Entre suivi thérapeutique, intimité familiale et engagement associatif, l’émouvant portrait d’un trentenaire condamné à vivre dans l’instant présent, un traumatisme cérébral l’ayant privé de sa capacité à stocker les souvenirs.
« Ce 14 février, c’est le jour où je ne suis pas mort. » En 2015, Daniel, alors âgé de 31 ans, a été victime d’un traumatisme crânio-cérébral (TCC) sévère, causé par un accident de la circulation. Deux années de rééducation lui ont permis de se remettre sur pied et de réapprivoiser le langage, mais il souffre toujours de lourdes séquelles neurologiques. La région de son cerveau responsable du transfert entre la mémoire immédiate et la mémoire à long terme ayant été endommagée, il n’est plus en mesure d’assimiler de nouvelles informations. Trajets en bus, objets indispensables à chaque sortie, instantanés de vie… : Daniel consigne tout par écrit pour pallier son amnésie, et partage ses difficultés au sein du groupe d’entraide qu’il a créé. Si l’arrivée imminente de son fils l’emplit de bonheur, elle représente aussi pour lui le plus grand des défis…
Pendant deux années, Nadine Niemann et Mechtild Lehning ont capté le quotidien sur le fil du rasoir de ce grand gaillard au doux regard, entre séances de neuropsychiatrie, travail bénévole au sein de l’association Vivre avec un TCC et bribes d’intimité familiale. Parfois rattrapé par la fatigue de devoir réapprendre sans cesse et la tristesse de ne pouvoir retenir les instants heureux, Daniel avance avec courage dans cette existence au présent perpétuel. À travers son attachant héros, ce documentaire sensible interroge ainsi la place du souvenir dans la construction de l’individu, mais aussi dans sa relation à l’amour ou à l’amitié.
https://www.youtube.com/watch?v=mQAIoIZPfCA
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