Confronté lui aussi à la pression migratoire et à l’insécurité, le Danemark souhaite serrer davantage la vis en durcissant les règles de naturalisation, notamment pour les migrants ayant fait l’objet d’une condamnation.
Le Danemark ne naturalisera plus les immigrés condamnés à de la prison
Le Danemark fait décidément figure d’éclaireur en Europe. Après avoir déjà pris plusieurs mesures contre l’immigration extra-européenne et l’islamisme, le pays a annoncé le 20 avril vouloir durcir les conditions d’obtention de la citoyenneté, après un accord conclu entre le gouvernement social-démocrate du Premier ministre Mette Frederiksen et les trois partis d’opposition de droite.
Le Danemark compte ainsi rendre plus restrictives les conditions de naturalisation, en excluant les personnes ayant été condamnées pour des crimes. Dans un communiqué, le ministère de l’Immigration a indiqué que « l’obtention de la citoyenneté danoise est une grande déclaration de confiance de la part de la société danoise. Il est donc nécessaire de relever la barre pour déterminer qui peut devenir citoyen danois ».
À l’avenir, les candidats à la citoyenneté danoise devront prouver qu’ils n’ont fait l’objet d’aucune condamnation pénale, même assortie de sursis, et qu’ils ont travaillé pendant au moins trois ans et demi au cours des quatre dernières années. L’accord met également l’accent sur les « valeurs danoises ». Les tests de citoyenneté, utilisés depuis 2015, comprendront désormais cinq questions sur ces valeurs. Auxquels s’ajoutent des épreuves orale et écrite de langue.
Une mesure pour lutter contre la guerre des gangs
« Nous voulons être absolument sûrs que ceux qui reçoivent la citoyenneté danoise, avec tous les droits qui en découlent, sont bien intégrés dans la société danoise et l’ont également adoptée, y compris ses valeurs […] à savoir la liberté d’expression et l’ égalité » a expliqué à la télévision publique le ministre danois de l’Immigration Mathias Tesfaye, qui est par ailleurs lui-même en partie d’origine extra-européenne puisque issu de l’union d’un migrant éthiopien et d’une mère danoise. L’homme était déjà monté au créneau au mois de mars dernier lorsque le Danemark avait décidé de durcir le contrôle du financement des mosquées sur son territoire.
À l’heure actuelle, les lois en vigueur permettant de révoquer la citoyenneté ne s’appliquent que dans quelques cas restreints, notamment le terrorisme ou le fait d’agir pour le compte d’une organisation étrangère contre les intérêts danois.
Par ailleurs, le gouvernement danois a souligné cette semaine son souhait qu’une option légale permettant de « retirer la citoyenneté aux membres de gangs qui prennent part à des conflits entre gangs soit utilisée aussi largement que possible dans les limites des obligations internationales du Danemark », tandis que, selon les mots du ministre de l’Immigration, le crime organisé a atteint un niveau « très grave » dans le pays.
Freiner les naturalisations face à la menace démographique
Sur le plan démographique, Statistics Denmark [NDLR : Bureau des statistiques du Danemark] rapporte que, sur les 5,8 millions d’habitants résident dans le pays, 11 % sont étrangers. De ces 11 %, 58 % proviendraient d’un pays présenté comme « non-occidental ». En 2020, sur quelque 7000 personnes devenues danoises, plus de la moitié d’entre elles étaient européennes.
D’autre part, le nombre de résidents au Danemark nés à l’extérieur du pays est en progression constante depuis plusieurs décennies : de 93 000 en 1960, il est passé à 612 904 en 2019. Le Pew Research Center a quant à lui évalué la population musulmane à 5,4% de la population danoise en 2017, soit près de 313 000 habitants.
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Une réponse à “Danemark. Des règles de naturalisation durcies pour les immigrés condamnés ?”
Pour devenir citoyen aux Emirats Arabes, il faut prêter serment d’allégeance, jurer de respecter et de faire respecter les lois du pays. En outre il faut être spécialisé dans un domaine scientifique. Ou bien dans un domaine artistique, il faut avoir reçu un prix international. Et pour entrer dans le pays, il faut en outre avoir un compte en banque fourni.
En France il suffit d’être soutenu par SOS Méditérranée ou autre association humanitaire qui veilleront à fournir le gîte, le couvert et l’argent de poche…