mettre leurs belles retraites au service de ceux qui, âgés de 20 ou 30 ans aujourd’hui, sont vierges de tout renoncement politique, et ont avec eux la jeunesse, et la détermination ?
Les maux dénoncés par ces généraux sont justes. Mais ces maux sont nés dans le silence de leurs carrières. A défaut d’endosser une culpabilité personnelle (le silence sur le long terme étant tout aussi suspect que la collaboration, même si ce sont plusieurs générations qui portent la culpabilité de ce qui nous arrive aujourd’hui), il serait bon ton de faire profil bas, et de ne pas venir fanfaronner pour se faire plaisir, pour se faire mousser, et ensuite pour tranquillement quitter cette terre en ayant la sensation d’un devoir pas accompli du tout.
« Qui aurait prédit il y a dix ans qu’un professeur serait un jour décapité à la sortie de son collège ? » indiquent les généraux. Réponse : Guillaume Faye, il y a plus de vingt ans déjà, dans son livre « La Colonisation de l’Europe » auquel pas un de ces généraux, il y a vingt ans, n’a donné de l’écho, en imposant la lecture de ce livre sous leur commandement.
Peut-on suivre des militaires qui ont servi le système toute leur vie ? On peut en douter.
Julien Dir
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3 réponses à “Tribune des généraux. Peut-on suivre des militaires qui ont servi le système toute leur vie ? [L’Agora]”
Les militaires en activité sont tenus au devoir de réserve. C’est leur faire un faux procès que de les accuser de s’être rempli les poches sans rien dire, alors qu’ils ont payé l’impôt du sang pendant près de 40 ans, parfois plus, sur tous les théâtres d’opérations, et ont été payés au lance-pierre en comparaison de ce qui se pratique dans les autres armées de grandes puissances. Je m’inscris donc en faux contre cet article manifestement peu documenté et à l’évidence désireux de surtout dénigrer une profession mal connue qui reste avant tout une vocation ayant pour but de servir la France.
Signé : un officier Saint-Cyrien à la retraite.
Cette tribune semble bien sévère envers la réaction de ces militaires de carrière, une réaction qui a le mérite d’exister, mais qui arrive bien tard.
Il ne fait pas de doute que beaucoup d’officiers supérieurs en active ou à la retraite vivent dans des quartiers chics, l’archétype, voire la caricature étant Versailles (avec la paroisse de « Notre-Dame-des-Armées ») qui, comme un seul homme ou presque ont voté Macron en 2017, sans état d’âme alors que le candidat n’entendait pas organiser le retrait de la France (à nouveau) de l’OTAN, nous affirmait, en inculte qu’il est, qu’il n’existe pas de civilisation française et que la colonisation (plus que le colonialisme, je précise) est un crime contre l’humanité.
Sans parler du fait que ces hauts gradés dont plusieurs « parlent haut » font partie de ceux qui dans leur carrière, fort bien léchée, sans anicroche, ont imposé à leurs subordonnés un courage et une abnégation dans l’active, qualités dont ils n’ont même pas fait preuve.
Faut-il qu’ils adoptent un « profil bas » comme le dit l’auteur de la tribune ? C’est excessif. On peut en revanche demander à ces officiers de réaliser effectivement et vite, avec courage cette fois, ce qu’ils annoncent vouloir faire après la publication de cette tribune (tant que cette action ne s’exerce pas contre la Constitution, bien sûr). Cela ne serait pas si mal : mieux vaut tard que jamais.
Belle réponse de COURIVAUD……RIEN A RAJOPUTER;;;;