L’Observatoire du logement neuf en Bretagne (OREAL) vient de publier ses chiffres pour l’année 2020, chiffres qui font état d’une baisse du volume des ventes immobilières de 13% en Bretagne (contre -34% au niveau national).
Rennes Métropole, qui concentre près de la moitié des ventes régionales, enregistres une baisse de 28% des ventes contre -41% à Nantes avec pour comparatif dans l’Ouest et hors Bretagne, -43% à Bordeaux et -39% à Caen.
L’immobilier soutenu par le dispositif Pinel Breton
La crise n’a pas arrêté les appétits des investisseurs immobiliers avec 4 464 ventes réalisées sur l’année concernant les logements collectifs neufs. Un volume inférieur aux dernières années (-13% par rapport à 2019), mais qui reste supérieur à la période 2012-2015.
La réduction d’impôt « Pinel », s’applique à l’investissement locatif réalisé dans les zones géographiques où la tension entre l’offre et la demande de logements est la plus forte ainsi que dans les communes couvertes par un contrat de redynamisation de site de défense.
L’article 164 de la loi n°2019-1479 du 28 décembre 2019 de finances pour 2020, prévoit à titre expérimental, un dispositif dérogatoire au droit commun pour la Bretagne. Ainsi, les communes ou parties de communes éligibles à la réduction d’impôt « Pinel » et se caractérisant par une tension élevée du marché locatif et des besoins en logements intermédiaires importants sont fixées par arrêté du préfet de région. Cet arrêté est pris après avis du président du conseil régional et du comité régional de l’habitat et de l’hébergement.
Cet article prévoit également que le préfet de région fixe, par arrêté, les plafonds de loyer et de ressources du locataire pour chaque commune ou partie de commune éligible et par type de logement.
Les contribuables qui bénéficient de la réduction « Pinel » pour des investissements réalisés en Bretagne dans le cadre de cette expérimentation souscrivent une déclaration annuelle comportant les éléments permettant d’identifier le logement donné en location, le niveau de ressources du locataire à la conclusion ou au renouvellement du bail ainsi que le montant des loyers perçus au cours de l’année. Les modalités de souscription de cette déclaration seront fixées ultérieurement par décret.
Un rapport d’évaluation de cette expérimentation devra être remis au Parlement au plus tard le 30 septembre 2021.
Cette expérimentation influe sur les ventes immobilières :
Ainsi, voici les chiffres pour les agglomérations de Brest (312 ventes soit +11%), Lorient (237 ventes soit +17%), Saint-Brieuc (+236%, une augmentation à relativiser en raison de chiffres faibles et non significatifs en 2019), Dinard (225 ventes soit + 31%) et dans une moindre mesure Vannes (485 ventes soit -6%) qui sont en zone B2.
A l’inverse, les agglomérations rennaise (2 065 ventes soit -28%) et malouine (362 ventes soit -18%) situées en zone B1, mais également celle de Quimper (40 ventes soit -17%) ont connu des fléchissements.
Logements collectifs : des prix en légère hausse
A l’échelle régionale, les prix des logements collectifs neufs ont progressé de 4% sur l’année. La tendance est générale, avec des augmentations constatées sur Nantes Métropole (+5,4%), Rennes Métropole (+5%), Saint-Malo Agglomération ( +11%), Vannes Agglomération (+5%) et Saint-Brieuc Agglomération (+11%).
Les nouvelles opérations de lots individuels aménagés se font rares
L’activité en lots individuels aménagés sur la Bretagne a enregistré un recul de 27%, avec un peu moins de 3 000 lots vendus, soit plus d’un millier de moins qu’en 2019. Presqu’aucun territoire n’échappe à la baisse de l’activité, que ce soit le Pays Rennais (-44% de ventes), le Pays Vannetais (-54%) ou le Pays Brestois (-18%) pour ne citer que les plus importants.
Les nouvelles opérations se font rares, avec 1800 nouveaux terrains mis à la vente (-36%) d’où une offre à peine supérieure à 3000 lots.
A l’échelle régionale, les prix et surfaces de parcelles restent globalement stables. Les marchés de Vannes, Auray et Rennes demeurent, comme les années précédentes, les plus chers à l’échelle bretonne, alors que la Bretagne Nord demeure encore abordable, notamment à Lannion, Saint-Brieuc ou Dinan. Les parcelles moyennes sont pour une large majorité inférieure à 500 m².
En synthèse et dans le concret, la construction de logements neufs, tout comme l’impossibilité de la Bretagne de protéger ses résidents et notamment sa jeunesse, amène de nouvelles populations à venir s’y installer, populations de plus en plus nombreuses et avec un pouvoir d’achat face auquel les autochtones ne peuvent rivaliser. Et les jeunes bretons de n’avoir pour perspective que celle de quitter la côte, de devenir des locataires permanents, d’acheter des terres minuscules…ou tout simplement, de s’exiler…
Illustration : DR
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