Breizh-info a déjà évoqué le mystère du variant sud-africain du covid-19 à Nantes. Ce variant inquiète particulièrement les autorités de santé. Comme le variant anglais, il serait beaucoup plus contagieux que le virus initial. Et l’on craint que les vaccins soient moins efficaces contre lui.
L’Afrique du Sud, c’est loin. Mais, le 15 janvier, l’Agence régionale de santé (ARS) des Pays de la Loire annonce la présence d’un cas détecté à Nantes. Le malade, d’origine africaine, revient d’une assemblée évangélique au Mozambique, pays limitrophe de l’Afrique du Sud. Ce n’est pas tout : dans son communiqué officiel, l’ARS dit avoir détecté des « cas secondaires au sein du foyer familial ».
Quatre jours plus tard, le 19 janvier, l’ARS publie son bulletin d’information n°165. Il détaille pour la première fois les variants présents dans la région. Et il signale un seul cas du variant sud-africain en Loire-Atlantique. Que sont devenus les cas secondaires du 15 janvier ? Faux positifs ? Repartis au Mozambique ? L’ARS est muette.
Un seul cas toujours le 22, le 26 et le 29 janvier. Mais quatre jours plus tard, le 2 février, le bulletin n°169 de l’ARS fait état de cinq cas en Loire-Atlantique. Et ce vendredi 5 février, le bulletin n°170 annonce… rien du tout. D’un coup, l’ARS a cessé de détailler les cas par variant. Ses statistiques sont maintenant présentées « tous variants confondus » . L’adjectif « sud-africain » ne figure pas une seule fois dans ce bulletin. Il faut éviter de dramatiser, sans doute.
Multiplication par 2,4 en deux jours
Les malades n’ont pourtant pas disparu. Jeudi soir, Yan Gauchard, dans Presse Océan, faisait état d’une déclaration de Jean-Jacques Coiplet. Le directeur de l’ARS des Pays de la Loire mentionnait « 12 cas de variant sud-africain, tous détectés dans la métropole nantaise ». Entre le 2 et le 4 février, le nombre de personnes atteintes par ce variant est donc passé de cinq à douze (x 2,4). À ce rythme exponentiel, il y aurait plus de 400 000 malades à la fin du mois dans le département ! Globalement, les différents variants du virus sont passés en Loire-Atlantique de 6 cas le 2 février à 57 le 5 février.
Selon l’ARS, pourtant, tout est sous contrôle. « Les événements liés au variant sud-africain semblent circonscrits », a-t-elle déclaré à Presse Océan. « Il y a notamment eu des personnes revenant des Comores qui ont été prises en charge dès leur retour et aucun nouveau cas de contamination n’est enregistré depuis lors. » Depuis lors, c’est depuis quand ? S’il y avait cinq cas le 2 février et douze le 4 février, c’est que ce « depuis lors » signifie au mieux 24 ou 48 heures. Or il faut plusieurs jours pour obtenir les résultats des tests de séquençage. Les propos rassurants de l’ARS ont de quoi inquiéter.
Dépistages néant
On note au passage que les nouveaux malades reviennent des Comores. Rappelons que dès la détection d’un cas du variant sud-africain à Mayotte, le 18 janvier, toutes les liaisons maritimes et aériennes ont en principe été interrompues. Pour voyager vers la métropole, il faut justifier d’un motif impérieux familial, sanitaire ou professionnel, justifier d’un test PCR négatif de moins de 72 heures et s’engager sur l’honneur à respecter sept jours d’isolement à l’arrivée. On voit avec quelle efficacité ces mesures ont été appliquées…
À Mayotte comme dans les Hauts-de-Seine, où un cas a aussi été détecté à la mi-janvier, des campagnes de dépistage massives ont été organisées pour éviter que le virus sud-africain ne circule. La découverte de deux cas dans des écoles du Territoire de Belfort mercredi dernier a donné lieu dès jeudi à un dépistage systématique au sein des deux établissements. Dépistage aussi depuis jeudi dans des hôpitaux de Metz et Thionville où le variant vient d’être repéré.
Quelles actions de dépistage l’ARS a-t-elle engagées en Loire-Atlantique ? La réponse, identique depuis bien des jours, est sur son site web :
La communication de l’ARS cherche à convaincre que le covid-19 est extrêmement dangereux mais que les mesures prises par les pouvoirs publics nous en protègent efficacement. La vérité des chiffres paraît différente.
Illustration : image Pixabay
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2 réponses à “Covid-19 en Loire-Atlantique : partie de cache-cache avec le variant sud-africain ?”
on vous dit que le virus n’a pas de frontière et en même temps que les frontières sont fermées !
alors, ce variant, comment fait-il pour ce déplacer ?
Une fois de plus, POURQUOI NE PAS AVOIR fermé les frontières ???