Fatima Khemilat, une doctorante en sciences politiques, animera d’ici quelques jours une conférence réservée aux « femmes racisées qui veulent se réapproprier leur sexualité ». Une réunion réservée aux « femmes blanches » bénéficierait-elle de la même bienveillance médiatique ? Face à la « non-mixité raciale », nous ne sommes pas tous égaux…
Une conférence réservée aux « femmes racisées »
Avec le Covid-19 et les restrictions sanitaires ayant marqué une bonne partie de la 2020, on les avait presque oubliées. Et pourtant… Les réunions en « non-mixité raciale » sont toujours d’actualité en France. Sur le site Tanquejeserainoire.com (TQJSN), nous apprenons ainsi qu’un atelier intitulé « Décoloniser la sexualité : comment se réapproprier sa sexualité quand on est une femme racisée ? » se tiendra le 6 mars prochain via l’application Zoom.
D’une durée prévue de deux heures et facturée 10 € aux participantes, cette réunion animée par Fatima Khemilat, présentée comme étant doctorante en sciences politiques, sera donc réservée aux « femmes racisées (arabe/noire/asiatique/latina) qui veulent se réapproprier leur sexualité » selon le message de présentation.
Quant au programme de ce rendez-vous dont les 15 places ont d’ores et déjà été acquises, la conférencière a précisé par ailleurs qu’elle y évoquera notamment « l’identification des freins et colons de la sexualité » ou encore le « partage de stratégies pour [vous] réapproprier vos corps et sexualités ».
Qui est Fatima Khemilat ?
En ce qui concerne l’intervenante, le site « Tant que je serai noire » indique que Fatima Khemilat a notamment enseigné à l’université de Paris-Est Créteil mais est aussi connue pour avoir mené des travaux de recherches sur « le rapport entre le culte musulman et les institutions publiques françaises ». Des travaux qui feraient d’elle aujourd’hui l’une des spécialistes de l’Islam en France après avoir conduit à la réalisation de nombreuses publications et communications.
Mais la religion musulmane ne serait pas sa seule spécialité puisque l’on apprend également que Fatima Khemilat travaille par ailleurs sur « les questions de genre, de race et de sexualité ». En s’appuyant sur « son parcours pluridisciplinaire pour apporter un éclairage décolonial et intersectionnel aux questions liées au développement personnel et à la sexualité des femmes racisées ». Tout un programme, effectivement…
Toujours selon le site proposant l’atelier du 6 mars, Fatima Khemilat se servirait aussi de « son parcours pluridisciplinaire pour apporter un éclairage décolonial et intersectionnel aux questions liées au développement personnel et à la sexualité des femmes racisées ».
Réunions en non-mixité raciale : des « outils pédagogiques » pour Danièle Obono
Cette nouvelle annonce d’une réunion en non-mixité raciale est l’occasion de remonter le temps, et plus précisément en 2017, époque où ce concept s’est réellement développé dans l’Hexagone. Le 24 novembre de la même année, la députée France insoumise Danièle Obono décrivait même ces ateliers et conférences où la participation était conditionnée par la couleur de peau comme étant des « outils pédagogiques » :
#GdMatinSudRadio ➽ Pour @Deputee_Obono, « la non-mixité n’est pas dangereuse et existe dans beaucoup de mouvements, @jmblanquer devrait se renseigner ». Retrouvez ici toute son interview ➔ https://t.co/MDAe2cmgfs pic.twitter.com/Dk8HiSXXi5
— Sud Radio (@SudRadio) November 24, 2017
Des déclarations faisant alors suite aux stages antiracistes interdits aux Blancs organisés par le syndicat Sud-Éducation 93. Sur Sud radio, Danièle Obono ne percevait pas de danger dans cette initiative :
« La non-mixité est une pratique qui existe dans beaucoup de mouvements : les mouvements féministes, LGBT, etc. La question est de savoir de quel outil on se dote pour pouvoir organiser des débats, échanger et discuter. La pratique de la non-mixité n’est pas dangereuse dans le sens où c’est une pratique qui répond, à un moment donné, à des besoins d’une catégorie. » Avant de faire un parallèle avec la question du sexisme.
Danièle Obono poursuivant alors son raisonnement : « Je reviens à l’exemple des mouvements féministes. Les personnes qui sont victimes de violence sur un certain nombre de questions vont avoir besoin de dire qu’il va falloir qu’on puisse discuter en se sentant en confiance ».
S’il n’est pas question pour nous ici de critiquer en tant que telle la tenue de divers rendez-vous réservés aux personnes d’origine extra-européenne, c’est surtout le « deux poids, deux mesures » qui interroge : des stages organisés en non-mixité raciale pour les victimes du racisme anti-blanc bénéficieraient-ils de la même clémence de la part de la presse mainstream française ? La réponse est déjà dans la question…
Crédit photo : DR (photo d’illustration)
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2 réponses à “Cette « non-mixité raciale » tolérée… dès qu’il ne s’agit pas des Blancs [Vidéo]”
L’excision, certes en non-mixité raciale, est elle idéale pour se réapproprier sa sexualité (ou celle du partenaire) ?
Elle est aujourd’hui combattue notamment au Burkina, au Sénégal, au Kenya, également avec le film Mooladé de Sembène Ousmane mais elle est bien antérieure à la colonisation.
Il y’en a plus que marre de ces minorités tout le temps en train de gémir
Si la France ne leur plait pas , qu’elles dégagent.
Et que l’on attache un peu plus d’attention à la majorité.