En Belgique, où l’hôtellerie-restauration est bouclée depuis des mois comme en France, la gestion de la crise et de la vaccination suscite de fortes tensions socioprofessionnelles, et aggrave les divergences entre les flamands – qui veulent tout boucler – et les wallons qui veulent rouvrir. Lors d’une réunion commune ce 10 mars les professionnels de l’hôtellerie-restauration-cafés (Horeca) de Wallonie et Bruxelles ont opposé leur refus catégorique à la réouverture de leurs établissements sur présentation d’un passeport vaccinal ou de tests rapides.
Lors de cette réunion étaient présents les Collectifs wallons Horeca, le Collectif Resto Bar bruxellois, la Fédération Horeca Wallonie, les fédérations horeca provinciales, la Fédération Horeca Bruxelles, la Fedcaf ainsi que des représentants d’associations horeca locales et régionales, de l’événementiel, des traiteurs, des hôtels et des activités inter-entreprises.
« Nous ne vendrons pas notre âme au diable ! »
Dans un communiqué commun, ces organisations écrivent : « Nous ne vendrons pas notre âme au diable ! Le Covid-19 ne peut en aucun cas altérer notre mission première et essentielle d’accueil. Nos portes doivent rester ouvertes à toutes et tous, sans discrimination, que celle-ci soit sanitaire ou de tout autre ordre
Nous sommes appauvris et affamés par la situation, mais nous ne nous substituerons jamais à des autorités de contrôle. Nous n’en avons ni le désir, ni les compétences et ni les moyens. Nous n’offrirons en aucun cas une quelconque collaboration à ce genre de procédés qui nous heurtent sur le plan pratique et surtout éthique ».
Ce qui a le mérite d’être clair. Par ailleurs ces organisations demandent des aides plus effectives – elles sont pour l’heure très en-dessous de ce qui est offert dans la région flamande au même secteur . Les professionnels de l’Horeca francophone demandent de « rétablir la justice sociale face à une Région flamande qui prend mieux soin de ses administrés du secteur. Le gouffre est abyssal en termes de solidarité collective ».
Et préviennent : « Nous ne pourrons canaliser les manifestations et actions individuelles ou de groupuscules si nous devions ne pas être entendus ». En Belgique comme en France, le ras-le-bol est palpable.
Louis-Benoît Greffe
Crédit photo : « Un bistrot à l’enseigne bien wallonne » par Jean-Pol GRANDMONT/Wikimedia
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